Le transfert de la gestion de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) du secteur public, jusque-là confiée à la CNOPS, vers la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) marque une étape importante dans la réforme de la protection sociale. Ce changement, acté par le projet de loi n° 54.23 modifiant la loi 65.00, vise à unifier la gestion des régimes de base tout en préservant les droits des assurés. Maintien des droits acquis et autonomie des régimes Face aux inquiétudes relayées par certains fonctionnaires et syndicats, la ministre de l'économie et des finances, Nadia Fettah, a tenu à clarifier plusieurs points. Intervenant en réponse à une question parlementaire, elle a insisté sur le fait que la gestion par la CNSS ne signifie pas fusion des régimes. « Le fait de confier la gestion du régime spécifique du secteur public à la CNSS ne signifie en aucun cas fusionner les systèmes. Chaque régime reste indépendant, avec ses propres taux de cotisation et de couverture », a-t-elle déclaré, mettant fin aux spéculations sur une possible harmonisation à la baisse des avantages. La ministre a également souligné que le personnel de la CNOPS sera transféré à la CNSS avec maintien de ses droits en matière de rémunération et d'ancienneté, afin d'assurer une transition en douceur. Une réforme nécessaire pour la soutenabilité Derrière cette réforme se cache aussi un impératif financier. Les réserves du régime du secteur public géré par la CNOPS risquaient de s'épuiser à l'horizon 2027, ce qui posait un risque majeur pour la pérennité de l'AMO. En confiant la gestion à la CNSS, dotée d'une infrastructure numérique et d'une expérience confirmée dans la gestion de masse, le gouvernement espère sécuriser le système tout en améliorant son efficacité. Avec ce transfert, le Maroc franchit une nouvelle étape dans le chantier stratégique de généralisation de la protection sociale. L'intégration des régimes sous l'égide de la CNSS vise à rationaliser les structures, améliorer la transparence et répondre aux attentes croissantes des assurés, dans un contexte où la digitalisation des services de santé et la maîtrise des coûts deviennent cruciales. Pour le gouvernement, il s'agit avant tout de consolider un système solidaire et durable, tout en préparant le terrain à la mise en place, à terme, d'une instance unifiée de supervision des différents régimes sociaux.