L'économie marocaine a progressé de 3,7 % en 2023, avec un PIB en volume de 1 382,28 milliards de dirhams (contre 1 333,2 milliards en 2022) et un PIB en valeur de 1 479,76 milliards de dirhams (+11 %). Mais derrière ce chiffre global, les comptes régionaux publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) révèlent de fortes disparités, où quelques pôles structurants concentrent l'essentiel de la richesse nationale. Casablanca-Settat, toujours locomotive Avec 32,2 % du PIB national, la région de Casablanca-Settat consolide son rôle de moteur économique. Elle a affiché une croissance de 5 % en 2023, soutenue par l'industrie, les services financiers et les infrastructures logistiques. Son PIB par habitant s'élève à 62 777 dirhams, l'un des plus élevés du pays. La région de Rabat-Salé-Kénitra arrive en deuxième position, avec 15,7 % du PIB national, mais une croissance limitée à 0,7 %. Elle bénéficie de la concentration des services publics et administratifs, ainsi que d'un secteur agricole en expansion. Son PIB par habitant atteint 45 849 dirhams. De son côté, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma confirme son essor industriel, avec une croissance de 4,9 % et une contribution de 10,6 % au PIB. Portée par Tanger Med, l'automobile et la logistique, la région se positionne comme un pôle industriel majeur. Les régions du Sud, un potentiel en développement Les régions du Sud enregistrent les plus fortes croissances : Dakhla-Oued Ed Dahab (+10,1 %), Laâyoune-Saguia Al Hamra (+3,2 %) et Guelmim-Oued Noun (+3,3 %). Elles restent toutefois faiblement contributrices au PIB national (ensemble 3,7 %), mais affichent des niveaux de richesse par habitant supérieurs à la moyenne nationale : 89 533 dirhams à Dakhla, 69 069 dirhams à Laâyoune et 47 121 dirhams à Guelmim, contre 40 508 dirhams au niveau national. Certaines régions accusent un recul, comme Béni Mellal-Khénifra (-1,3 %) et l'Oriental (-1,0 %), pénalisées par la dépendance à l'agriculture et par les aléas climatiques. Ces régions pèsent respectivement 5,4 % et 5 % du PIB national. Une concentration de la richesse nationale Les trois premières régions – Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma – concentrent à elles seules 58,5 % du PIB national. Cinq autres régions (Marrakech-Safi, Fès-Meknès, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra et l'Oriental) représentent 33,8 %, tandis que Drâa-Tafilalet et les régions du Sud ne pèsent que 7,6 %. Ces contrastes territoriaux posent la question de la convergence régionale et de l'efficacité de la régionalisation avancée. Le HCP insiste sur la nécessité d'une meilleure répartition des investissements et des infrastructures pour renforcer l'inclusion économique et réduire les écarts.