Abdelilah Benkirane, celui qui qualifie ses adversaires de microbes et d'ânes nous dit que « nous avons honte ». Le « nous » c'est juste lui parce qu'il n'a réalisé aucun sondage pour connaître l'avis de tous les Marocains. Par contre il n'a jamais ressenti de la honte quand il consultait son compte bancaire pour voir si sa pension était bien tombée. Il dit qu' « il ne faut pas accueillir ceux qui combattent la nation de l'Islam », il parle bien sûr des israéliens. On sait qu'Israël est en guerre contre le Hamas et d'autres groupes terroristes, certes, mais il y a un million de musulmans en Israël. Ils font aussi partie de la nation de l'Islam. Pour lui donc, ce n'est pas acceptable d'accueillir les soldats israéliens, « ni religieusement, ni démocratiquement, ni nationalement ». D'abord, religieusement parlant il n'est pas imam à ce qu'on sache. Démocratiquement, on ne peut pas dire, non plus, qu'il est tombé dans la marmite de la démocratie quand il était bébé. Et, enfin, nationalement, on ne l'a jamais vu défendre la patrie avec la même hargne avec laquelle il défend des causes éloignées. Donc, jusque là, il a voulu se montrer et dire, moi aussi j'ai mon mot à dire. Il a dit ce qu'il avait à dire et cela a fait pshit. On a voulu néanmoins lui répondre, c'est chose faite maintenant. A présent, nous avons une double affaire. Premièrement, l'armée marocaine a toujours été respectueuse de son rôle et de sa mission et ne s'est jamais mêlée de politique. C'est une institution importante pour la sauvegarde de la souveraineté nationale, et de ce fait, elle est insensible aux délires des chefs politiques dégradés qui souffrent d'avoir été éteints par le processus électoral démocratique. Il n'y a qu'un putschiste pour essayer de déstabiliser l'armée marocaine. Deuxièmement, les sages disent que c'est l'occasion qui fait le voleur. Le voleur étant Benkirane, c'est quoi alors l'occasion? C'est le silence des autres chefs. On n'a pas entendu leur réponse aux hallucinations de l'islamiste peint en démocrate. Pourtant, avec leur pedigree, ils auraient dû être les premiers à faire face aux tentatives de destabilisation des islamistes. Ils savent que ces derniers profitent de l'occasion de leur silence pour voler des moments de gloire dans le but de revenir aux affaires. A quoi servent les partis politiques s'ils ne répondent pas à toutes les questions que se posent les Marocains. Parce que Benkirane s'est attaqué aux Marocains en critiquant leurs institutions. Si les partis politiques, à leur tête le PAM, le RNI, l'Istiqlal, qui dirigent le gouvernement, mais aussi les autres qui ont toujours tiré leur légitimité de leur proximité avec le pouvoir, se taisent, qui parlera? Et que dire de la gauche désunie, qui devrait pourtant monter au front, forte de sa légitimité historique ? Comme l'entrepreneur en anarchie, le PJD, n'a pas réussi son projet, tout le monde se retrouve sur les réseaux sociaux pour montrer que ça respire encore. L'apathie de nos partis n'est pas nouvelle. On la constate chaque fois qu'il se passe un évènement important qui exige un débat d'idées et d'une action politique efficace et bien acceptée par les citoyens. On a l'impression que ces partis sont complètement déconnectés de la réalité. Soyons néanmoins rassurés, ce n'est pas Benkirane avec son bonnet de sieste qui va changer quoi que ce soit, mais il est bon de lui rappeler de temps en temps que son véhicule politique est une chaise roulante qu'il doit faire avancer sur un chemin de gravier, alors qu'il n'a plus assez de force dans les biceps.