Au premier semestre 2025, les indicateurs budgétaires témoignent d'un pilotage financier rigoureux. Les recettes ordinaires ont progressé de 6,3% à fin juin, portées par la dynamique des impôts directs (+9,6%) et la TVA intérieure (+7,8%), confirmant une reprise soutenue de la consommation et de l'activité. Côté dépenses, les engagements budgétaires ont suivi une orientation équilibrée. Les dépenses d'investissement ont crû de 8,2%, avec des montants significatifs alloués à la santé, l'éducation, l'eau et l'énergie. Les charges de compensation, elles, ont reculé de 16,6% grâce à l'alignement progressif des prix sur les cours internationaux et à une gestion ciblée des subventions. 2026, trois priorités gouvernementales Le Projet de Loi de Finances 2026 repose sur trois priorités stratégiques : 1. Renforcer l'Etat social, notamment à travers la généralisation de l'Assurance Maladie Obligatoire, l'opérationnalisation du Registre social unifié et la réforme du système éducatif. 2. Améliorer l'efficacité de l'administration, avec une accélération de la digitalisation, une gestion modernisée des ressources humaines et une simplification des démarches fiscales. 3. Soutenir l'économie et la compétitivité, en consolidant les secteurs productifs, en stimulant l'investissement privé, et en déployant les projets liés à la souveraineté industrielle, hydrique et énergétique. Le gouvernement ambitionne de réduire le déficit budgétaire à 4% du PIB en 2026, contre 4,5% en 2025. Cette orientation s'appuie sur une hausse attendue des recettes fiscales, notamment via l'élargissement de l'assiette et la lutte contre la fraude, ainsi qu'une maîtrise des dépenses de fonctionnement, qui resteront contenues malgré la montée en charge des politiques sociales. La programmation budgétaire triennale 2026-2028 prévoit de stabiliser le taux d'endettement global en dessous de 70% du PIB, grâce à un recours modéré à l'endettement extérieur et à l'optimisation de la dette intérieure. Le gouvernement poursuivra également sa politique de rationalisation des dépenses fiscales, dans une logique de ciblage des niches et d'efficacité socio-économique. Une enveloppe d'investissement structurante Les investissements publics resteront soutenus, en ligne avec les priorités du Nouveau Modèle de Développement. Les infrastructures, l'agriculture durable, l'énergie renouvelable, l'eau, l'enseignement supérieur et la santé continueront de mobiliser des enveloppes importantes. Le Fonds Mohammed VI pour l'Investissement jouera un rôle catalyseur majeur, en stimulant l'investissement privé dans des secteurs clés. En parallèle, le gouvernement renforcera les partenariats public-privé (PPP) pour financer les projets structurants, tout en veillant à leur soutenabilité à long terme. L'un des axes forts du PLF 2026 est son approche territorialisée. Chaque dirham investi devra répondre à une logique d'impact local mesurable. Le gouvernement entend ainsi renforcer l'intégration territoriale, en particulier dans les régions enclavées, à travers une meilleure coordination avec les collectivités locales et une priorisation des projets à fort potentiel de transformation sociale et économique.