À son arrivée sur la scène du Palais des Congrès, Guillermo del Toro a été accueilli par une longue ovation. Visiblement ému, il a commencé par remercier la direction du festival pour son invitation ainsi que l'accueil réservé aux artistes du monde entier. Guillermo del Toro a livré un discours sincère, mêlant gratitude et humilité. « Merci d'accompagner ce festival et de votre accueil généreux », a-t-il dit, exprimant sa reconnaissance envers les organisateurs, et soulignant l'importance de créer un espace où l'art de raconter des histoires existe « au-delà du business ». Guillermo del Toro recevant l'étoile d'or de l'actrice mexicaine Maribel Verdú - FIFM 2025. Pour lui, Marrakech symbolise ce lieu rare, un creuset de créativité et de sensibilité, un espace où le cinéma ne se contente pas de divertir, mais convoque l'émotion, le rêve et le dialogue entre cultures. Ce soir-là, l'ovation du public marocain et l'accolade du festival ont incarné plus qu'un geste : une célébration de l'art véritable, celui qui touche, rassemble et transcende. Le cinéaste mexicain a reçu l'Etoile d'Or du FIFM des mains de l'actrice mexicaine Maribel Verdú, qui a salué son impact artistique, soulignant leur collaboration sur des films comme « Le Labyrinthe de Pan ». Une carrière façonnée entre fantastique, poésie et humanité Originaire de Guadalajara, Guillermo del Toro a grandi fasciné par les monstres, les mythes et les créatures fantastiques, passion qui deviendra la matrice de son œuvre. Depuis son premier long-métrage, Cronos (1993), il impose une sensibilité unique : une horreur poétique, empathique, loin du spectaculaire gratuit. Suivront The Devil's Backbone, Pan's Labyrinth - devenu un classique du XXIe siècle -, Hellboy, Crimson Peak, Pacific Rim, et tant d'autres. Son film The Shape of Water lui a valu en 2017 l'Oscar du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, tandis que Guillermo del Toro's Pinocchio, en animation stop-motion, a remporté l'Oscar du Meilleur film d'animation. Avec une filmographie à la croisée de l'imaginaire gothique, de la fable politique et de la poésie visuelle, del Toro s'est imposé comme un conteur visionnaire - un créateur engagé, sensible aux marges et aux fragilités de l'humanité. « Lorsque vous recevez un prix pour faire ce que vous aimez, pour suivre vos images et vos idées, et pour suivre vos monstres... alors ce prix devient encore plus significatif, plus intime », a confié le génie des mondes fantastiques, juste avant la projection de son dernier film Frankenstein dans catégorie séance de Gala. Dans l'œuvre de Guillermo del Toro, le monstre est plus un miroir qu'un véritable ennemi. Il incarne les blessures de l'enfance, la violence politique, l'injustice sociale, ainsi que les possibilités de transformation. C'est cette approche purement humaniste qui lui a valu l'admiration de plusieurs générations. En honorant Guillermo del Toro, le FIFM réaffirme sa vocation à créer un espace de dialogue, de transmission et de rencontre entre sensibilités diverses - un lieu où le cinéma est célébré comme art universel. Le cinéaste mexicain a exprimé son impatience de revenir au festival : « Merci, Marrakech, du fond de mon cœur. J'espère revenir pour continuer à parler de cinéma avec vous. » À travers cet hommage, le FIFM ne célèbre pas seulement un réalisateur oscarisé, mais un créateur dont l'œuvre lie l'enfance à l'histoire, la monstruosité à l'humanité, l'ombre à la poésie.