Hakimi en grande forme avant Dortmund    Adoption du nouveau programme du parti de l'Istiqlal à l'issue du 18ème Congrès général    Google : Apparition de "LookUp" pour mettre fin aux appels indésirables    Interview avec Anass Doukkali: « L'introduction du DMP facilitera l'échange sécurisé et rapide des informations médicales »    Nizar Baraka réélu officiellement Secrétaire général de l'Istiqlal    Ligue 1 / PSG-Le Havre : Oussama Targhaline retarde le sacre de Hakimi !    Botola D2/J23 ( acte1): CODM, KACM et DHJ bénéficiaires !    L'"opposant" algérien Said Bensedira arrêté à Paris    Maghreb sans le Maroc : Après le message au roi Mohammed VI, la Libye fait un autre geste    Agriculture durable : l'ADA et le PNUD s'allient pour renforcer l'entrepreneuriat des jeunes    Conseil de sécurité: Le Mouvement des non-alignés salue les efforts de SM le Roi en faveur de la cause palestinienne    Botola Pro D1: l'AS FAR trébuche contre le Hassania Agadir    Diaspo #336 : Hanna El Mokadem, 15 ans, en route vers la sélection marocaine de football    US Peace Corps Morocco celebrates 61 years of partnership    France's Engie to sell stake in Morocco's coal plant SAFIEC    « Rawafid » : une soirée musicale envoûtante pour explorer les trésors sonores du Maroc    L'ONMT met le football au cœur de sa stratégie de rayonnement de la destination Maroc    SIAM 2024 : Remise des prix de la 16e édition    OCP launches investor roadshow for up to $2 billion bond offering    Coupe de la CAF: Un sifflet congolais pour RSB-USMA    Conseil de sécurité: le mouvement des non-alignés fait valoir les efforts royaux en faveur de la cause palestinienne    SIAM : meilleures participations à la 16e édition    Agriculture durable : l'ADA et le PNUD s'allient pour renforcer l'entrepreneuriat des jeunes    Mondial des clubs 2025. On connaît les 4 équipes africaines qualifiées    Nabila Hamani : portrait d'une magicienne du verbe classée au top des meilleures poétesses de sa génération    PI: Une commission tripartite pour conduire le 18è congrès    Lutte contre la piraterie médiatique : l'ANME lance un appel à la conformité des prestataires    Coupe du Monde des Clubs 2025 : La liste africaine est close depuis vendredi 26/4/2024    Burkina: adoption d'une loi relative aux assises nationales sur la transition    Rachid Benali : « L'agriculteur ne perçoit qu'entre 20 et 25% du prix payé par le consommateur»    L'Humeur : Et hip et hop, rappons !    Mohamed Mhidia, portrait d'un Wali    Signature de deux mémorandums d'entente entre le Maroc et Djibouti dans le domaine de la santé et de la protection sociale    Pour un nouveau paradigme pour les relations économiques Maroc-France    La France a fait le choix stratégique de renforcer ses liens économiques avec le Maroc    L'OMS alerte sur l'exacerbation de la résistance antimicrobienne pendant le Covid    Interview. Paola Bacchetta: "Troublée par le mot "marabout", j'en ai fait des cauchemars"    Tanger: Fermeture définitive de la prison locale "Sat Village"    Salon d'Oujda : l'Oriental des livres    Interview. Rania Berrada : "La migration, c'est être prêt à se confronter aux rouages administratifs"    Attentat près de Moscou: Un nouveau suspect arrêté    Sommet social mondial: M. Hilale s'entretient à Genève avec les directeurs généraux des organisations internationales    Partenariat historique entre ARAMCO et la FIFA    Les têtes d'affiche du 26e Festival Jazz au Chellah dévoilées    Prévisions météorologiques pour le samedi 27 avril 2024    Promesse de fin de mandat : Akhannouch veut renforcer l'état social    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    Lubna Azabal, étoile marocaine, à la tête du jury des courts-métrages et de La Cinef à Cannes    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ce qui nous divise
Publié dans Le temps le 12 - 07 - 2011

Et si le peuple n'était pas si divisé que ça ? Et si nous assistions simplement à une bonne vieille lutte des classes ?
Qu'il est difficile de décrypter ce qui se passe dans ce pays ! En façade, on retrouve une bataille classique pour la démocratie et ses corollaires traditionnels : liberté d'expression, justice équilibrée et transparente, égalité des chances et tutti quanti. Pourtant, dès qu'on ose gratter le vernis d'évidence dont se pare la donne politique actuelle, quelques surprises émergent. D'abord, il convient d'aller outre l'analyse simpliste qui consiste à mettre dos à dos deux composantes de la société, à savoir les monarchistes parlementaires tels que représentés par les 20 fébréristes, et les monarchistes tout court, cette «majorité silencieuse» laquelle, par un raccord douteux, est assimilée depuis peu à ces admirateurs des Lions de l'Atlas sortis par milliers fêter l'écrasante victoire de leur équipe. Ce raisonnement est éloigné de la réalité. Très globalement, si l'on excepte des mouvances caricaturalement nihilistes, Al Adl et les gauchos englués dans un trotskisme périmé, le Marocain est monarchiste, il ne connaît aucun autre modèle, il n'appelle aucune autre donne de ses vœux. Plus vite on oubliera cette division factice, plus vite on consolidera la dynamique démocratique.
Le gréviste, ce diable !
En réalité, les manifestations, grèves en série, sit-in de tous les métiers que compte ce pays, sont symptomatiques d'une division moins évidente certes, mais non moins banale de notre société. Nous assistons à une bonne vieille lutte des classes. Décevant, non ? A ce propos, il est très édifiant de feuilleter les journaux du pouvoir économique, comprendre, du papier glacé francophone axé sur les pipoleries de l'oligarchie financière. Dans ces publications, on a trouvé un axe : Diaboliser le gréviste, fustiger l'Etat providence qui, à force de gestes accordés aux salariés, finira, selon leur doxa, par vider les caisses du royaume. Il est d'ailleurs étonnant qu'au moment ou nous vivons des transformations fondatrices, leur discours n'ait pas évolué d'un iota. Dans le souffle contestataire libéré par le 20 février, ils ne voient que rébellion injustifiée et «cassage» du climat des affaires, ce si fragile montage qu'il ne faut surtout pas dérégler. Ainsi, le zèle dont fait montre l'oligarchie bling-bling pour protéger ses privilèges, renvoie politiquement à une sorte d'inertie quasi-imbécile, voire à une espèce de régression. Ils agissent un peu comme si il n'y eut guère de tsunami arabe, comme si la colère des jeunes n'était somme toute qu'une poussée d'acné passagère. Grave erreur de diagnostic. Car le printemps marocain a muté. Porté par les marches dominicales d'une jeunesse rejetant les privilèges, il s'est peu à peu transformé en une contestation sociale totalement décomplexée, luttant à armes égales avec patrons et actionnaires.
Légère myopie
Réfuter cet état de fait, c'est se condamner à rater une marche de l'Histoire. En l'occurrence, si politiquement, l'évolution se traduit par des actions concrètes, nouvelle constitution, référendum, élections anticipées, libération des détenus politiques, départ de figures partisanes ayant cristallisé le rejet populaire; sur le plan économique, l'élite dirigeante demeure sourde à l'appel de la rue. Plus grave encore, elle se braque contre les miettes obtenues par les fonctionnaires (révision des pensions de retraites et des salaires), mettant en garde par néolibéralisme cynique contre la faillite de l'Etat. Pis, roublarde, celle-ci joue la confusion, inscrivant ses piques à l'encontre des grévistes dans un appel à la stabilité politique, au statu quo. Or, c'est là une dangereuse stratégie car le politique a répondu favorablement à la rue et il continuera à le faire, tandis que la classe économique régnante conserve des automatismes de base hérités d'un temps ancien. Quand la CGEM s'offusque que le gouvernement ait décrété une hausse du SMIG, et affiche son mécontentement sans vergogne en une de journaux acquis à sa cause, on croit à une anomalie de l'Histoire. En résumé, il n'existe pas de clivage politique dans ce pays, juste une sempiternelle friction de classe alimentée par la myopie légère et irresponsable d'une élite économique bien mal inspirée.
Réda Dalil


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.