Démenti catégorique : Aucune violation des droits dans le traitement des récentes infractions de vandalisme    Une délégation italienne à Laayoune    Laâyoune : Préparatifs intenses pour la commémoration du 50ème anniversaire de la Marche Verte    Smara : Lancement de la deuxième phase de la célébration internationale du 50e anniversaire de la Marche verte    Chine-USA: Désescalade commerciale après 2 jours de négociations en Malaisie    Quand la passion du football rencontre la réalité médicale    Entretien - Youssef Guezoum : « Ma musique est bilingue. Elle parle à la fois le langage du monde et celui de mes origines »    Sous Pedro Sánchez, plus de 272 000 Marocains ont obtenu la nationalité espagnole, un flux inédit concentré sur certaines régions espagnoles    Rabat « De mes soucis elle a pleuré » : Un vers qui unit, un recueil qui inclut    Festival national du film 2025 : "La Mer au loin" de Saïd Hamich triomphe à Tanger    Vol de bijoux au Louvre: deux hommes en garde à vue    Hakimi : « Heureux d'avoir marqué, remporter le Ballon d'Or Africain serait une fierté »    Le régime algérien en soins intensifs avant l'échéance américaine décisive sur le Sahara marocain    Aéroport Mohammed V : Arrestation d'un Franco-algérien poursuivi par les autorités françaises    Interview avec Idriss Iounousse : «L'objectif du SIC est de démocratiser l'accès aux compétences numériques»    UM6P : Clôture du programme national de formation au numérique et à l'IA au profit des enfants    Le Maroc restaure un haut lieu du patrimoine hébraïque tandis que l'Algérie rase une synagogue historique    Cinquante ans après la Marche Verte : Laâyoune renouvelle son serment envers le Roi et la Nation    Entre mémoire et culture, le Maroc à l'honneur à Bruxelles    Liga: JOUR DE CLASICO    Championnat mondial de handball U17 : Maroc - Brésil ce soir    Avant FAR–Horoya : les Lionceaux « militaires » champions du monde U20 célébrés aux côtés de la légende Mohamed Timoumi    Coupe de la CAF: L'Olympique de Safi en phase de poules    Vers un Maroc sans charbon en 2040, sous condition de financement international    Amsterdam accueille la 10e rencontre économique de la Fondation Trophées Marocains du monde    France : La GenZ Maroc commémore le 60e anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka    Maroc : arrestation à Casablanca d'un ressortissant russe recherché par Interpol pour terrorisme    À El Kelâa des Sraghna, la police saisit 2 040 comprimés psychotropes et arrête deux trafiquants présumés    Agadir: Réception de 70 nouveaux autobus de transport urbain    Tanger: Plus de 400 MDH pour la réduction des disparités territoriales et sociales    Les 500 Global 2025: Tanger-Tétouan-Al Hoceima pèse 15 % de l'économie nationale    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    El fútbol femenino: El equipo de Marruecos A cae en un partido amistoso ante Escocia    Football féminin : L'équipe du Maroc A s'incline en match amical face à l'Ecosse    CAN Maroc 2025 : Lancement des offres d'hospitalité et de la 2e phase de vente des billets    Morocco's Atlas Lionesses fall to Scotland 2-1 in Casablanca friendly    Marsa Maroc y CMA Terminals desarrollarán terminal de contenedores en Nador West Med    Scandale politique en Algérie : la fuite d'un sénateur vers l'Espagne, signe d'un régime à bout de souffle ?    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Port Nador West : Marsa Maroc et CMA CGM scellent un accord    Coupe du monde féminine U17 : La sélection nationale progresse au fil des matchs    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un vrai serpent de mer
Publié dans Le temps le 28 - 10 - 2010

Les finances publiques traversent aujourd'hui une zone de légères turbulences qui supposent une certaine rigueur dans la gestion.
Encore une fois, la Caisse de compensation fait parler d'elle. Elle est à sec paraît-il. A la fin juin, le montant dédié à la compensation était dépensé à hauteur de 91,8%, soit 12,8 milliards de dirhams des 14 consentis à cette politique. Cette situation dure depuis longtemps et elle est appelée à durer tant que l'économie nationale restera soumise aux aléas des prix de matière première et aux fluctuations du dollar et tant que personne n'ose trancher. C'est un véritable serpent de mer.
A chaque fois que les prévisions sont démenties par la conjoncture économique, il faut procéder à des ajustements. C'est le cas aujourd'hui. Alors que la Loi de finances a tablé sur un baril de pétrole à 75 dollars, celui-ci a atteint 77,5 dollars en moyenne au premier trimestre avec un pic à 85 dollars en avril. C'est le même impact pour le gaz butane dont l'estimation est faite sur 580 dollars/t. Sur la même période, le prix moyen de la tonne a atteint 680 dollars et un pic de 763 dollars la tonne. Le prix du sucre s'affiche à 420 dollars la tonne contre 330 prévus, et pour un pic à 660dollars. L'impact s'élève à 500 millions de dirhams. Par ailleurs, plus de 50% de l'impact sur la compensation viennent du taux de change du dollar qui est passé de 7,8DH pour un dollar à 9 DH en moyenne. Soit un impact de 6 milliards de dirhams. Ces données montrent à l'évidence que ce système ne peut continuer indéfiniment. Pour un pays qui ne dispose pas d'une rente exceptionnelle c'est une anomalie, surtout que les finances publiques traversent aujourd'hui une zone de légères turbulences, qui suppose une certaine rigueur dans la gestion. S'il veut atteindre ses objectifs en matière des finances publiques, le gouvernement va devoir agir vigoureusement, et avec persévérance. Quelle qu'en soit la nature des décisions prises, réduction des subventions ou suppression des aides, recours à un système de rationalisation ou mise en place d'aide ciblée, les inévitables mesures de redressement qui s'annoncent auront un effet négatif sur la compétitivité de certains secteurs ou sur le pouvoir d'achat de certaines catégories sociales. Beaucoup dépendra de la compréhension dont ceux-ci feront preuve. Dans ces conditions, mieux vaudrait ne pas trop agiter le chiffon rouge de la réforme de la Caisse de Compensation. L'équation est simple : une telle réforme est politiquement invendable si l'on ne dispose pas d'une solution opérationnelle et d'une alternative qui repose sur quelques avantages en nature ou monnaie nécessaire pour que l'impact des réductions de soutien l'emporte sur celui des avantages remis en cause.
Un immobilisme déconcertant
Certes, le mot réforme sonne agréablement aux oreilles des Marocains mais pas au point de leur faire croire que celle-ci sera bénéfique pour tout le monde : chacun sait que les cadeaux faits aux uns sont financés par les sacrifices des autres. S'avancer sur ce terrain miné risque de créer un climat de méfiance et réactiver les antagonismes sociaux peu propices à l'effort collectif. Ce qui, en revanche, pourrait être compris de tous si on prenait le temps de l'expliquer, c'est qu'aucune réforme ne dispensera de gérer plus rigoureusement les dépenses publiques. Et que les bénéficiaires de la Caisse doivent contribuer à cet effort en renonçant à une partie de cette rente. Tous ne sont pas des privilégiés, mais le problème ne se pose pas en ces termes. Dire cela ne signifie pas que l'on se range dans le camp du libéralisme sauvage, ni dans la logique de l'Etat minimum. Dans bien des domaines nous avons besoin de l'Etat (lutte contre la pauvreté, soutien des secteurs-clés de l'économie, etc.), mais d'un Etat performant. L'immobilisme qui prévaut aujourd'hui n'est bénéfique pour personne, surtout pas l'Etat qui continue d'engloutir une grande partie de ses ressources financières pour colmater les brèches et acheter la paix sociale. Une telle politique ne peut mener qu'à l'impasse et à l'appauvrissement économique. Il s'agit de prendre le taureau par les cornes et d'entreprendre les mesures qui s'imposent sans quoi le Maroc risque de revivre des périodes d'ajustement aussi difficiles que les années 80 et 90. N'oublions pas cette histoire car «celui qui oublie son passé se condamne à le revivre», comme a dit le grand Goethe .
Driss Economiste Consultant


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.