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Les réformes à venir sont nécessaires
Publié dans Le Soir Echos le 09 - 11 - 2011

Après la crise des subprimes, place à celle de la dette. Une crise qui poussera l'Europe vers une grave récession et qui a mis les Etats-Unis dans de sales draps. Thami Kabbaj, trader basé à Paris, analyse la situation actuelle et les prévisions de l'après-crise. Entretien.
Le chouchou des plateaux de télévisions françaises a partagé, à travers cette interview avec Le Soir échos, ses prévisions concernant l'après-crise et la récession en Europe et aux Etats-Unis, mais également ses causes, sa perception de la mondialisation d'aujourd'hui, en nous livrant son sentiment quant à la montée en puissance des défenseurs de la démondialisation. Le tout sur fond d'analyse particulière sur la position du Maroc au milieu de toutes ces mutations et chamboulements internationaux et conjoncturels…
L'année 2011 a été pour certaines économies, des plus développées, très difficile. Crise de la dette européenne, abaissement de la note souveraine des Etats-Unis, le taux de chômage qui explose en Espagne… Comment situez-vous le Maroc en marge de ces tensions et crises financières ?
Dans toute économie, il y a deux facettes ; d'abord, la dimension conjoncturelle qui se focalise sur le court terme. Dans le cas du Maroc, par exemple, la conjoncture est clairement défavorable, et le Maroc est en train de souffrir. Il y aussi la dimension structurelle. Prenons le cas des deux économies dominantes en Europe, l'Allemagne et la France. La France souffre car elle n'a pas mis en œuvre les bonnes politiques qui lui auraient permis d'être compétitive et de garder, voire de gagner, des parts de marché à l'international. L' Allemagne, quant à elle, a toujours su garder le cap et c'est la raison pour laquelle son économie ne s'effondre pas malgré la crise internationale.
Sur le plan structurel, nous ne pouvons pas nier que le Maroc a énormément progressé et dispose d'atouts de taille. Cela explique d'ailleurs pourquoi les investisseurs étrangers apprécient toujours la destination Maroc. Néanmoins, le Maroc a également des faiblesses comme, par exemple, le système éducatif qui n'est pas suffisamment efficace ni adapté au marché du travail, la gouvernance économique, le financement des projets innovants, la diversification de sa clientèle à l'international.
Prévoyez-vous un scénario alarmiste pour le Maroc, sachant que des banques françaises, qui ont des avoirs sur la dette grecque, ont des filiales au Maroc ?
Vous savez, les banques françaises au Maroc sont en bonne posture. Le fait qu'elles aient des investissements en Grèce est une chose, mais un impact sur leur politique d'investissement au Maroc n'est pas véritablement une menace. Toutefois, quand je parle de menaces, il s'agit davantage des arrivées touristiques et des flux des IDE (Investissements directs à l'étranger), qui seraient amplifiées à cause de l'effet printemps arabe. Malgré cela, je reste optimiste pour l'avenir du Maroc. Il s'agit d'une période transitoire qui sera difficile, mais avec de la bonne volonté, le Maroc dispose d'atouts de taille pour devenir une véritable puissance émergente.
Thami Kabbaj, une success story marocaine
Difficile de résumer les 8 pages du CV du jeune trader marocain en un petit paragraphe. Côté formation, il est agrégé d'économie et de gestion, titulaire du Master 2 TFB et du Magistère banques finances de l'Université Paris II (Panthéon Assas), diplômé de la Société britannique des analystes techniques (MSTA), de la certification Trader Eurex, du Certificate in Derivatives (SFA, Londres) ainsi que de l'accréditation américaine Series 7 (National Association of Securities Dealers). Thami Kabbaj est Chief Technical Analyst au sein de deux cabinets réputés, trésorier d'un grand groupe, trader au sein d'un hedge fund à Londres et trader pour compte propre sur le marché américain.
Directeur de la collection Bourse aux éditions Eyrolles, il enseigne également le trading, l'analyse technique et la psychologie des marchés financiers à l'université Paris Dauphine au sein du Master 272 (Ingénierie économique et financière). Il enseigne également au sein du Magistère Banque Finance et du M2 Techniques financières et bancaires de Paris 2 ASSAS. Il est également auteur de trois best-sellers, Psychologie des grands traders, L'art du trading et Investir sans criser. On lui a décerné, en 2010, le Trophée d'or de l'analyse technique des marchés financiers et le Trophée de bronze de l'analyse technique des marchés financiers en 2009 (Salon de l'analyse technique).
Quelles sont les perspectives de la crise financière américaines ?
Pour le moment, les perspectives aux Etats-Unis restent négatives. On note un certain sursaut, notamment un chiffre de la croissance américaine de 2,5%, pour le dernier trimestre, qui a surpris tout le monde, mais ce n'est pas suffisant pour parler d'une sortie de crise.
Qu'en est-il de notre premier partenaire économique et politique, l'Europe ?
Avec les plans de rigueur qui vont être menées, l'incertitude qui pèse sur l'avenir de la zone euro, le risque de récession reste très élevé. Néanmoins, les réformes à venir sont nécessaires. C'est à mon sens, l'unique moyen d'assurer la pérennité de la zone euro. L'Europe a vécu pendant de trop nombreuses années au-dessus de ses moyens, et cela ne pouvait pas durer indéfiniment. Nous voyons bien que le cycle politique est déconnecté du cycle économique. Les hommes politiques ont un mandat de cinq ans alors que les politiques économiques viables le sont pour une période de 10 à 20 ans. C'est la raison pour laquelle, les hommes politiques préfèrent ne pas se préoccuper des graves problèmes pour se focaliser sur ce qui leur permettra de se faire réélire.
Cette récession favorisera-t-elle la montée des nationalistes ?
Effectivement, il ne faudrait pas que cette récession dégénère et qu'elle se transforme en crise profonde avec des conséquences irréversibles comme la montée des nationalismes et le repli sur soi. D'ailleurs, c'est ma principale crainte et je ne suis pas du tout rassuré en voyant la teneur des propos tenus par certains hommes politiques. L'Europe a besoin d'hommes politiques de grand calibre, capables de faire passer l'intérêt général avant certains intérêts particuliers. C'est la raison pour laquelle je considère que les hommes politiques auront une part significative dans le succès ou l'échec de l'Union européenne.
Les personnes qui prônent aujourd'hui la démondialisation ont la mémoire courte.
Ce chamboulement dans le système mondial actuel est-il la résultante directe de la mondialisation ? Comment réagissez-vous par rapport aux défenseurs de la démondialisation ?
Je comprends parfaitement les revendications des partisans de la démondialisation. Car la mondialisation a fait des ravages, et elle a complètement changé la donne. Sur le plan économique, de nombreuses activités ont été littéralement décimées. Par ailleurs, on a assisté à une explosion des inégalités et à des laissés-pour-compte de la mondialisation. Les personnes les plus diplômés et les mieux formées s'en tirent beaucoup mieux que les personnes qui n'ont pas de qualification. La crise actuelle reflète également une modification profonde de l'économie mondiale et je ne suis pas du tout convaincu que la solution consiste à fermer les frontières, bien au contraire.
Vous craignez une montée en puissance du protectionnisme…
Vous devez savoir, qu'historiquement, c'est la montée du protectionnisme qui a provoqué une aggravation de la crise. Après le krach de 1929, les Etats-Unis ont voulu protéger leur industrie nationale en augmentant, de manière disproportionnée, les tarifs douaniers. La réponse ne s'est pas fait attendre en Europe, et cela a donné lieu à une montée du protectionnisme, des extrémismes et à la Seconde Guerre mondiale. Les personnes qui prônent aujourd'hui la démondialisation ont la mémoire courte.
Et pourtant, la libre circulation des capitaux, la connexion entre les places financières mondiales induisant, par conséquent, la spéculation qui bat son plein au sein de ses places, sont la conséquence de ce nouvel ordre mondialisé basé sur le capitalisme sauvage. On a beaucoup évoqué, durant cette crise, la spéculation. Et on l'a accusée d'être à l'origine de l'effritement de la zone euro. Vous ne devez pas oublier que les marchés financiers permettent avant tout de financer l'activité économique et que les investisseurs – mais également les spéculateurs – souhaitent être rassurés. Lorsqu'un pays a menti sur ses comptes et ne semble pas fiable, l'investisseur refuse de lui prêter. C'est un raisonnement très simple qu'appliquent la plupart des banquiers lorsqu'ils accordent un crédit à la consommation ou un crédit logement. On ne peut donc pas accuser les investisseurs de faire tout simplement leur travail. Je suis tout de même très critique à l'égard de certaines institutions financières américaines qui ont mis en danger la planète, mais elles n'auraient pas pu le faire sans le cours de la réserve fédérale américaine qui a abusivement baissé ses taux durant de nombreuses années.
Il ne faut pas omettre que la mondialisation a également eu des effets positifs, notamment en liant les peuples, en permettant une croissance plus forte de l'économie mondiale et en permettant également un enrichissement global de la population mondiale.
N'oublions pas que la France et l'Allemagne qui étaient auparavant des ennemis jurés sont devenus, grâce à la mondialisation et à l'ouverture des frontières, des partenaires économiques à part entière : l'Allemagne est le premier client de la France et vice versa. Toutefois, je déplore le fait que le continent africain est celui où le développement, le moins avancé mais également celui où les échanges entre les pays sont les plus faibles.
Plan d'urgence en Europe
Le Sommet européen du 26 octobre dernier a accouché de trois principales décisions pour sauver la zone euro de son impasse. La première consiste, pour les banques créancières de l'Etat grec, à renoncer à 50% de leurs créances qui correspondent à environ 100 milliards d'euros. En contrepartie, elles ont obtenu des garanties des Etats européens pour un montant de 30 milliards d'euros sur les nouvelles obligations qu'elles auront à contracter. L'objectif de cette mesure est de ramener la dette grecque, actuellement de 165% du PIB, à 120% à l'horizon 2020. La deuxième décision est la recapitalisation des banques à hauteur de 106 milliards d'euros. Enfin, la troisième mesure est de porter les ressources du FESF (Fonds européen de soutien financier) actuellement entre 250 à 275 milliards d'euros, à 1 000 milliards d'euros. Cependant on ne peut pas considérer que la crise de la zone euro soit terminée, d'autant plus que le Premier ministre grec a soumis à référendum, le 1er novembre 2011, l'accord conclu par le Conseil européen.


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