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Benkirane, un homme de bonne volonté mais affaibli
Publié dans Le Soir Echos le 08 - 02 - 2013

Quiconque aura suivi les premiers pas de Benkirane à la tête du gouvernement marocain, ne manquera pas de se rendre compte que le monsieur ne manque pas de marquer sa bonne volonté de réformer ce qu'il y a à réformer. Sa décision la plus courageuse pour le moment, à mon avis, aura été d'annuler un PV autorisant 4 000 diplômés-chômeurs à intégrer la fonction publique sans concours. Mais aura-t-il les mains libres pour mener à bien les réformes qu'il a promises aux Marocains ? Je pense que l'un des premiers leviers pour réussir des réformes est d'avoir la main sur ces dizaines d'entreprises publiques qui disposent de moyens financiers colossaux. La loi régissant les nominations à la tête des établissements publics mérite que l'on s'y attarde. Conformément à l'article 92 de la Constitution, le Conseil des ministres (présidé par le roi) et le Conseil du gouvernement (présidé par le Chef du gouvernement), ont chacun une liste de responsables à nommer. La liste contenue dans la loi est très révélatrice sur l'Etat d'esprit du Makhzen : vider l'action gouvernementale de sa substance en faisant porter la responsabilité de plusieurs secteurs à des hauts fonctionnaires nommés par le Palais. Comment le Chef de gouvernement ou un de ses ministres peut-il sanctionner ou superviser un fonctionnaire qu'il n'a pas nommé ?
Prenons l'exemple du ministère de l'Energie et des mines. Parmi les entreprises publiques mises sous la tutelle de ce ministère, on retrouve : l'OCP, l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Société d'investissements énergétiques (SIE). Or, la nomination des dirigeants de ces entreprises, se fait par le roi. Problème : le ministère de l'énergie et des mines est complètement vidé de sa substance sans ces entreprises. Il aura beau
dessiner les stratégies qu'il voudra, réclamer les budgets dont il a besoin, il n'a aucun pouvoir sur ces entreprises publiques, puisqu'il n'a nommé aucun de ces dirigeants et ne dispose d'aucun pouvoir de sanction à leur égard. Le même raisonnement s'applique, par exemple, au ministère de l'Habitat qui n'a pas de pouvoir sur le dirigeant d'Al Omrane, sans oublier que certains ministres sont à la fois hommes d'affaires et acteurs économiques privés… Et les conflits d'intérêts et d'initiés dans tout ça ? Un cas pratique de cette incapacité d'un ministre à mettre au pas une entreprise publique, s'est présenté lors de l'épisode des cahiers des charges des chaînes de télévision publiques. Nous voici devant le cas d'un ministre, issu d'un parti ayant remporté des élections, proposant de changer les cahiers des charges régissant deux groupes de télévision publics : la SNRT et SOREAD. Mais fait imprévu, les deux n°1 de ces chaînes, fonctionnaires de l'Etat, sous la tutelle de ce même ministre, s'insurgent contre ces cahiers de charges, les qualifiant de tous les noms, tout en dénonçant le projet rétrograde du PJD sur le champ audiovisuel. Tout cela parce que M. El Khalfi a demandé aux chaînes publiques de diffuser les appels à la prière et celle du vendredi. Dans toute démocratie qui se respecte, cet épisode aurait donné lui au limogeage immédiat des deux dirigeants. S'insurger contre ces cahiers des charges, alors qu'ils ne représentent nullement le pouvoir politique élu est inadmissible. Ce ne sont que de simples fonctionnaires chargés d'exécuter la volonté démocratique d'un parti (ou coalition) au pouvoir. Mais voilà que le roi intervient et demande le réexamen de ces cahiers des charges. Quelques jours après, une commission interministérielle est chargée de les réexaminer. Son président ? Le ministre de l'Habitat... Mais revenons encore une fois à cette fameuse liste d'établissements publics. Comment explique-t-on que la Constitution parle d'entreprises stratégiques, alors qu'on retrouve dans cette liste des établissements comme la MAP, l'Agence d'aménagement du Bouregreg, l'Agence d'aménagement de Mar Chica, la Fondation marocaine des musées et même la Société marocaine d'encouragement du cheval. En quoi ces entreprises sont stratégiques pour le Maroc ? Ce ne sont que des exemples, pour ceux qui en avaient encore besoin, qui illustrent que le pouvoir dans ce pays n'est pas entre les mains d'institutions élues, mais reste concentré aux mains du Makhzen, jusqu'à nouvel ordre. Si, comme le stipule la loi sur les nominations, le roi disposes des pouvoirs de nommer les directeurs des chaînes publiques, le Chef de gouvernement devra se contenter du Centre cinématographique marocain et du Théâtre national Mohammed V. Rappelez-vous la cérémonie d'accueil du président tunisien Moncef Marzouki à l'aéroport de Rabat. Ceux qui détiennent le pouvoir (certains ont même perdu les dernières élections), sont au cabinet royal, et saluent le président tunisien en premier. Les autres ne viennent qu'en second lieu. Le peuple marocain veut un régimemonarchique. Il veut que l'on respecte sa religion de façon moderne. En même temps, il est assoiffé de progrès et de dignité. Le Makhzen rabaisse les partis et les hommes à la soumission et non pas à la dignité. La gauche traditionnelle est morte. Elle ne peut revivre qu'en intégrant l'Islam et la démocratie. Il y a des gens valables noyés dans une masse d'arrivistes. La vie politique va se redresser par la constitution de trois grands partis : un parti de la gauche musulmane (USFP, Istiqlal, PPS), un parti de la droite musulmane (PJD, Al Adl Wal Ihssane) et un parti de la modernisation du Makhzen (PAM).


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