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Le gouvernement manque de discipline...budgétaire
Publié dans L'observateur du Maroc le 22 - 07 - 2013


Par LOUBNA MOUNTASSIR
Finances publiques En entamant une série de coupes budgétaires, le gouvernement a été confronté à des choix cornéliens. En prenant la décision de rationaliser sa gestion par le biais de la réduction des dépenses de fonctionnement comme mesure stratégique visant à rééquilibrer le budget public, le gouvernement actuel semble exprimer des difficultés quant à la réalisation de cet objectif au vu des chiffres publiés par la Trésorerie Générale du Royaume. Entre activation des leviers économiques et stratégie politique, la manipulation du déficit public semble davantage relever d'un numéro d'équilibriste.
Analyser le déséquilibre budgétaire et le déficit qui en émane peut paraître aisé comparativement à un exercice théorique consistant à déterminer les postes sur lesquels un état peut éventuellement opérer des économies. Le gouvernement Français, exaspéré par la taille colossale des dépenses publiques, a initié une réflexion ayant abouti à des coupes budgétaires drastiques visant à réaliser 14 milliards d'euro d'économies en 2014 et à diminuer de 4% les moyens affectés aux 600 opérateurs de l'Etat (météo France, les musés, le CNRS...).
Ainsi, les finances publiques figurent au cœur des préoccupations des politiques économiques et constituent le fer de lance des gouvernements qui en manipulent les principaux instruments pour agir sur la conjoncture économique.
Si, dans les pays développés, la planification des finances publiques obéit à une certaine vision économique à long terme permettant d'en déceler historiquement l'évolution et d'en prévoir par conséquent les implications, au Maroc, cette réflexion demeure soumise à des aléas exogènes.
Dans le Royaume, le renchérissement des prix du pétrole depuis quelques années est à l'origine de l'explosion des dépenses de compensation. En effet, le pays a dépensé près de 104 milliards de dirhams en 2012 afin de s'acquitter de sa facture énergétique. Ceci s'est mécaniquement répercuté sur le montant global des subventions accordées par la Caisse de compensation : 53,4 milliards de dirhams au titre de l'exercice 2012 contre 48,5 milliards de dirhams un an auparavant, soit une augmentation de plus de 10% en une année. Le cours moyen du baril a légèrement dépassé les 111 dollars en 2012 alors que la loi de Finance 2012 avait tablé sur un baril à 100 dollars seulement, soit 11 dollars non budgétés. Plus encore, la loi de Finance 2011 avait prévu un prix moyen du baril à 75 dollars, celui-ci n'a cessé de grimper pour dépasser la barre des 107,47 dollars. A présent, la loi de Finance 2013 a prévu un baril à 105 dollars.
Si l'on sait qu'une hausse de 1 dollar équivaut en moyenne à un renchérissement de la facture pétrolière de plus de 900 millions de dirhams, à taux de change égal, un dérapage imprévu des dépenses étatiques par ce biais semble donc tout à fait envisageable. Cette situation invite davantage à la réflexion de par son impact sur la croissance et les réserves de change constamment sous pression.
Par ailleurs, et même si la ventilation de la dette extérieure par type de taux d'intérêts contractés fait ressortir une prédominance des taux fixes (77,7%), une évolution contraire des taux d'intérêts à l'international se reflètera immédiatement sur les parties flottantes et semi fixes réunies et qui s'élèvent à 22,3%. Cette observation sera dorénavant omniprésente, car, à l'avenir, le Maroc devra s'endetter en devises pour financer son économie. Enfin, la dépendance de l'économie marocaine vis à vis de sa pluviométrie suffit, à elle seule, à expliquer l'impact aléatoire exercé sur les deniers publics.
En admettant, toutes choses égales par ailleurs, que l'Etat dispose, théoriquement, de très peu de latitude pour la maîtrise de ces aléas (même s'il existe dans les faits des couvertures financières contre les éventuelles hausses des prix des matières premières et des taux d'intérêts), il serait judicieux de s'intéresser à la structure des dépenses publiques comparativement au budget établi.
En avril 2013 et malgré le contexte actuel de déficit, les dépenses de fonctionnement ont englouti, à elles seules, près de 70% des dépenses du budget général. Elles ont atteint 68,1 milliards de dirhams, dont 33,9 milliards pour les salaires (+5% par rapport à avril 2012 conséquence directe de l'augmentation précédente des charges salariales publiques décidée par le gouvernement suite à la débâcle du printemps arabe), 12,7 milliards de dirhams pour les dépenses en matériel (+39%) et enfin 21,5 milliards en dépenses des communes (+8%). La part infime consacrée aux dépenses d'investissements, 18%, est le résultat d'une augmentation de 36% par rapport à avril 2012. Il est donc plus aisé de voir, grâce à ces données, l'origine du creusement du déficit budgétaire à 7,1%. Au vu de tout cela, un minimum de bon sens requierrait une réforme budgétaire profonde allant dans le sens de la réduction des dépenses de fonctionnement. Or le gouvernement, en a décidé autrement : ce sont les dépenses d'investissement qui seront paradoxalement réduites pour essayer de rafistoler cette faille budgétaire autant que faire se peut. L'arrêt de l'exécution de 15 milliards de dirhams d'investissements, vitaux ou non, ne constitue pas un signal de bon augure.
On pourrait soutenir la nécessité d'un déficit budgétaire comme moyen de relance de l'activité économique. Ceci peut s'avérer théoriquement vrai dans le cas où la demande globale est drainée par « le multiplicateur keynésien »: une dépense supplémentaire d'investissement détermine une hausse du revenu national supérieure à la dépense initiale d'investissement. Or le cas du Maroc est tout à fait à l'opposé de ce schéma compte tenu du déséquilibre au niveau de l'anatomie budgétaire décrite plus haut.
Le gouvernement devra donc mener tôt au tard une politique budgétaire discrétionnaire efficace sans pour autant nuire à la croissance qu'il doit placer au centre de ses objectifs. Or malheureusement, l'Histoire nous a prouvé à maintes reprises que l'équilibre macroéconomique, gagné aux forceps n'est ni gage de succès politique ni garantie de compréhension sociale


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