Une étude de la Banque mondiale tente de mettre en relief les facteurs liés à l'utilisation des comptes bancaires et les politiques à adopter par les décideurs. Le taux de bancarisation au Maroc devrait dépasser la barre des 60 % en 2013. Trois obstacles dissuadent les pauvres de recourir aux services financiers : les coûts d'ouverture et d'utilisation d'un compte bancaire, la distance à parcourir pour accéder à ces services et la confiance dans le système bancaire. Ce sont là les conclusions d'un document de recherche sur « les fondements de l'inclusion financière » récemment publié par la Banque mondiale. Des données tangibles En utilisant les données de 123 pays et plus de 124 000 personnes, l'étude de la Banque mondiale tente ainsi de comprendre quels facteurs sont liés à l'utilisation des comptes formels et quelles politiques sont particulièrement efficaces auprès des personnes les plus susceptibles d'être exclues: les pauvres et les résidents des régions rurales. « Les résultats auxquels nous aboutissons peuvent aider davantage de pays à prendre des décisions fondées sur des données tangibles, qui contribueront à lever les obstacles à l'inclusion financière, de manière à ce que plus de personnes puissent commencer à économiser avec plus de sécurité et d'efficacité », commente Asli Demirguc-Kunt, directeur de la politique du développement de la Banque mondiale. C'est ainsi que l'étude révèle, dans un premier temps, que le nombre de personnes qui possèdent un compte bancaire est plus faible dans les pays où les frais d'ouverture et d'utilisation des comptes bancaires sont plus élevés. En effet, « les résultats suggèrent que le nombre de comptes bancaires seraient, en moyenne, 11% plus élevé si les frais sont perçus par la population comme faible à négligeable » explique l'étude. D'une autre part, plus les dépôts de la clientèle sont couverts par un système d'assurance des dépôts, et plus le niveau de l'indice des droits légaux et de la notation de la stabilité politique sont élevés, plus grand est le taux de bancarisation. A titre d'exemple, l'existence d'un système d'assurance des dépôts augmenterait de 4 % le nombre de comptes bancaires. Cela démontre que la confiance dans le système bancaire et dans la stabilité de l'Etat en général est capitale. Enfin, une meilleure inclusion financière est associée à une plus grande proximité des agences et succursales des banques. Ce dernier aspect améliorerait de 6% l'utilisation des services financiers. Les mesures à opter En conclusion, les décideurs peuvent contribuer à démultiplier le nombre de personnes qui utilisent les services financiers officiels, grâce à des mesures permettant de réduire les coûts et les distances à parcourir pour avoir accès à un compte bancaire tout en améliorant la confiance dans le système bancaire. par ailleurs, l'étude de la banque mondiale montre que des mesures telles que l'allègement des exigences en matière de documents à fournir pour l'ouverture des comptes bancaires ainsi que l'utilisation de ces derniers pour le paiement des services de l'Etat sont particulièrement efficaces surtout envers les populations pauvres et rurales. Il reste encore du chemin à parcourir Le Maroc a bénéficié en 2008 d'une étude initiée par Bank Al-Maghrib sur la bancarisation dans le pays. « C'est sur la base de cette étude que les programmes de toutes les banques de la place en matière d'inclusion financière ont pris forme» nous explique Laïdi El Wardi, Directeur Général de la Banque de détail et des Marocains du Monde, Banque Populaire. Le taux de bancarisation atteignait ainsi 40% en 2007 et devrait dépasser la barre des 60% en 2013. A noter qu'aujourd'hui encore seulement 1 personne sur 2 possède un compte bancaire au Maroc. * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)