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Ce qui nous divise
Publié dans Le temps le 12 - 07 - 2011

Et si le peuple n'était pas si divisé que ça ? Et si nous assistions simplement à une bonne vieille lutte des classes ?
Qu'il est difficile de décrypter ce qui se passe dans ce pays ! En façade, on retrouve une bataille classique pour la démocratie et ses corollaires traditionnels : liberté d'expression, justice équilibrée et transparente, égalité des chances et tutti quanti. Pourtant, dès qu'on ose gratter le vernis d'évidence dont se pare la donne politique actuelle, quelques surprises émergent. D'abord, il convient d'aller outre l'analyse simpliste qui consiste à mettre dos à dos deux composantes de la société, à savoir les monarchistes parlementaires tels que représentés par les 20 fébréristes, et les monarchistes tout court, cette «majorité silencieuse» laquelle, par un raccord douteux, est assimilée depuis peu à ces admirateurs des Lions de l'Atlas sortis par milliers fêter l'écrasante victoire de leur équipe. Ce raisonnement est éloigné de la réalité. Très globalement, si l'on excepte des mouvances caricaturalement nihilistes, Al Adl et les gauchos englués dans un trotskisme périmé, le Marocain est monarchiste, il ne connaît aucun autre modèle, il n'appelle aucune autre donne de ses vœux. Plus vite on oubliera cette division factice, plus vite on consolidera la dynamique démocratique.
Le gréviste, ce diable !
En réalité, les manifestations, grèves en série, sit-in de tous les métiers que compte ce pays, sont symptomatiques d'une division moins évidente certes, mais non moins banale de notre société. Nous assistons à une bonne vieille lutte des classes. Décevant, non ? A ce propos, il est très édifiant de feuilleter les journaux du pouvoir économique, comprendre, du papier glacé francophone axé sur les pipoleries de l'oligarchie financière. Dans ces publications, on a trouvé un axe : Diaboliser le gréviste, fustiger l'Etat providence qui, à force de gestes accordés aux salariés, finira, selon leur doxa, par vider les caisses du royaume. Il est d'ailleurs étonnant qu'au moment ou nous vivons des transformations fondatrices, leur discours n'ait pas évolué d'un iota. Dans le souffle contestataire libéré par le 20 février, ils ne voient que rébellion injustifiée et «cassage» du climat des affaires, ce si fragile montage qu'il ne faut surtout pas dérégler. Ainsi, le zèle dont fait montre l'oligarchie bling-bling pour protéger ses privilèges, renvoie politiquement à une sorte d'inertie quasi-imbécile, voire à une espèce de régression. Ils agissent un peu comme si il n'y eut guère de tsunami arabe, comme si la colère des jeunes n'était somme toute qu'une poussée d'acné passagère. Grave erreur de diagnostic. Car le printemps marocain a muté. Porté par les marches dominicales d'une jeunesse rejetant les privilèges, il s'est peu à peu transformé en une contestation sociale totalement décomplexée, luttant à armes égales avec patrons et actionnaires.
Légère myopie
Réfuter cet état de fait, c'est se condamner à rater une marche de l'Histoire. En l'occurrence, si politiquement, l'évolution se traduit par des actions concrètes, nouvelle constitution, référendum, élections anticipées, libération des détenus politiques, départ de figures partisanes ayant cristallisé le rejet populaire; sur le plan économique, l'élite dirigeante demeure sourde à l'appel de la rue. Plus grave encore, elle se braque contre les miettes obtenues par les fonctionnaires (révision des pensions de retraites et des salaires), mettant en garde par néolibéralisme cynique contre la faillite de l'Etat. Pis, roublarde, celle-ci joue la confusion, inscrivant ses piques à l'encontre des grévistes dans un appel à la stabilité politique, au statu quo. Or, c'est là une dangereuse stratégie car le politique a répondu favorablement à la rue et il continuera à le faire, tandis que la classe économique régnante conserve des automatismes de base hérités d'un temps ancien. Quand la CGEM s'offusque que le gouvernement ait décrété une hausse du SMIG, et affiche son mécontentement sans vergogne en une de journaux acquis à sa cause, on croit à une anomalie de l'Histoire. En résumé, il n'existe pas de clivage politique dans ce pays, juste une sempiternelle friction de classe alimentée par la myopie légère et irresponsable d'une élite économique bien mal inspirée.
Réda Dalil


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