Londres- La bourse de Casablanca, troisième plus important centre financier en Afrique, joue un rôle central dans l'économie du Maroc, a indiqué jeudi le cabinet britannique d'intelligence économique, Oxford Business Group (OBG, basé à Londres). La bourse de Casablanca ambitionne de doubler le nombre de ses sociétés cotées et plus que quadrupler le nombre de ses investisseurs, souligne le groupe dans une analyse intitulée “Le Maroc: La Course au Sommet”, dont une copie est parvenue à la MAP. OBG, qui publie des analyses régulières sur les pays émergents, relève que pendant une courte période en 2009, “la bourse marocaine a dépassé celle d'Egypte, devenant ainsi la bourse la plus importante du continent après la Bourse de Johannesburg, en Afrique du Sud”. “Notre objectif est d'attirer 75 nouvelles sociétés d'ici 2015″, indique le Président de la Bourse de Casablanca, Karim Haji, cité par le groupe londonien. La bourse avait actuellement en vue 500 sociétés qui pourraient éventuellement être cotées, a-t-il dit. OBG souligne, dans ce contexte, que cet objectif correspond à l'effort déployé par le gouvernement pour moderniser le marché financier et faire du Maroc une place financière de l'Afrique. La stratégie d'expansion de la bourse comprend l'élargissement de son bassin d'investisseurs, explique la source. “Nous visons également les 500.000 investisseurs particuliers actifs d'ici 2015, un chiffre qui se situe actuellement à plus ou moins 120.000″, indique M. Haji. Selon OBG, parmi les arguments de vente les plus importants de la Bourse de Casablanca, on compte le gain annuel moyen par investisseur le plus élevé (15 %) depuis 10 ans et la multiplication par cinq de la capitalisation pendant cette même période. Une autre méthode utilisée pour attirer les investisseurs au Maroc est de mettre sur pied un marché de dérivés pour les contrats d'échange, les contrats à terme et l'échange des produits de base, indique OBG, ajoutant que le marché des dérivés devrait être fonctionnel, selon M. Haji, dans les 18 mois. Et le groupe de souligner que la Bourse de Casablanca s'en est mieux sortie que d'autres bourses africaines dans le contexte de la crise financière. En effet, explique le groupe, le marché financier de Casablanca a enregistré une baisse de moins de 14 % en 2008, alors que le Tadawul All Share Index d'Arabie Saoudite a chuté de 57 %. Toujours citant M. Haji, OBG souligne que le Maroc veut devenir “l'endroit privilégié des investisseurs en provenance des Etats-Unis, d'Asie, d'Europe et du Moyen-Orient qui cherchent des opportunités pour diversifier leurs investissements”. Les expatriés marocains, qui investissent traditionnellement dans l'immobilier, est un des sous-groupes ciblés spécifiquement, observe la source. “La bourse proposera peut-être des promotions ou des mesures incitatives en termes de communication, mais en fin de compte ce sont les banques d'investissement qui convaincront les entrepreneurs de coter leurs sociétés et qui les aideront dans le processus”, a dit M. Haji. Par ailleurs, M. Hassan Ait Ali, président d'Upline Corporate Finance, a expliqué à OBG que les acteurs souhaiteraient des lois qui favorisent les investissements à long terme, ainsi qu'une réforme financière générale. “Les dirigeants de la Bourse de Casablanca doivent concentrer leurs efforts sur la promotion auprès des acteurs internationaux en faisant prévaloir la technologie dont dispose la bourse, sa stabilité et sa transparence”, a-t-il dit, soulignant que le Maroc pourrait devenir un point tournant des investissements africains occidentaux et sub-sahariens. La bourse casablancaise a acquis le savoir-faire nécessaire pour y parvenir, “mais nous devons travailler à faire connaître le marché et à étendre sa portée”, a-t-il affirmé.