Mercredi, près de 2 500 manifestants ont envahi la capitale. Devant le Parlement, le ministère de l'éducation nationale et la CDG, les diplômés chômeurs ont crié leur colère et exigent l'ouverture d'une enquête après la mort de Abdelwahab Zeidoun. Mercredi 25 janvier, c'est sous un ciel gris que la capitale administrative du royaume, Rabat, a accueilli l'une des manifestations les plus importantes du continent africain, le Forum de Rabat. A quelques mètres de l'hôtel Hassan abritant l'événement cossu qui a rassemblé le ghotta africain et les hommes d'affaires marocains, des milliers de jeunes, en colère, manifestent également, à leur manière. Il est 11h du matin, environ 2 500 personnes se sont rassemblées au centre ville de Rabat. La manifestation initiée par l'Association nationale des diplômés chômeurs du Maroc (ANDCM) a connu la participation de cadres supérieurs, de sympathisants de la gauche, des gens d'Al Adl wal Ilhssan, du PJD (Parti de la justice et du développement) et également le Mouvement du 20 Février. Après la Bourse, la CDG Les diplômés chômeurs ont sillonné les grandes artères de la ville. Puis il y a eu des sous-groupes. Chaque bloc a choisi une administration ou institution pour manifester pour se retrouver en fin de journée vers 18h devant le Parlement. Certains ont choisi de scander leur colère devant le ministère de l'Education nationale, d'autres ont encerclé le siège de la CDG (Caisse de dépôt et de gestion), symbole de la «prédation économique, de la non transparence et du capitalisme sauvage», selon les dires d'un diplômé chômeur. «Nous ne voulons pas envahir les locaux de la CDG. Nous exigeons une seule chose : avoir une entrevue avec son PDG et lui livrer nos revendications. La CDG est le Wall-Street de Rabat et les recrutements dans cette institution publique ne sont pas totalement transparents», nous explique un membre du comité exécutif de l'ANDCM. Pour avoir la position de la CDG quant à cet événement survenu avant-hier, le Soir Echos a tenté de joindre l'équipe communication ainsi que le PDG, main en vain. Ceci-dit, le mouvement ne compte pas s'arrêter là. Il exige du gouvernement l'ouverture d'une enquête impartiale sur la mort de Abdelwahab Zeidoun, le diplômé chômeur qui a succombé à ses blessures après s'être immolé. Toutefois, les prémices d'une ouverture d'une enquête sont minimes. En atteste la réponse de Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement que le Soir Echos a contacté. «Je ne suis pas au courant et je n'ai aucune information par rapport à l'ouverture ou non d'une enquête quant à cet événement», nous-a-il répondu. «Nous allons nous rassembler incessamment pour convenir des actions prochaines. Et ce n'est pas la répression des forces de l'ordre qui nous en empêchera. Nous allons continuer notre combat jusqu'à ce que notre camarade Zeidoun repose en paix. Sa mort ne sera pas vaine», nous a lancé notre source. Pour rappel, pendant le «sit-in de la colère» organisé devant le Parlement mercredi 25 janvier, les manifestants ont été tabassés et bousculés à 2 reprises. Outre quelques blessures légères, il n'y a pas de cas de blessures graves.