Le Maroc se positionne comme un « marché stratégique » pour l'Argentine    Le Maroc, un « marché stratégique », selon le ministère argentin des AE    Médicaments : Si chers, si cruels !    Russie : Puissant séisme au large de l'Extrême-Orient    Maroc / Afrique du Sud : Rabat fait sauter un verrou à Pretoria    Maroc : Une marche dénonce la famine dans la bande de Gaza et soutient la Palestine    Match amical : La sélection du Maroc des locaux bat le Burkina Faso    Casablanca : Les allégations sur un vol d'organes dénuées de tout fondement    Fiscalía de Casablanca desmiente acusaciones de robo de órganos tras accidente de tráfico    Torre Pacheco, Espagne : Quand l'extrême droite sème la haine et cible les Marocains    Le Maroc s'affirme, grâce à la Vision Royale éclairée, comme « le pays phare » en Afrique    La France interdit l'usage du téléphone portable dans les collèges dès la prochaine rentrée scolaire    Gaza : troisième phase de la campagne marocaine d'aide humanitaire    La France lance une campagne de vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse    ONU: adoption en Assemblée générale de l'Initiative « UN80 » visant à renforcer le système onusien    Berlin : Plusieurs lignes du train urbain suspendues en raison d'un manque de personnel    Brice Soccol sur CNews salue l'essor diplomatique du Maroc grâce au roi Mohammed VI et déplore l'isolement algérien régional    Le Maroc est devenu un des centres mondiaux du football (Gianni Infantino)    Brahim Díaz à Malaga pour la 2ème édition de son campus « Mentalidad Brahim »    Le Maroc reste le principal consommateur arabe de charbon malgré un recul de sa part dans la production électrique    Justice, corruption et polémique : Ouahbi se confie en exclusivité à Hespress    Températures prévues pour le lundi 21 juillet 2025    Lahcen Saâdi: «La dégradation du discours politique, une grande calamité»    Bonus INTGVIEW. Des conventions pour valoriser l'artisanat et l'économie sociale    IA et culture au Maroc : vers une stratégie Sud–Sud, ancrée et partagée    Botola DII / Programme de la saison 2025-2026 : Ittihad Bejaâd vs MAT en ouverture !    Golf scolaire : Sofia Cherif Essakali cheffe de file de la délégation marocaine    MAGAZINE - Souheil Ben Barka : fluide planséquence    Morocco to face Ghana in WAFCON semi-finals    Diaspo #398 : De la Belgique au Maroc, Sarra El Massaoudi célèbre Nos Héritages migratoires    Une mère accuse le vol d'organes de son fils décédé : le parquet de Casablanca dément et rétablit les faits    CAN de rugby à XV (Ouganda-2025) : le Maroc termine à la 6è place    Le temps qu'il fera ce dimanche 20 juillet 2025    Cinéma : Voici les projets admis à l'avance sur recettes au titre de la 2e session de 2025        Le détenu décédé à Nador souffrait d'une maladie incurable et bénéficiait des soins de santé nécessaires    Interview avec Paul Mamere : « Mon parcours n'est pas une exception »    Euro (f) Suisse 25 : Cruelle désillusion pour les Bleues, l'Allemagne en demi-finale    Le Parlement panafricain demeure un organe sans autorité, vingt ans après sa création, déplore le Policy Center for the New South    Lekjaa : Le Maroc prépare 2030 dans une logique de continuité et de durabilité    Le moral des ménages repart à la hausse au 2e trimestre 2025    Saham Bank obtient 55 millions d'euros de la BERD    Cinéma: La Commission d'aide dévoile sa liste    Le Maroc et l'UNESCO annoncent une nouvelle alliance pour promouvoir le développement en Afrique par l'éducation, la science et la culture    Programme "Moussalaha" : 390 détenus bénéficiaires    Yaoundé vibre avec les « Renaissance Music Awards »    Pose de la première pierre du projet de valorisation du site archéologique de Sejilmassa    Festival : Jazzablanca, un final éclatant de stars et de jeunes talents    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« J'aime le côté masculin de mon travail »
Publié dans Le Soir Echos le 16 - 01 - 2013

Après L'oeuvre au noir, l'artiste Fatiha Zemmouri récidive avec Blanche est la nuit, poursuivant sa réflexion sur l'alchimie. Après avoir pétri et touché le bois calciné, le charbon et la céramique dans sa précédente exposition à la galerie 38 L'oeuvre au noir, l'artiste s'applique à déconstruire la porcelaine, matière à laquelle elle ne s'était jamais frottée auparavant. D'un esthétisme organique et d'une délicatesse presque féminine, l'exposition est un continuum où s'enchevêtrent la luminosité de l'accomplissement et la souffrance du cheminement.
Dans Blanche est la nuit, pourquoi avez-vous opté pour la porcelaine, comme matière de base?
J'ai choisi la porcelaine pour sa couleur, sa pureté, et son côté translucide. L'œuvre au blanc est l'étape dominée par la lumière après les ténèbres, et l'introduction du blanc équivaut à un stade plus avancé de la purification de la matière, vers la transformation de la matière en alchimie, avant d'aboutir finalement à l'œuvre au rouge qui sera l'étape ultime et royale. Les trois étapes – l'oeuvre au noir, au blanc, et au rouge – constituent les stades décisifs de la transmutation en alchimie.
Au-delà de la délicatesse du travail et de la couleur apaisante du blanc, il se dégage une sensation d'oppression due aux multiples lacérations et aux contorsions de la matière. Pourquoi ?
Ceci est sans doute en liaison avec mon expérience personnelle. Je n'aime pas trop m'attarder sur le volet personnel, mais l'exposition est essentiellement une réflexion sur l'évolution continue de l'homme. Toute transformation s'accompagne de douleur et toute envie de renaissance et d'ouverture a son lot de souffrance. Rien ne se fait dans la facilité. En parallèle, je trouve fascinant de me retrouver moi-même actrice de l'évolution et de la transformation de la matière que j'ai entre les mains. Il est intéressant de partir d'un état brut pour aboutir à une forme façonnée et recomposée. C'est un vrai bonheur de réagir avec la matière.
Vous pratiquiez la peinture auparavant. Comment votre travail a-t-il évolué vers ce travail plastique ?
Le travail sur la mémoire que j'ai effectué auparavant était sans doute un préambule, qui m'a permis de me délester de tous ces partis pris culturels et éducatifs, et de développer un regard neuf sur ce qui m'entoure. Mon premier contact avec l'argile et la céramique a fait basculer mon travail vers un ouvrage qui relève plus de la sculpture que de la peinture. Il y a sans doute le côté masculin du rituel qui me plaît également qui implique une certaine vigueur, une symbiose physique et des gestes tels que soulever ou couper.
Comptez-vous vous convertir à la sculpture ?
J'ai toujours la sensation que les galeries ne sont pas aménagées pour accueillir des sculptures monumentales. Voilà pourquoi mon travail est une hybridation entre la peinture et le travail manuel. Les œuvres sont toujours accrochées et en aplat, parce qu'en travaillant j'ai toujours en tête l'idée d'accrocher. J'ai rarement travaillé des structures qu'on peut poser sur le sol. J'en ai réalisé cinq ou six, uniquement, mais je crois que la démarche ne tardera pas à venir.
Qu'en est-il de la prochaine et dernière étape : L'oeuvre au rouge ?
Elle constitue l'étape ultime, celle qu'on atteint rarement. Cette étape ne sera jamais complète, artistiquement, parce qu'elle reste un objectif que l'être humain se fixe, et peu de gens réussissent à y accéder. Mais je trouve plaisant de garder un fil avec ce stade de purification spirituelle. Après l'alchimie, je passerai certainement à autre chose.
Quels matériaux comptez-vous utiliser dans cette prochaine exposition?
Je ne sais pas, mais sans doute la céramique, entre autres, dont je compte exploiter les émaux rouges. Le blanc fera sans doute partie intégrante de la prochaine exposition, parce que je ne l'ai pas encore exploré complètement. La porcelaine est une matière que je viens de découvrir depuis quelques mois et je ressens encore l'envie de repousser ses limites. Il faut se donner du temps pour connaître et maîtriser sa matière. A titre d'exemple, si je brûle le bois aujourd'hui, demain je peux le sculpter ou le façonner autrement. On peut travailler une matière pendant toute une vie, tout dépend de la manière dont on l'aborde.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.