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Une croissance à 2 vitesses…
Publié dans Le Soir Echos le 29 - 03 - 2013

L'hôtel Adrar à Agadir est en proie à des tensions sociales. A l'heure où nous mettions sous presse, un climat de tension règne toujours dans l'établissement. A l'origine de cette situation de malaise social, le non-paiement des alaires, provoquant l'ire du personnel. « Nous n'avons pas touché nos salaires depuis 5 mois et la situation est très inquiétante. Nous allons maintenir notre mouvement de grève jusqu'à ce qu'on aura gain de cause», nous confie un employé de l'hôtel qui requiert l'annonymat. Selon cet employé, tous le personnel de l'établissement, affilié à la CDT (Confédération démocratique du travail) est concerné par ce gel des salaires. Certains ont même été licenciés abusivement, selon notre source. Cette scène est devenue habituelle à Agadir. Des employés brandissant des banderoles et des grèves devant les entrées d'hôtels de la station balnéaire. La situation à Adrar n'est pas un cas isolé à Agadir. Des hôtels ont fermé leurs portes, d'autres vivent un véritable cauchemar.
Des hôtels ferment à tour de rôle
En effet, plusieurs grands hôtels ont mis la clé sous le paillasson depuis 2009. On se rappelle encore l'affaire de l'hôtel Valtur. Dépassés par la tournure qu'a prise un conflit social dans l'hôtel, les Italiens qui géraient l'établissement ont préféré tout bonnement plier bagage, laissant derrière eux des centaines d'employés au chômage. D'autres hôtels ont suivi le mouvement comme le Palais des roses, le Tivoli ou encore la Kasbah en 2013. Le plus inquiétant c'est que d'autres hôtels pourraient se trouver dans la même situation dans les prochains mois. Ils présentent des signaux d'essoufflement très inquiétants. Cette catégorie d'hôtels qui sont au nombre de 30, dispose de 6 580 lits et représente un taux d'occupation au dessous de 30%. La 2e catégorie d'hôtels à Agadir qui est dans une situation moins alarmante que la 1ère, concerne en tout et pour tout 43 hôtels et enregistre un taux d'occupation compris entre 30 et 60%, et dispose de 13 000 lits. «A contrario, 14 établissements, représentant 8 400 lits, enregistrent des taux d'occupation de plus de 60%», nous fait savoir la délégation du ministère du Tourisme d'Agadir. Certains, situés sur front de mer, enregistrent même des taux dépassant les 90%. De ce fait, ce qui pourrait nous interpeller, c'est de savoir comment les professionnels d'Agadir ont pu présenter aujourd'hui cette situation hétéroclite, d'une part des hôtels au bord de la faillite où les taux d'occupation ne dépassent guère les 20%, et d'autre part des hôtels qui profitent pleinement de l'euphorie touristique qu'a connu Agadir ces dernières années ?
Selon Abdeljabbar Chahdan, DG du CRT d'Agadir, la croissance du tourisme s'opère à 2 vitesses à Agadir. Certains profitent de la dynamique, d'autres en pâtissent. Pourtant, la situation est relativement reluisante dans la ville. Sur les 2 premiers mois de l'année en cours, il y a eu des hausses des arrivées et des nuitées respectivement de 11,07% et de 9,32%, ainsi qu'une hausse du taux d'occupation de 8,99%, soit 48,52%. De même, des marchés prometteurs comme celui russe, saoudien, allemand, les pays de l'est, ou encore le marché national présentent des hausses considérables que ce soit en 2012 ou début 2013.
De nouvelles dessertes aériennes ont été lancées et d'autres sont en cours, sans parler de l'autoroute qui a propulsé le tourisme interne. Autant de facteurs qui démontrent que la destination ne vit pas une crise. « La ville d'Agadir progresse et ne vit pas de crise. Toutefois, cette dynamique ne profite pas à tous les hôtels. Ceux qui sont classés 5 étoiles ont enregistré des taux d'occupation de 58,45% les 2 premiers mois de 2013. Les 4 étoiles (51, 32%), les 3 étoiles (34,29%), les 2 étoiles (27,28%), les 1 étoile (17,18%), les résidences touristiques (29,78%) et les villages de vacances (61,54%) », nous révèle Chahdan.
L'argument fallacieux : être en « front de mer »
De ce fait, la raison principale derrière cette non-homogénéité de la structure hôtelière de la ville d'Agadir est sans conteste, la non structuration du parc hôtelier. Il existe beaucoup d'hôtels qui manquent affreusement d'hygiène et de qualité de service et qui doivent impérativement être rénovés. «Certains pourraient sortir le « front de mer » comme argument qui joue en faveur de certains hôtels comme le Robinson, mais il existe bel et bien des hôtels qui sont en face de la mer et qui enregistrent des taux d'occupation très en dessous de la moyenne à cause de leur mauvaise gestion », lance un professionnel qui requiert l'anonymat.
Des contre-exemples existent également. Un hôtel, un peu plus loin du « front de mer », présente un bel exemple de bonne gestion et démarchage commercial. Ses 56 chambres et suites sont bien aménagées et réalise un taux d'occupation très respectable. De ce fait, la clé de réussite se résume en 3 points : une offre, un produit et un service de qualité irréprochable, une performance commerciale et une bonne gestion notamment des ressources humaines. Des critères qui manquent énormément chez les hôtels qui enregistrent des taux d'occupation de moins de 30%.
Pas d'engouement pour le fonds Rénovotel
Et pourtant, l'Etat a lancé un fonds Renovotel dont les hôteliers peuvent bénéficier afin de rénover leurs établissements. « A Agadir, ce fonds n'a pas connu d'engouement. Personne ne s'est rué vers cette mesure très encourageante. La raison est connue et concerne presque tous le monde. Les hôtels ne sont, tout simplement, pas éligibles à cette mesure car ils ne présentent pas de bilan transparent et se livrent à des pratiques parfois douteuses », poursuit notre source. La solution : les hôtels, en manque de « remplissage » de leurs unités, se livrent à un véritable bradage des prix. Cette approche commerciale n'est pas une véritable solution dans la mesure où la concurrence et l'agressivité commerciale des grandes chaînes en front de mer incitent les clients à choisir ces hôtels présentant un meilleur rapport qualité/prix. « Pendant plusieurs années, les hôtels ont œuvré de la sorte, en optant pour des solutions de facilité tout en délaissant la qualité. Le résultat ne s'est pas fait attendre. Avec la crise et la conjoncture défavorable qui a pointé son nez à partir de 2009, certains ont préféré jouer sur la facture humaine. En ne respectant pas la législation de travail, ils ont créé des conflits sociaux au sein de leurs établissements et n'ont pas pu gérer la suite des événements qui a dégénéré, poussant certains à plier bagage », résume notre source. Aujourd'hui, ces mêmes professionnels lancent un appel aux autorités et au ministère des finances pour pouvoir les aider en agissant en tant que médiateur avec leurs créanciers. L'objectif est de proposer des rééchelonnements des dettes et trouver des solutions pour sortir d'une crise qu'ils ont eux-mêmes créé. Le seul hic, c'est qu'aujourd'hui, alors que la ville manque cruellement de capacité litière en ne disposant que de 30 000 lits, les professionnels ont raté le coche. Ils ne peuvent pas bénéficier réellement de la reprise du secteur et du dynamisme que connait la ville en termes d'ouverture sur des marchés prometteurs et l'émergence de nouvelles activités comme le golf (voir encadré). « L'heure est à la remise en question et à la mutualisation des efforts entre les différents partenaires (hôteliers, centrales syndicales, établissements financiers...) afin de sortir de cette impasse. Une prise de conscience globale doit être de mise, au lieu de se victimiser et ne pas assumer ses responsabilités », martèle notre source.
Une année 2013 très prometteuse
Des relais de croissance se sont manifestés ces derniers temps avec l'explosion du marché russe qui, pour la première fois, a commencé à visiter la ville d'Agadir en période hivernale, atténuant le phénomène de saisonnalité auxquel s'ajoutent les marchés estonien, tchèque, lituanien et slovaque. Mieux, les touristes des pays du Golfe, les touristes internes et les Allemands ont marqué un bond ces derniers mois. Des touristes qui sont considérés comme les plus importants pour la station balnéaire. Du côté aérien, il convient de souligner la mise en place d'une série de charters à destination d'Agadir au départ de la Tchéquie courant 2013, ce qui permettra au Tour operateur Blue Style de drainer quelque 10 000 clients pour l'année en cours, soit 2 vols par semaine le samedi et le mercredi pour des séjours de 7 jours, 10 jours et 11 jours. Le Tour operateur Exim/Cartago, a programmé quant à lui un charter par semaine au départ de Prague. Le Tour opérateur slovène Palma a programmé Agadir avec un vol par semaine Ljubljana/Agadir tous les dimanches depuis le 3 février dernier. « A son tour le TO russe Pegas Touristik continuera la programmation de la destination d'Agadir pour la saison d'été 2013, en passant à partir du 21 mai 2013 à 4 vols ; deux vols par semaine en provenance de Moscou de 230 sièges au lieu de 185 actuellement et 2 vols tous les 11 jours en provenance de Saint-Pétersbourg de 185 sièges par vol au lieu d'un seul vol actuellement », nous fait savoir Chahdan. Résultat, l'année 2013 s'annonce très prometteuse pour Agadir avec comme prévision une évolution positive à 2 chiffres. Une croissance qui pourrait profiter aux professionnels s'ils mettent en place des actions sérieuses pour rénover leurs hôtels, respecter la loi, et proposer des produits de bonne qualité...


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