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Fayçal Karoui : « Tous égaux devant l'émotion » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 05 - 11 - 2012

Faycal Karoui a conquis le public marocain samedi soir en dirigeant d'une main de maître l'Orchestre de Pau pays de Béarn, aux côtés de la soliste marocaine Rita Saher.
Fayçal Karoui, directeur musical de l'orchestre de Pau pays de Béarn, accompagné de la députée-maire de Pau Martine Lignières-Cassou, invitée pour l'occasion.
Ancien pianiste, directeur musical de l'orchestre « Lamoureux », ancien directeur musical du New York City Ballet, Fayçal Karoui est à la tête de l'orchestre de Pau pays de Béarn depuis 2002. Il a dirigé un concert d'une rare convivialité samedi au théâtre national Mohammed V de Rabat, présenté par Olivier Bellamy, journaliste français. Fayçal Karoui s'avère un inconditionnel de la modernisation de la musique classique dont il bouscule volontiers les codes. Discussion.
Pourquoi avez-vous opté pour cette programmation ?
Le concerto pour piano de Schumann a été suggéré par la soliste Rita Saher, cette charmante jeune pianiste marocaine que j'ai rencontrée pour la première fois à Paris il y a quinze jours, à l'initiative des organisateurs du concert. Quand j'étais pianiste, je jouais très souvent du Shumann et je suis ravi de l'accompagner sur cette sublime partition. Schumann représente le romantisme par excellence et son concerto est une musique intérieure, intimiste, d'une grande poésie et d'un très beau lyrisme. Les mélodies un peu rampantes du premier mouvement, les magnifiques mélodies au violoncelle et l'impression enfantine qui se dégage du deuxième mouvement sont magnifiques. Certes, ce n'est pas du Brahms grandiloquent, mais l'univers chambriste et intime de Schumann reste un univers à part.
Est-ce vous qui avez choisi « La symphonie du Nouveau Monde » de Dvorak, jouée en deuxième partie de concert ?
Oui. Je trouve le thème d'actualité : les autres, la curiosité, la mixité, la pluralité… Dvorak a composé la symphonie aux Etats-Unis lorsqu'il a été nommé directeur du conservatoire de New York et la partition constitue une sorte de carnet de voyage. On y décèle des bribes de mélodies indiennes, surtout dans le deuxième mouvement qui est justement basé sur une légende indienne et on peut aussi imaginer au début l'arrivée d'un bateau dans un port, où règne un épais brouillard. L'interprétation est libre. Il a dû vivre différemment cette musique, y greffant son propre langage et le mélange constitue un beau voyage.
Vous êtes d'origine tunisienne. Avez-vous joué dans votre pays natal, ou dans le monde arabe auparavant?
C'est ma première visite au Maroc et j'ai rarement joué dans le monde arabe, malheureusement. J'ai joué une seule fois en Tunisie lors d'une tournée à Sfax et à Carthage il y a presque vingt ans et je n'y suis jamais retourné depuis, mais je tiens absolument à le faire. Je ne veux pas mourir avant d'y être retourné (rires).
Parlez-nous de l'orchestre de Pau. Comment se distingue-t-il des autres orchestres français ?
Pau est une ville de 160.000 habitants. Elle est la deuxième ville en Aquitaine, après Bordeaux et Toulouse. Quand je suis arrivé, il n'y avait que dix personnes, très peu de concerts et très peu d'abonnés. Aujourd'hui, l'orchestre regroupe 80 musiciens et 2000 abonnés. On a fait un gros travail d'imprégnation sur le territoire et petit à petit, la réputation s'est construite. Notre singularité est sans doute de porter la musique à un plus grand nombre et de partager la scène avec des artistes. Nous organisons également beaucoup de concerts pour les scolaires, dans des maisons d'arrêt et dans des hôpitaux.
Comment arrivez-vous à créer la proximité avec une musique élitiste ?
Je partage la musique, tout simplement. J'organise des concerts dans les quartiers, qui mêlent la culture urbaine et la culture classique. Si un DJ a envie de faire un scratch sur le début d'une symphonie, il peut. Nous avons joué la « Symphonie du Nouveau Monde » accompagnés de graffeurs, de rappeurs, de slameurs et des danseurs Hip Hop qui se sont appropriés la partition et nous avons raconté une véritable histoire autour de la symphonie. J'aime bien casser les codes de la musique classique. Je ne comprends pas pourquoi, par exemple, il est interdit d'applaudir entre les mouvements et pourquoi les chefs d'orchestre ne s'adressent pas au public lors d'un concert. Moi, je présente les œuvres moi-même et je n'envisage pas mon métier autrement. Il ne s'agit pas de jouer en jeans et en baskets mais d'essayer d'expliquer qu'il ne faut pas être riche et cultivé pour apprécier la musique classique. On est tous égaux devant l'émotion musicale.
Auriez-vous aimé jouer d'autres partitions à Rabat?
Oui, de la musique contemporaine ou de la musique classique française. Je suis très attaché à la musique française, que malheureusement les orchestres français ne programment pas suffisamment. Nous écoutons souvent La Mer, la Valse, le Boléro et L'Apprenti Sorcier mais rarement la Symphonie de Chausson, qui est sublime de beauté, les compositions de Florent Schmitt et d'autres. Nous sommes très chauvins mais nous manquons de fierté, c'est le « french paradoxe ». Pour l'Orchestre « Lamoureux », j'ai décidé de ne jouer que de la musique française. On ne peut pas aimer une pièce si on ne la connait pas.
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