Actuellement président de l'association France Terre d'Asile, Najat Vallaud-Belkacem vient de co-signer un ouvrage avec Benjamin Michallet, économiste, spécialiste des déplacements forcés et juge assesseur nommé par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA). Dans «Réfugiés – ce qu'on ne nous dit pas» (éd. Stock), qui sort le 21 mai 2025, les deux auteurs analysent la migration dans sa complexité, dans le contexte européen du débat sur les demandeurs d'asile. Tantôt abordé sur un mode polémique, tantôt objet des récupérations politiciennes, le sujet est plus que jamais saillant. «Les images des flux de migrants sur des bateaux de fortune contribuent à la montée de l'anxiété générale, tandis que les défenseurs des droits humains comptabilisent, impuissants, les morts en Méditerranée ou dans la Manche…», indique l'éditeur. «S'il est un sujet sur lequel deux camps s'affrontent, devenus totalement imperméables aux arguments adverses, c'est bien celui-là. Et pourtant, parce que le monde bouge dans tous les sens du terme, pour le meilleur et pour le pire – des conflits internationaux, un changement climatique aux conséquences si prévisibles, des crises qui ne connaissent pas les frontières – sortir de ce dialogue de sourds est d'une urgence absolue», ajoute la même source. Ancienne ministre des droits des femmes, puis de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud-Belkacem joint ici sa réflexion à celle de Benjamin Michallet, dans une vision pluridisciplinaire prônant d'«anticiper les flux qui nous viennent et de penser les moyens de concilier protection des déplacés forcés et bien-être des sociétés d'accueil», à travers la maîtrise «des données, des chiffres, des évaluations de politique publique». En effet, les deux auteurs estiment que «c'est dans la grande confusion qui entoure ces derniers que se niche le sentiment d'être dépassé par les événements». C'est la raison pour laquelle cet opus s'appuie sur «les recherches mondiales les plus récentes en la matière», afin d'«y voir plus clair à travers des questions simples et souvent oubliées des débats médiatiques». Par le biais de l'analyse et de la réflexion, il s'agit surtout de soutenir «la possibilité réelle de reprendre la maîtrise de ce sujet, sans brader notre humanité».