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Fini l'actu pour Actuel | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 07 - 01 - 2013

Un journal ou un titre de presse qui disparaît, c'est une parcelle de liberté qui disparaît. Le propos vaut précepte, parce que la presse reste le reflet d'une société. Quelle ne fut notre tristesse en apprenant vendredi dernier la disparition brutale de Actuel ! Communiqué laconique, mais grande perplexité, décision tombée comme un couperet : L'hebdomadaire marocain Actuel ferme ses portes.
Dans un communiqué, la rédaction explique que la décision s'imposait dans « le contexte d'exploitation très difficile depuis 3 ans (marché de la publicité presse en très forte baisse en volume et en valeur ainsi qu'une remise en cause profonde de l'avenir de la presse papier) et sans convaincante perspective d'amélioration dans un avenir proche ». C'est par ce biais que les lecteurs de l'hebdomadaire et l'opinion publique ont appris sa disparition. Il aura duré un peu plus de trois ans en tout et pour tout. D'emblée , une interrogation s'impose : la fermeture d'un organe, tel que « Actuel », imprimé en quadrichromie d'un bout à l'autre, mobilisant de grands moyens pendant trois ans, n'est-elle pas le signe d'un grave malaise de la presse nationale ? Est-elle l'effet direct de la crise économique et financière, dont la presse est à coup sûr l'une des victimes désignées ? Se justifie-t-elle parce que les annonceurs ont pris la décision de revoir leurs stratégies publicitaires et à tailler dans les budgets ? Si l'on s'en tient à la teneur du communiqué rendu public, vendredi dernier, par la direction de l'hebdomadaire, il y a bel et bien l'effet de la crise, mais aussi autre chose sur laquelle le doigt est mis : la crise des valeurs de la presse écrite ! Autrement dit, le « papier » , avec la hausse continue et imprescriptible qu'il connaît est en perte de vitesse par rapport à la presse électronique . Celle-ci semble envahir les espaces, elle réduit de plus en plus le champ d'activité et d'intérêt des journaux, elle ravit enfin la place aux titres populaires...
« Actuel » inscrivait sur son fronton la devise d'un « esprit ouvert », en offrant aux lecteurs, encore ébaudis par le nouveau produit, des « manchettes » qui ne le cédaient en rien, en termes de provocation et de sensationnalisme, à celles de confrères comme « Tel Quel » ou « Le Journal hebdomadaire », lui-même englouti dans la trappe... Si le tirage réel de cet hebdomadaire n'était pas officiellement connu, le parti de surenchérir comme ses confrères, confirmait certainement son positionnement pour concurrencer « Tel Quel » en premier, les autres news magazines ensuite.
«Actuel», un news-magazine victime de son succès ?
Après un démarrage maladroit où les tirs nourris contre d'anciennes personnalités publiques ont posé la question de l'objectivité du support, les couvertures consacrées à la prostitution, à la corruption entre autres sujets « chauds », relevaient d'une volonté délibérée de lever les tabous, au risque de choquer. L'éthique, la déontologie, concurrence acharnée oblige, en prenaient parfois pour leurs frais ! Le fameux précepte du
« droit à l'information », consacré dans les déclarations des droits de l'Homme, pivot même de la liberté, s'appliquait dans une quête, renouvelée à chaque numéro, pour attirer, séduire et fidéliser des lecteurs fugaces qui n'en finissaient pas d'être interpellés par l'autre règle du « choc des images et du poids des mots » ! Interrogé sur les ventes du journal chaque samedi, un responsable de kiosque casablancais nous a assuré que les ventes de l'hebdomadaire « Actuel » n'avaient rien à envier à celles de ses confrères, marquant ainsi sa surprise et son désappointement après la décision brusque d'interrompre sa parution !
Avec un tour de table plus qu'honorable, un montant du capital de 20 millions de dirhams, une équipe étoffée de professionnels, des rubriques diversifiées, une qualité maintenue pendant ces trois ans, l'hebdomadaire semblait bien parti ! On apprendra au terme de ce parcours qu'il a brûlé son blé en herbe et, victime de son succès, ses comptes sont au rouge d'un montant de 16 millions de dirhams, soit le presque montant du capital de départ...Crise financière aiguë, compte d'exploitation chancelant, manque de perspectives ? Pour autant, le contexte critique et même dramatisé par les actionnaires du titre ne pouvait seul justifier la décision de l'interrompre, mettant d'une part quelque 50 personnes au chômage et, sur fond d'un cadre médiatique en pleine mutation d'autre part, enterrer un capital de confiance durement acquis auprès des lecteurs.
Le difficile équilibre des comptes
Les banquiers ou le banquier de référence ne suivent pas ! La formule est de mise, notamment lorsqu'il s'agit de renflouer les comptes d'un hebdomadaire au coût élevé, au volume de publicité de plus en plus réduit, aux charges lourdes. Un journal de nos jours, à plus forte raison un news-magazine, est d'abord une entreprise industrielle, au même titre que les autres entreprises. Cependant, ce qui fait la spécificité d'un titre de presse, c'est qu'il est vendu deux fois : la première aux annonceurs dont la générosité va, de nos jours, en diminuant et la seconde à des lecteurs d'autant plus volatiles et irréguliers qu'ils sont tentés fortement par la presse électronique dont les règles d'éthique et les exigences ne sont pas encore au niveau de la presse écrite et de sa longue tradition. Ce qui pose le problème de l'avenir du modèle actuel de la presse en général et de la presse francophone et de la langue française en particulier ! Si l'on ajoute le fait que l'Etat, dans sa politique de soutien à la presse nationale, n'accorde que des miettes aux hebdomadaires, une aide réduite aux acquêts, on mesure que leur résistance est affaiblie. La crise économique en vient à bout de leurs efforts et de leur créativité. C'est si vrai qu'il devient désormais impératif que l'Etat révise sa vision du soutien à la presse écrite, parce qu'elle est le miroir saisissant de notre société. Brutale, unilatérale, la décision de donner un coup d'arrêt à « Actuel » est-elle définitive ? Ne pourrait-on imaginer qu'un repreneur puisse prendre la relève et préserver la rédaction ? Ou concevoir une formule de coopérative susceptible de donner à l'équipe qui le constitue de pouvoir continuer à donner vie à un projet rédactionnel qui a fait ses preuves en terme de contenu ?
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