Sahara: Soutien de la Macédoine du Nord au plan marocain d'autonomie    Maroc–Macédoine du Nord : De nouveaux accords pour renforcer la coopération    Chambre des Représentants: Clôture mardi de la 2e session de l'actuelle année législative    La BAD accorde 100 M€ au Maroc pour l'agriculture solidaire    Paiements numériques : Jouahri appelle à une coordination régionale en cybersécurité    Aéroport Mohammed V: la RAM et Al Barid Bank lancent un service digital personnalisé pour les passagers    Une mission commerciale multisectorielle argentine attendue au Maroc en octobre    Tourisme: Les EHTC dénombrent plus de 11,88 millions de nuitées à fin mai    Gaza : troisième phase de la campagne marocaine d'aide humanitaire    Maroc / Afrique du Sud : Rabat fait sauter un verrou à Pretoria [INTEGRAL]    Togo. Frontières fermées le jour des municipales    Transports publics : Tolérance zéro face aux incivilités et vandalisme    Conflit : L'Etat congolais et le M23 parviennent à un cessez-le-feu    Mondial 2030 : le Maroc opte pour un financement sans dérive budgétaire    Rugby. Le Zimbabwe en route pour la Coupe du Monde après 32 ans d'absence    Après El Aynaoui La Roma vise un second Marocain    Justice : Les peines alternatives entrent en vigueur le 22 août    Des chercheurs français réalisent de nouvelles avancées contre l'Alzheimer    Réforme du médicament : Bras de fer entre officines et consommateurs    El Akademia 2025 : Cultures en dialogue, musiques en fusion    Fehd Benchemsi et Hasba Groove électrisent les Doukkala : Quand les rythmes Gnaouis rencontrent le jazz et le funk au Mazagan Concerts    Benny Adam et Stormy font vibrer le Coca-Cola Food Fest    Le Roi Mohammed VI salue l'amitié unissant le Maroc et la Belgique    «Le Monde» accusé de collusion rédactionnelle avec Mehdi Hijaouy, impliqué dans de graves délits    Ouahbigate : le Parti marocain libéral pourfend l'impunité fiscale, politique et institutionnelle sous Aziz Akhannouch    Les défis et l'avenir de l'Europe : une vision stratégique    Revue de presse de ce lundi 21 juillet 2025    Des cyberattaques visent un service de Microsoft, le FBI sur le coup    Tanger Med : 25 kilos de cocaïne interceptés dans un conteneur frigorifique    Les prévisions du lundi 21 juillet    DONGFENG lance sa gamme de véhicules particuliers au Maroc    La Bourse de Casablanca ouvre dans le vert    Ouahbi brise le silence sur la Moudawana et tacle Benkirane    Argentina invites economic leaders to join trade mission in Casablanca    Officiel : Neil El Aynaoui rejoint l'AS Roma    Espagne : Arrestation d'un Marocain recherché par Interpol    Polisario: Los opositores denuncian el veto de Brahim Ghali para un congreso extraordinario    Polisario : Les opposants dénoncent le véto de Brahim Ghali pour un congrès extraordinaire    Basket/Division Excellence hommes : L'AS Salé rejoint le FUS Rabat en finale    Chypre: Erdogan insiste sur une solution à deux Etats pour l'île divisée    Superman de nouveau en tête du box-office nord-américain    C'est officiel : Neil El Aynaoui rejoint l'AS Roma avec un contrat jusqu'en 2030    Basket / DEX(h) : Le FUS surclasse le MAS pour une place en finale des play-offs    MAGAZINE - Souheil Ben Barka : fluide planséquence    CAN de rugby à XV (Ouganda-2025) : le Maroc termine à la 6è place    Cinéma : Voici les projets admis à l'avance sur recettes au titre de la 2e session de 2025    Cinéma: La Commission d'aide dévoile sa liste    Le Maroc et l'UNESCO annoncent une nouvelle alliance pour promouvoir le développement en Afrique par l'éducation, la science et la culture    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Déclic émotionnel
Publié dans Le temps le 12 - 07 - 2011

Petite fleur exotique ayant fendu le bitume de la métropole, Zara Samiry capture l'âme casablancaise à coup de clichés et de sonorités.
A la voir raconter les prémices de son parcours, il est difficile d'imaginer cette frêle demoiselle un appareil photo à la main, partant à l'affût du moment à capturer dans la jungle casablancaise pour en capter la vie des autochtones. Cette native de la ville blanche a vécu et grandi à Casablanca avant de voguer sous des cieux occidentaux, histoire de voir du pays, d'expérimenter la «ghorba» ou simplement de choisir la voie qui sera aujourd'hui la sienne. Quand on la questionne sur ce qui l'a poussée à choisir la photographie, elle répond: «La photo a toujours fait partie de ma vie. Etant petite, j'avais l'habitude de poser avec ma famille pour toutes les occasions possibles et imaginables ; ces photos n'étaient pas seulement un moyen de préserver nos souvenir, mais aussi un lien fort qui nous unissait. Adolescente, j'ai peu à peu senti ces instants disparaitre et j'ai décidé d'y pallier en étant celle qui se tient derrière l'objectif. Je prenais le petit appareil photo qu'on m'a offert pour me portraitiser, pour assouvir ce sentiment qui a fait le bonheur de mon enfance». De là naîtra Zara la photographe. Pour donner forme à son rêve, elle choisit l'exil, à plus d'un titre. Son BTS développement multimédia puis diplôme supérieur en communication et publicité en poche, elle finit par se tourner vers un Diplôme National Supérieur en Expression Plastique en France. Ses années françaises la pousseront à dépeindre un univers qui lui est désormais familier, celui de ceux et celles qui ont un jour vogué loin de leurs racines. L'exil apparait peu avant, quand elle décide de partir en Inde, à la venture. Elle ne s'autorise quelques centaines d'Euros pour son voyage et elle y découvrira des odeurs et des paysages, se rapprochera du dénuement afin de mieux le capturer, puis y retrouvera des sensations bien familières, des senteurs bien casablancaises.
Casablanca, son amour
On n'imagine pas le courage de Zara Samiry en la côtoyant le temps de découvrir telle ou telle variante de boisson caféinée chez un barista local. C'est fin 2010 qu'elle décide de rentrer à son port d'attache, avec pour seul bagage un appareil photo. Au fur et à mesure qu'elle dévoile sa personne, elle capture du regard. Pour elle, il ne peut en être autrement, son regard ne cesse de faire des rondes, d'imaginer des clichés. «J'aurais voulu avoir un appareil photo à la place des yeux pour capturer tous ces moment que je rate», dira-t-elle en riant avant de nous raconter son retour à sa ville natale. Quelques gorgées et palabres mondaines plus tard, elle nous présente ce qui est au cœur de son retour à Casablanca, une redécouverte visuelle et sonore de la métropole. Exit les clichés touristiques ou racoleurs. La photographe capture l'essence de la ville sans concessions, la présente à l'état brut, ou parfois l'exacerbe pour mieux en ressortir l'âme. «Je suis née et j'ai grandi ici, il est pour moi important de faire ce travail en premier temps dans ma ville natale, justifie-t-elle. Il va de soi que je transposerai cette expérience sur d'autres villes, mais je dois d'abord rendre hommage à ma ville. C'est un travail de longue haleine et loin d'être de tout repos. Nous savons tous toute la difficulté que le métier de photographe suppose dans notre métropole, surtout pour une femme. Pour mon web-documentaire sur la ville blanche, je rencontre souvent quelques difficultés pour approcher certain quartier.» Mais Zara n'en démord pas pour autant, forte de sa volonté et de son amour pour sa ville natale, elle poursuit son itinérance métropolitaine avec verve. Elle finance elle-même une partie de son documentaire et a ouvert la porte aux contributions de mécènes, afin de préserver «Dans la ville blanche» toute sa dimension personnelle et émotionnelle. «J'ai eu plusieurs expériences en France, mais quelque chose en moi me disait qu'il fallait que je rentre même si cela me coûte beaucoup. La matière qui existe ici pour la photographe que je suis est colossale. Certes le métier de photographe est dur, les conditions ne sont pas toujours propices à une certaine créativité et liberté photographique, mais je persévère et compte sur le soutien de ceux qui sont prêts à m'accompagner pour faire briller la ville blanche.» Son café terminé, la photographe prend congé de nous, avant de s'engouffrer dans la pluie d'un été casablancais. Elle nous laisse alors ce sentiment de chapitre au goût inachevé, nous donnant envie
de voir aboutir son art.
Yassine Ahrar


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.