Vous êtes ici : Actualités / featured / Santé : encore des efforts à faire Le secteur de la santé est en général appelé à développer une gouvernance active et moderne qui répond aux exigences de plus en plus accrues des citoyens, a souligné mardi à Marrakech, l'ex-directeur des Politiques de santé au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Pr. Wim Van Lerberghe. Intervenant lors d'une plénière sur «la gouvernance des systèmes de santé» dans le cadre de la 2e Conférence nationale de la santé, Lerberghe a plaidé en faveur d'une décentralisation organisée du secteur de la santé ainsi qu'à l'adoption d'une approche participative et de concertation avec tous les intervenants, ajoutant que chaque pays doit inventer une forme de décentralisation qui tient compte de ses spécificités. Pour cet expert international, les ministères de santé au niveau central doivent désormais jouer le simple rôle de pilotage, de régulation, de contrôle, d'évaluation et de suivi des indicateurs de la santé, appelant à tirer profit des expériences des autres pays avant d'élaborer des orientations et des politiques publiques de santé. Lerberghe a par ailleurs relevé que la gouvernance doit être associée avec les principes de l'humanisation et de démocratisation d'accès aux services de la santé. Les problèmes que connaissent les systèmes de santé dans plusieurs pays sous-développés et même développés sont le résultat d'un laisser-aller et laisser-faire qui a prévalu pendant longtemps avant que les pouvoirs publics n'interviennent et prennent les choses en main, a-t-il fait savoir. Lerberghe a défini les priorités des ministères de la santé pour mettre ce secteur au cœur des politiques publiques. Selon lui, il s'agit notamment de garantir la couverture médicale universelle, la fourniture en médicaments essentiels et le contrôle des maladies. Placée sous le thème «Pour une nouvelle gouvernance du secteur de la santé», cette 2e Conférence de la santé au Maroc, réunit plus de 500 personnes composées des représentants des secteurs gouvernementaux, des organisations de la société civile, des partenaires sociaux, des instances élues, des organismes internationaux et d'experts nationaux et internationaux. Pour une charte de la santé Pour sa part, le ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif, a insisté mardi à Marrakech sur la nécessité d'accorder une grande importance au principe de la bonne gouvernance dans le secteur de la santé et dans les politiques publiques en général. «La nouvelle constitution et les nouvelles lois ont consacré ce principe de manière claire», a-t-il ajouté lors de la même plénière. Le ministre a soulevé la pertinence du choix de la thématique de la gouvernance pour cette conférence, émettant le souhait que cette rencontre débouche sur l'objectif escompté à savoir l'élaboration de la charte nationale de la santé. Au programme de cet événement de trois jours figurent 5 conférences plénières axées sur «le droit à la santé dans la nouvelle constitution», «la gouvernance des systèmes de santé», «le financement de la santé et les enjeux de la couverture médicale», «le Maroc face à la pénurie des ressources humaines dans le secteur de la santé» et «la transition épidémiologique et la nouvelle santé publique».