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Caftans 2021. Le « Songe initiatique » de Sara Chraibi
Publié dans L'observateur du Maroc le 25 - 10 - 2021

Maison Sara Chraïbi vient de dévoiler à la Villa des Arts de Casablanca sa nouvelle ligne de robes et de caftans 2021 pour le printemps-été à venir, en irl (in real life) et virtuellement. Au menu : une exposition et un court-métrage pour présenter de somptueuses créations. Au total, une vingtaine de silhouettes, qui sont autant de réinterprétations de nos traditions séculaires.
Véritable hommage aux femmes du Maroc, « Songe initiatique » nous dévoile des muses somptueuses surgies du fond des âges, passeuses de rites et porteuses d'espoirs qui s'élancent à la conquête d'un nouveau monde.
Les vêtements de la collection convoquent un jeu de références enchevêtrées, où passé et présent se mêlent.
Les ors d'Orient, les riches velours chatoyants d'Andalousie et les plastrons de perles d'Afrique côtoient des tissages arachnéens de soie, d'or ou d'argent.
Les géométries savantes de l'habit dialoguent alors avec les somptueux décors du palais Bahia.
Parlez-nous un peu de votre nouvelle collection. De quoi s'agit-il ?
Cette collection est pour moi un hommage au Maroc, à ses femmes, celles que j'ai connue mais aussi celles qui sont dans mon imaginaire un peu mythique. Cette collection est pour moi une manière de faire des choses nouvelles avec des ingrédients issus de ma mythologie personnelle. La collection raconte une histoire de transmission. La transmission du savoir (ma mère qui m'a appris la couture) mais aussi, au sens plus large, celle des rites que l'on se passe de mères en filles. Je me suis donc appuyée sur des images et des émotions de son enfance – à mi-chemin entre le souvenir et le rêve – comme des silhouettes qui me sont restées en mémoire. J'ai voulu les faire vivre à travers le temps, en insufflant un vent de modernité aux coupes et aux broderies.
La designer Sara Chraibi
Plusieurs tenues sont inspirées de vieux modèles traditionnels ?
Oui, tout à fait. C'est le propre de mon travail de travailler quelque chose de contemporain et en même temps d'aller à l'essentiel pour aboutir à une allure orientale ou marocaine mais moderne.
Ma collection est donc une interprétation nouvelle et rafraichissante de tenues millénaires que l'on retrouve dans les allures proposées comme dans les détails de passementeries et de broderies remis au goût du jour.
J'ai travaillé avec des matériaux anciens tels que la sfifa ou encore les perles de jouher et j'ai réalisé des tissages à ma manière. C'est une façon pour moi de créer de la nouveauté en partant d'un contenu mythique.
Défilé Songe initiatique à La Villa des Arts de Casablanca
Songe initiatique-Villa des Arts
Songe initiatique-Villa des Arts Casablanca
Songe initiatique de Sara Chraibi
Songe initiatique-Sara Chraibi
Songe initiatique- Palais Bahia
Défilé Songe initiatique à la Villa des Arts Casablanca
Vous avez utilisé plusieurs matières nobles ?
Oui, j'ai eu recours au velours et à l'or - deux thèmes très orientaux – l'or symbolisant l'Orient ; le velours, l'Andalousie. J'ai me suis également essayée aux tissages, à la manière d'un passé que l'on recompose indéfiniment. C'est le tissage qui m'a donné le plus de fil à retordre, car les gestes n'étaient pas encore maitrisés et c'est donc en réalisant la pièce que l'on découvre comment faire.
J'ai également beaucoup travaillé sur la perle qui pour moi symbolise l'Afrique, en référence aux grands plastrons perlés de Fès ou de Tétouan, portés par les mariées marocaines. Mais aussi sur l'habit traditionnel, avec notamment cette grande robe à manches courtes croisées avec une spirale sur le bas, une réinterprétation de la kesswa kebira (grande robe), un vêtement historique andalous de culture juive. Je veux que les femmes qui mettent mes tenues puissent porter à la fois quelque chose de beau et de culturel, qui traverse les générations. Et c'est ce qui se traduit dans mes capes en voile, mes robes (de velours) noires ou rouges, mes plastrons XXL, mes broderies précieuses. Bien entendu, tout cela est projeté dans un moment futur.
"Ma nouvelle collection s'articule autour de trois thématiques : L'or symbolisant l'Orient, le velours en référence à l'Andalousie et la perle qui rappelle l'Afrique".
Votre passé d'architecte a grandement influencé vos créations aux formes géométriques. Pourquoi avoir bifurqué de l'architecture à la Mode ?
C'est une autre manière pour moi de faire de l'architecture. L'architecture n'est pas juste dans le bâtiment, c'est aussi dans la sculpture, dans l'équilibre des formes, dans leur géométrie, dans les lignes qui se rejoignent dans une certaine rigueur et une certaine justesse. Pour moi, l'architecture c'est tout cela. La grande idée de De Baros par exemple ... c'était de « dessiner de la petite cuillère à la ville » ; moi, j'aimerais bien ajouter la vie à cela.
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Votre collection est accompagnée d'un film. Pour quelle raison ?
Le film (4'30) réalisé par Amira Azouzi et filmé par Oussama Hedda montre le rituel initiatique d'une très belle femme qui va vivre un voyage extraordinaire au sein du décor majestueux du palais Bahia à Marrakech. L'héroïne va aller à la rencontre de femmes du passé et se projeter dans l'avenir grâce à une espèce d'initiation.
Aujourd'hui, on raconte beaucoup d'histoires et pour moi, le film c'est aussi une manière de voir le vêtement bouger, de le voir vivre. La réalisation portait ce côté mythique que je voulais pour ma collection.
"Le casting est sous le signe de la diversité. Je voulais montrer des visages aussi différents que beaux, afin de représenter une féminité marocaine multiple et radieuse".
Pourquoi avoir choisi la chanteuse Hindi Zahra comme muse dans le film ?
Hindi Zahra est une sorte de prêtresse, de passeuse ; elle a un rôle qui ressemble à son personnage dans la vie. Il très important que les personnages puissent interagir avec ce qu'ils sont réellement. On a également un autre personnage joué par une fille de 16 ans, et que l'on voit s'envoler vers la fin. Chaque muse (Hindi Zahra, Ouidad Elma, Athiec Chol Malel, Diana Bikbulatova, Imane Hrimich, Khadija El Mouharir, Sara Morbi) est choisie pour une raison précise : une pour ses traits, une autre pour sa blondeur, sa noirceur...
Le casting est sous le signe de la diversité. Je voulais montrer des visages aussi différents que beaux, afin de représenter une féminité marocaine multiple et radieuse.
"Hindi Zahra est une sorte de prêtresse, de passeuse ; elle a un rôle qui ressemble à son personnage dans la vie".
Ouidad Elma-Songe initiatique au Palais Bahia Marrakech.
A qui s'adresse vos tenues ?
Aux femmes à qui je rends hommage. J'aime les femmes, toutes les femmes, leurs corps, tout ce qu'elles sont, ce qu'elles représentent. J'aime leur beauté et j'aime être celle qui va les sublimer, dans ce qu'elles sont profondément. Il ne s'agit pas de les travestir mais vraiment de les magnifier.


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