La coopération économique entre le Maroc et l'Espagne franchit une nouvelle étape. Plus d'une centaine d'entrepreneurs des deux pays se sont réunis au siège de la CEOE à Madrid pour une rencontre entrepreneuriale placée sous le signe de la convergence, de la projection africaine et du rapprochement stratégique entre les deux rives. Organisée par la CEOE et la CGEM, cette rencontre s'est tenue en amont de la Réunion de Haut Niveau Espagne–Maroc, avec l'ambition de transformer un partenariat bilatéral déjà solide en un accélérateur de la relation Afrique–Europe. Ouvrant les travaux, Antonio Garamendi, président de la CEOE, a insisté sur la nécessité de renforcer les synergies dans les secteurs stratégiques, tout en rappelant la complémentarité géographique des deux économies : « L'Espagne est une porte d'entrée naturelle vers l'Europe et l'Amérique latine, tandis que le Maroc constitue un accès privilégié au continent africain. Ensemble, nous pouvons devenir un pont entre ces deux régions. » Même message du côté marocain. Le président de la CGEM, Chakib Alj, a mis l'accent sur le potentiel de co-développement :« Sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a connu une transformation profonde qui crée de fortes opportunités pour les investisseurs espagnols, notamment dans les énergies renouvelables, l'eau, la mobilité, l'industrie et le tourisme. » Le Ministre délégué marocain chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des Politiques Publiques, Karim Zidane, a mis en avant une relation bilatérale « qui a franchi une étape historique ». Selon lui, le Maroc et l'Espagne disposent d'une capacité unique : « Construire des chaînes de valeur méditerranéennes, atlantiques et africaines capables de rivaliser avec les blocs les plus performants. » Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a donné une dimension plus large au partenariat : « Le Maroc, hub africain et futur exportateur d'énergie verte, et l'Espagne, puissance industrielle européenne, disposent d'une fenêtre d'opportunité unique pour devenir les pivots d'un nouvel axe Afrique–Europe».Il a rappelé que le Maroc est aujourd'hui premier investisseur africain en Afrique, résultat de la vision royale, et peut offrir aux entreprises espagnoles un accès privilégié à plusieurs marchés africains. Du côté espagnol, le ministre de l'Agriculture Luis Planas a qualifié la relation d'« excellente relation stratégique », rappelant l'importance de la coopération pour relever les défis agricoles et halieutiques. Intervenant en clôture, le ministre espagnol des Transports Óscar Puente a salué l'ambitieux programme marocain d'investissements dans les infrastructures — ferroviaires, portuaires, aéroportuaires — où les entreprises espagnoles sont déjà actives. « Nos entreprises participent déjà à ce plan, qui consolide le leadership régional du Maroc». Un partenariat stratégique déjà consolidé L'Espagne demeure le premier partenaire commercial du Maroc, tandis que le Royaume constitue la principale destination des investissements espagnols sur le continent africain. De nombreuses entreprises ibériques sont d'ailleurs durablement implantées dans des secteurs clés de l'économie marocaine, confirmant la profondeur de cette coopération. La secrétaire d'Etat espagnole au Commerce, Amparo López Senovilla, a rappelé que ce partenariat s'appuie avant tout sur « une confiance mutuelle, une vision partagée et une volonté d'avancer ensemble ».Conclusion : une relation bilatérale qui se projette au-delà des frontières. Dans un contexte géoéconomique incertain, la rencontre de Madrid a confirmé la volonté des deux pays de transformer leur coopération en un levier stratégique pour l'Afrique, l'Europe et l'Amérique latine. Comme l'a résumé le président de la Chambre de commerce d'Espagne, José Luis Bonet : « L'agenda économique Maroc–Espagne regorge d'opportunités que nous pouvons saisir grâce à la confiance mutuelle et à la collaboration public–privée. »