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L’Iran perd le symbole de l’opposition religieuse
Publié dans L'observateur du Maroc le 31 - 12 - 2009

Les autorités iraniennes craignaient que les obsèques du grand Ayatollah Hossein-Ali Montazéri se transforment en une nouvelle grande manifestation de l’opposition. Elles ne se sont pas trompées. Aux cris de «Montazéri n’est pas mort, c’est le gouvernement qui est mort», une foule immense - des dizaines de milliers de personnes, peut-être des centaines de milliers - ont déferlé le 21 décembre dans la ville sainte de Qom pour rendre hommage à l’ancien dauphin de Khomeiny. Le cortège constellé de foulards ou brassards verts, signe de ralliement des opposants au président Ahmadinejad, a vite pris l’allure d’une énième manifestation anti-pouvoir. Des affrontements entre fidèles de l’ayatollah Montazéri et miliciens islamistes ont eu lieu après que ces derniers ont tenté d’étouffer leurs slogans avec des hauts parleurs et aient arraché les bannières de deuil de la maison du défunt.
Bête noire L’appel à un «deuil populaire» des deux principaux leaders de l’opposition Mehdi Karoubi et Hossein Moussavi - dont la voiture aurait été attaquée en quittant Qom -, ne pouvait qu’être entendu. A 87 ans, le dignitaire chiite était une figure emblématique de la dissidence issue, qui plus est, du premier cercle de la révolution islamique dont il fut l’un des théoriciens et l’un des fondateurs avec l’Imam Khomeiny.
Personnalité paradoxale, Ali Montazéri, qui fut l’un des leaders les plus radicaux de la révolution iranienne, a aussi été le premier grand religieux à s’opposer au durcissement du régime et à dénoncer ses «dérives». Dès la fin de la guerre Iran-Irak, il dénoncera les exécutions de prisonniers politiques dans les prisons, osant écrire au guide de la Révolution que «les méthodes de (ses) services ne valent pas mieux que celles du temps du Chah».
Cela lui vaudra d’être marginalisé dès 1988 et de passer près de 25 ans en résidence surveillée à Qom. Car Khomeiny ne pardonnera pas à celui qu’il considérait comme «le fruit de (sa) vie». Ecarté de toutes ses fonctions, Montazéri est d’autant plus devenu la bête noire du régime qu’il jouissait d’une légitimité religieuse incontestée.
Leader spirituel unique Il apparaîtra ainsi au fil des années comme un symbole de la résistance à un pouvoir absolu. Au point de ne pas hésiter à contester, en 1997, la légitimité religieuse et politique du Guide et successeur de Khomeiny, Ali Khamenei. Rien ne le fera dévier de ses «devoirs éthiques de religieux». Pas même le sac de sa mosquée à Qom où il enseignait la théologie. C’est donc sans surprise qu’il critiquera la réélection «frauduleuse» de Ahmadinejad en juin dernier, dénoncera les «procès spectacles» contre les opposants et déplorera «la mort de gens innocents». Sa dernière déclaration, trois jours avant sa disparition, résonne d’ailleurs comme un avertissement au régime. «Le meurtre, l’intimidation, les menaces, les arrestations, les procès illégaux au regard de la loi islamique, les peines lourdes et injustes à l’encontre de militants politiques et de ceux qui veulent la liberté n’empêcheront pas (le peuple) de réclamer ses droits», lançait-il. Le régime ne s’y est pas trompé : la presse officielle a annoncé sa mort en «oubliant» de mentionner ses titres de «grand ayatollah» et de marja («source d’imitation») remplacés par «Monsieur» ! On ne peut mieux signifier l’embarras et la crainte que lui inspire, même mort, la plus haute référence religieuse du pays.
Passage au politique Sa disparition prive l’opposition, qui continue à saisir tous les prétextes pour descendre dans la rue malgré une répression très dure, d’un leader spirituel unique. L’hodjatoleslam Rafsandjani ne peut par exemple y prétendre, notamment en raison de son affairisme et en dépit de son opposition à Ahmadinejad, qui lui a fait dénoncer cette semaine un «climat d’intolérance».
Certes, Montazéri était trop âgé pour diriger l’opposition. Mais sa légitimité permettait à sa voix de porter, y compris auprès des grands ayatollahs de Qom. Surtout au moment où l’on assiste à une réelle militarisation du régime avec la montée en puissance des principales forces de sécurité, les Pasdaran (gardiens de la révolution) et les Bassidji (miliciens) qui contrôlent désormais des pans entiers de l’économie. Avec la disparition d’un leader spirituel de son envergure, la contestation de cette évolution va perdre de sa légitimité. D’autant qu’en dépit de son courage, l’opposition n’a pas réussi jusqu’ici son «passage au politique» en créant notamment une véritable organisation. C’est la force du régime. Mais c’est aussi sa faiblesse. Car la militarisation progressive du régime, qui marginalise les dignitaires religieux et exclut les réformistes, éloigne celui-ci de la combinaison pouvoir religieux/pouvoir politique mise en place par Khomeiny. Et conduit de plus en plus les grands religieux à prendre leurs distances.


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