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Médina : 5 morts dans un effondrement | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 18 - 05 - 2012

Jeudi vers minuit, une maison de trois étages s'est effondrée dans l'ancienne Médina de Casablanca à Derb Elkharoba. Le bilan officiel parle de 5 morts et une personne grièvement blessée. Les habitants pointent du doigt le laxisme de la propriétaire et les autorités publiques.
L'écroulement de la maison a provoqué des dégats dans les demeures avoisinantes.
Nous sommes à la rue de Sidi Fateh à Derb Elkharoba de l'ancienne Médina de Casablanca. Il est 9h00, la police, les pompiers et les survivants, tous, sont là en train d'inspecter les lieux du sinistre. Le bilan aurait été plus lourd si l'une des familles de l'une des trois maisons n'était pas absente cette nuit là. « J'habite près de la maison qui s'est effondrée vers minuit et demie. J'ai cru au début qu'il s'agissait d'un tremblement de terre ou d'une bonbonne de gaz qui a explosé. Ce sont les premiers qui s'effondrent dans le quartier Derb Elkharoba, mais dans toute l'ancienne médina, il y a eu 5 immeubles qui ont subi le même sort. D'après les témoins oculaires il y a eu 5 morts. », témoigne Rachid, un voisin ayant vécu le drame. Les raisons de ce délabrement sont multiples : « Habitat insalubre, constructions illégales et non autorisées, indifférence des autorités et absence de professionnels et d'architectes pour les contrôles nécessaires », témoigne une autre personne du voisinage. Contactés par le Soir échos, des membres du Conseil de la ville pointent du doigt les ministères de l'Habitat, de l'Intérieur mais aussi la Mairie.
Tout le monde accuse tout le monde
Saïd Dridak, moqadem, est le fils d'une septuagénaire morte lors de ce drame. « Trois enfants dont une fille et une femme, qui est ma mère, sont morts d'après les dernières informations. Une autre personne grièvement blessée a été transportée aux urgences dans un état critique. L'habitat est insalubre et les gens construisent de manière illégale des étages en dessus. Depuis longtemps, on n'a pas arrêté de dire à la propriétaire que la maison souffre de fissures. Elle nous a toujours fait tout patienter. C'est elle qui devait faire bouger les choses. En vains », nous révèle Saïd, pleurant à chaudes larmes le sort de sa mère. Ce dernier, sous l'emprise du choc et de la colère, n'accuse que Fatema, la propriétaire. Nous avons pu contacter cette dernière. Ces propos sont différents de ceux des survivants. « La maison n'avait rien d'anormal, elle était intacte jusqu'au jour où une entreprise est venue creuser avec son marteau-piqueur. Elle est allée trop loin en touchant les fondations de la maison. La maison du rez-de-chaussée a connu plusieurs fissures. Je suis partie me plaindre à la préfecture de police, on m'a dit qu'on allait m'appeler, chose qu'ils n'ont pas faite. Je me suis donc adressé au moqadem Nadori. Ce dernier a contacté le cheikh et lui a demandé de me rassurer. Le cheikh m'avait promis la réparation quand je les ai prévenus que les fondements de la maison ont été touchés et que je les prends responsables ! J'ai tenté d'arrêté les ouvriers qui creusaient avec le marteau-piqueur, ces derniers m'ont menacé d'appeler la police pour m'embarquer. Pourquoi ? Parce que je revendique mon droit. Et par-dessus tout, ils prétendent que les travaux c'est le roi qui les a lancés. Je ne pense pas que le roi leur a demandé de détruire les maisons des gens. 5 personnes sont mortes ou peut-être plus, on nous a même pas laissé voir qui était sous les débris. Ceci dit. Nous n'avons pas d'habitat insalubre. », conclut la propriétaire. Pas d'habitat insalubre ? Ce n'est pas en tout cas l'avis des survivants et des proches des victimes qui pensent que « les principaux responsables sont les personnes qui se permettent de construire sans respect des normes légales. Ces gens, dans la plupart du temps, construisent d'autres maisons sur deux ou trois étages au-dessus d'un rez-de-chaussée insalubre et cela est très dangereux pour les habitants. »
La dernière maison qui s'effondre ?
Les éléments de la protection civile inspectant, jeudi, les gravas de la maison qui s'est effondrée.
« J'ai frappé à la porte de ma voisine », témoigne une survivante, « pour l'aviser que la maison est en danger et qu'elle doit sortir. Elle a tapé des mains pour me faire comprendre qu'elle faisait sa prière. Elle ne pense plus à rien quand elle prie, cette pieuse femme qui finalement a été sauvée par un jeune du quartier. Si les autorités avaient laissé les jeunes de l'ancienne Médina sauver les gens, ils ne seraient pas morts », nous raconte Amina. Pour Mustapha Rahine, membre du Conseil de la ville de Casablanca, l'effondrement de cette maison est un cri de détresse, une alarme. « Les gens responsables de ce drame sont nombreux. Nous savons tous que l'ancienne Médina date des années 20 et que c'est le plus ancien quartier de Casablanca. Il faut en prendre soin. À maintes reprises, au sein du conseil de la ville, nous avons dit et répété que les structures des maisons de l'ancienne Médina ne supportent plus le poids des habitants qui se multiplient et qu'il faut faire quelque chose. », nous avoue-t-il. Pour ce dernier, les principaux responsables sont le ministère de l'Habitat, le ministère de l'Intérieur et le Conseil de la ville. « D'ailleurs, on n'arrête pas de nous dire qu'il y a un projet de réhabilitation de l'ancienne médina. C'est un projet royal mais ce qui est malheureux et malhonnête c'est que les exécutants de ce projet se sont plus penchés sur le côté esthétique et touristique de l'ancienne Médina, en omettant de détruire ce qui risque de s'effondrer. J'espère en tout cas que ce drame sera le dernier et que les responsables vont se secouer et prendre au sérieux les souffrances de l'ancienne médina. », conclut Rahine. À l'heure où nous mettions sous presse, le bilan non officiel parle de six morts, alors que la MAP évoque dans son communiqué le décès d'une femme, deux enfants, un jeune homme et une mère de famille dont le corps a été retiré des décombres vers 12h30, soit treize heures après l'effondrement.
Et les mosquées ?
L'habitat insalubre et le laxisme des autorités n'arrêtent pas de faire des ravages meurtriers. Rappelons que le 19 février 2010, un minaret s'était effondré lors de la prière du vendredi faisant une quarantaine de morts et 71 blessés. Le budget alloué aux mosquées par le ministère de Habous est de « 1,591 milliard de dirhams, dont 736 MDH pour la construction, la réhabilitation et l'équipement des mosquées et 855 MDH pour la gestion des mosquées et la promotion des conditions de leur personnel », avait indiqué le ministère des Habous et des affaires islamiques. Depuis 2003, la même source du ministère révèle avoir restauré 62 mosquées pour un coût de 370 MDH dont six mosquées historiques pour une enveloppe budgétaire de 39 MDH.
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