Najat Vallaud-Belkacem esquisse un sourire quand nous lui lançons qu'écrire un livre sur les réfugiés est, par les temps qui courent, politiquement peu rentable. "Ce n'est pas l'objectif", rétorque-t-elle. Son sourire s'efface aussitôt. "Nous traversons un moment historique. Notre monde est en train de se défaire. Moi, je suis assez inquiète", confie-t-elle. Et la présidente de France terre d'Asile d'ajouter : "Je me dis que, dans ce monde-là, il ne faut pas penser sa citoyenneté ou même son engagement politique à coups de tactiques et de petites stratégies. Non, il faut se demander de quoi le monde a besoin, et se dire : que me reprocheront mes enfants – nos enfants, collectivement – de ne pas avoir fait à temps ?" En lançant spontanément cette réflexion, Najat Vallaud-Belkacem invite chacun à se poser cette question, sur tous les sujets. "Et c'est ce qu'on essaie de faire dans ce livre", assure-t-elle. Réfugiés : Ce qu'on ne nous dit pas soulève en effet de nombreuses interrogations. L'ouvrage interpelle les manipulateurs autant que les manipulés, les pouvoirs publics, les partis politiques et la communauté internationale. Mais il apporte aussi beaucoup de réponses, faits et chiffres à l'appui.