C'est officiel ! L'ancien chef des services secrets égyptiens Omar Souleimane, le candidat des Frères musulmans Khairat al-Chater et le salafiste Hazem Abou Ismaïl ne participeront pas à l'élection du 23 et 24 mai. La commission électorale égyptienne a donné son verdict mardi soir. Les Frères musulmans qui avaient obtenu 37 % des voix aux législatives, restent toujours dans la course. Après l'invalidation de leurs candidatures sans motifs précis, les dix candidats pour la présidentielle, avaient fait appel dans les 48 heures. Mais leur action a été vaine. A quelques semaines du scrutin, ces candidats dont les 3 favoris Omar Suleiman, Khairat el-Shater et Hazem Abou Ismail, ont été écartés définitivement des joutes électorales. «La commission a rejeté tous les appels présentés par les dix candidats écartés», sur 23 personnes ayant postulé, a rapporté l'agence officielle Mena. Par contre, aucune information n'a été livrée de la part de la commission, concernant les vraies raisons de ces rejets. Des observateurs y voient un « désordre institutionnel » qui caractérise l'Egypte aujourd'hui. De l'avis de Sophie Pommier, enseignante à Sciences Po Paris, la situation égyptienne actuelle est comme «une partie d'échec entre l'armée qui dirige le pays et les Frères musulmans «. Al-Chater appelle «à descendre pour protéger la révolution», le n°2 choisi par les Frères musulmans pour les représenter, a réagi en appelant les Egyptiens à se tenir prêts «à descendre pour protéger la révolution parce qu'elle s'expose à un grand danger» et à «lutter contre toute opération de fraude ou d'achat de voix qu'ils sont en train de préparer». S'adressant à des centaines de ses partisans au Caire, il a aussi promis de rester «vigilant face à toute ruse» et juré de «faire tomber les restes du régime de Moubarak». Cependant, les Frères musulmans qui avaient obtenu 37 % des voix aux législatives de l'hiver dernier, restent toujours dans la course. Le président de leur formation politique, le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), Mohammed Morsi, a été présenté comme leur candidat « alternatif ». 13 candidatures ont pour l'instant été retenues et la liste finale des candidats sera connue du grand public le 26 avril. Le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir se réunit ce dimanche avec les chefs de partis « pour examiner la situation sur la scène intérieure », toujours selon Mena. Le premier tour de la présidentielle est prévu les 23 et 24 mai, le second les 16 et 17 juin 2012.