L'incertitude sur les marchés internationaux profite à l'or et à l'Euro devenues, pour les investisseurs, des valeurs refuges. La monnaie unique européenne a rebondi à 1,44 dollar, mardi, ramenant ses gains depuis début janvier à 7,4%, emporté par l'intérêt des investisseurs pour les placements peu risqués. L'Euro est, en effet, soutenu par l'atténuation des inquiétudes sur la dette grecque et à l'annonce d'indicateurs conjoncturels décevants aux Etats-Unis. La monnaie européenne est également soutenue par les perspectives de relèvement des taux de la BCE, en juillet, contre un statu quo de la Fed. En effet, la BCE a décidé le 9 juin de laisser inchangé son principal taux directeur à 1,25%, après l'avoir relevé de 25 points de base le 7 avril. Toutefois, les pressions inflationnistes devraient amener la banque européenne à poursuivre la normalisation monétaire en juillet. En revanche, la politique de la Fed américaine resterait accommodante, malgré l'arrêt de l'assouplissement quantitatif (QE2) fin juin. En réalité, l'inflation sous-jacente est freinée par la faiblesse de l'emploi et de l'immobilier. L'Euro a aussi progressé face à la devise japonaise à 116,20 yens contre 115,61 yens la veille. Ceci, suite à la diffusion des chiffres de la production industrielle et des ventes de détail en Chine. Ces chiffres ont montré un léger ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale. La banque centrale chinoise a, de son coté, annoncé une nouvelle hausse de 50 points de base du taux des réserves obligatoires des banques. Les investisseurs ne voient souvent pas ces opérations d'un bon œil, craignant un ralentissement de l'économie chinoise, un des moteurs de la croissance mondiale. Notons que la monnaie européenne avait également bien résisté à l'abaissement de trois crans de la note de la dette à long terme de la Grèce infligé par Standard and Poor's lundi. L'agence financière l'avait assorti d'une perspective négative, considérant que le risque de défaut de paiement dans les douze mois s'était encore accru. Notons que l'Euro avait reculé de 5,8% entre les 5 et 23 mai pour s'établir à 1,40 dollar, affecté par le regain des craintes sur les dettes européennes. Dans le sillage de l'évolution de la parité Euro/Dollar, le dirham a, pour sa part, enregistré en mai une appréciation de 0,5%, face à l'Euro, et une dépréciation de 2,7% face au Dollar. Depuis début 2011, la monnaie nationale s'est appréciée de 5,9% face au Dollar et s'est dépréciée de 1,3% face à l'Euro. Selon la note de conjoncture financière internationale publiée mardi par le ministère de l'économie et des finances. Les craintes souveraines liées à la situation financière de la Grèce et aux doutes quant à la capacité de réaction des institutions européennes se traduisent dans le cours du métal jaune mercredi. En effet sur le marché de Londres, l'once a coté 1 517,75 dollars (+ 1,7 dollar par rapport à la veille) mais aussi 1 060,55 euros (+ 11 euros). Notons qu'à l'issue de plus de six heures de réunion, les ministres des Finances de la zone euro ne sont pas parvenus à un accord sur la mise en place d'un nouveau plan d'aide à la Grèce. « Le problème porte toujours sur la participation ou non, volontaire ou non, des investisseurs privés, dont les banques », a-t-on souligné chez Aurel BGC. Dans un tel contexte, l'once de métal jaune a enregistré une progression plus marquée en euros qu'en dollars. Le record absolu de l'once en euros, soit 1 086,84 euros, date du 25 mai dernier. Ce record avait ensuite été suivi d'un repli sous les 1 050 euros dont l'once semble tenter de s'extraire maintenant. Il est également à rappeler que le cours de l'or avaient atteint un nouveau record de 1 549 dollars l'once le 6 juin, en hausse de 5% depuis son creux de mai, soutenu par son attrait de valeur refuge face aux préoccupations sur la croissance mondiale, la montée de l'inflation, la crise de la dette et la valeur du billet vert. Salima Marzak