Rachid El Khalfi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, a affirmé ce mercredi à Rabat que les interventions des forces de l'ordre lors des manifestations de GenZ 212 dans plusieurs régions du pays « se sont déroulées dans le strict respect des règles légales et professionnelles qui encadrent leur action ». S'exprimant devant la presse, El Khalfi a souligné que le travail des forces publiques est défini par les limites fixées par la Constitution, ainsi que par les textes juridiques et législatifs en vigueur. « Cela garantit la pleine légalité de chaque procédure », a-t-il déclaré. Le porte-parole a précisé par ailleurs que ce cadre inclut notamment les lois régissant les rassemblements publics, les textes fixant les missions de maintien de l'ordre, ainsi que les protocoles sécuritaires et de droits humains reconnus à l'international visant à assurer la sécurité des personnes et la protection des biens publics et privés. Selon El Khalfi, l'objectif principal des interventions des forces de l'ordre reste « la préservation de l'ordre public, la protection de l'intégrité physique des citoyens, la sauvegarde des biens, mais aussi la garantie de l'exercice des droits et libertés dans leur cadre légal, tout en renforçant la confiance dans les institutions ». Le porte-parole de l'Intérieur a insisté cependant sur trois principes qui guident ces interventions : la progressivité, la proportionnalité et la modération. « Les forces de l'ordre n'ont eu recours à la force qu'en dernier ressort, dans ses formes les plus limitées, après épuisement de toutes les voies pacifiques », a-t-il expliqué, précisant que les mesures se sont limitées au simple dispersement des attroupements, à l'aide de moyens ordinaires et après avertissements légaux. Il a ajouté que « ces interventions sont restées proportionnées, reposant sur l'usage de moyens adaptés et restreints, sans excès par rapport aux situations rencontrées ». Les forces de l'ordre auraient, selon lui, multiplié les avertissements et les tentatives pour éviter toute confrontation directe. En conclusion, le porte-parole du ministère de l'Intérieur a assuré que «l'intervention des forces de l'ordre était une option ultime après l'échec de toutes les autres alternatives, face à une minorité de provocateurs et de fauteurs de troubles ». Bilan lourd Pour rappel, le ministère de l'Intérieur a rendu public ce mercredi un bilan chiffré des dégâts humains et matériels enregistrés suite aux escalades enregistrées la nuit dernière dans différentes villes du Royaume. Selon ce bilan, certaines manifestations ont connu une escalade dangereuse portant atteinte à la sécurité et à l'ordre publics. Des individus ont utilisé des armes blanches, des cocktails incendiaires et des jets de pierres. « Ces violences ont entraîné, jusqu'à la nuit dernière, des blessures de gravité variable pour 263 membres des forces publiques et 23 autres personnes, dont un cas ayant nécessité une prise en charge médicale à Oujda », indique la même source. Ont été également enregistrés, des incendies et de lourds dégâts causés à 142 véhicules des forces publiques et 20 voitures de particuliers. Selon le bilan officiel, les manifestants ont également pris d'assaut plusieurs administrations, établissements, agences bancaires et commerces, qu'ils ont pillés et saccagés, notamment à Aït Amira (province de Chtouka-Aït Baha), Inzegane-Aït Melloul, Agadir-Ida Outanane, Tiznit et Oujda. « Les personnes ayant persisté à enfreindre les dispositifs de sécurité ont fait l'objet de vérifications d'identité sous la supervision du parquet. Certaines ont été relâchées après accomplissement de la procédure légale, tandis que 409 personnes ont été placées en garde à vue sur instruction du parquet compétent », précise la même source.