À quelques semaines de la rentrée scolaire, l'accès aux manuels et fournitures reste limité et leurs prix restent élevés. Selon Hassan El Kamoun, vice-président de l'Association des libraires indépendants du Maroc (ALIM), « cette rentrée ne diffère pas beaucoup de l'année dernière, mais il existe un manque de 18 à 25 % des livres, surtout dans le secteur privé ». La dépendance aux importations complique la situation. « La majorité des ouvrages en français et en anglais sont importés. Les écoles doivent communiquer leur liste de fournitures dès la fin de l'année précédente pour que l'importation puisse se faire à temps, un processus qui prend généralement entre un mois et cinq semaines », précise El Kamoun. Les libraires sont, par ailleurs, contraints de passer par des structures spécialisées disposant de l'exclusivité pour ces livres, ce qui ralentit encore l'approvisionnement. Le coût des manuels reste un autre défi majeur. « Même les livres produits localement, avec de la main-d'œuvre marocaine et sans frais de transport, se vendent à peu près au même prix que les ouvrages importés. Des livres dont le coût de revient ne dépasse pas 30 ou 40 dirhams sont commercialisés à 300 dirhams et plus », alerte El Kamoun. Il insiste sur la nécessité d'une régulation stricte : « Le prix n'est pas affiché sur le livre. Le ministère doit intervenir pour obliger l'affichage et réguler le marché afin de garantir des prix justes. » Du côté des fournitures scolaires, la situation est plus favorable. Grâce à l'exonération de la TVA, les prix ont diminué d'environ 7 % en moyenne. Pour le secteur public, l'introduction du livre unique dans 60 % des écoles devrait uniformiser les programmes et les coûts, couvrant les matières principales telles que l'arabe, le français et les mathématiques. Malgré ces mesures, les libraires mettent en garde contre les difficultés persistantes liées à l'importation et aux prix élevés dans le privé. Pour El Kamoun, « l'enjeu reste de rendre les manuels accessibles à toutes les familles, tout en soutenant la production locale et en assurant une transparence des prix ».