L'ancienne ministre française de l'Education, Najat Valaud-Belkacem, a annoncé succéder à Thierry Le Roy à la tête de l'association France terre d'asile. Samedi 2 juillet, elle s'est dit «très honorée de la confiance» qui lui a été accordée à travers cette élection. «C'est un privilège pour moi d'accompagner les pas de cette association majeure, d'œuvrer pour l'une des causes les plus évidentes et âpres de notre temps : que faire des exilés, des privés de patrie, des forcés de partir ?», a-t-elle écrit, sur son compte Twitter. «Le droit d'asile, si souvent remis en cause de nos jours, a besoin qu'on se mobilise pour lui. Nul n'est à l'abri d'avoir un jour, à son tour, besoin de sa protection. Aujourd'hui pour fuir la misère, un conflit, la folie des hommes. Demain peut-être simplement pour trouver de l'eau», a encore écrit l'ancienne ministre socialiste. Et d'ajouter que «l'enfance a besoin qu'on la protège, qu'elle ait la chance de s'épanouir dans un foyer stable et sécurisé, ou qu'elle soit ballottée par les événements et les tragédies au point de finir en exil, livrée à l'errance». «C'est bien de cela que l'on parle derrière ce terme 'mineurs isolés étrangers', devenu comme une insulte et la soi-disant 'source de tous nos maux', d'après des tracts et des voix de plus en plus nombreuses dans le débat public», a-t-elle déploré. Evoquant plusieurs situations de prise en charge urgente des migrants, Najat Valaud-Belkacem s'est interrogée sur «quelle politique publique conduire pour les sortir des campements de fortune et leur offrir des perspectives de vie», tout en évoquant notamment le récent drame de la clôture de Melilla. «En France, en Europe, dans le monde, que faire pour être dignes de notre mission fondamentale d'accueil et donc de notre condition d'Homme avec un grand H ? Pour que plus jamais ne se reproduisent les événements tragiques et la vision d'horreur de Melilla ? Pour que notre mer Méditerranée cesse d'être une fosse commune ? Pour que les vies des exilés cessent d'être quantité négligeable ?», a-t-elle écrit. Dans son message, la nouvelle président de France terre d'asile a plaidé pour «améliorer l'accueil, défendre le droit de chacun à une vie digne, promouvoir le respect des droits de l'Homme, élever le débat et les politiques publiques grâce à une expertise et des compétences». Créée en 1971, France terre d'asile est une organisation à but non-lucratif, qui promeut et défend le droit d'asile, «une spécialisation jusqu'alors inédite dans le paysage des structures militantes pour les droits de l'Homme» qui a initié des démarches de médiation fondatrice avec les pouvoirs publics, en faveur de l'accueil des réfugiés.