Leur musique pique comme leur nom, avec quelques déficits de poison sur des ballades parfois nasillardes. Scorpions, plus grand groupe rock allemand du monde, décide de jeter léponge après 45 ans dexercice et de loyaux services. Le 23 janvier dernier, ils annoncent, par le biais du guitariste-fondateur Rudolf Schenker, une séparation imminente. Comprenez un arrêt des hostilités après la sortie dun ultime album studio, «Sting in the Tail», en mars prochain et une tournée mondiale collatérale de près de 200 concerts pouvant durer pendant trois ans. «Nous voulons vraiment faire sauter les bouchons pour la finale et terminer cette carrière avec un album fort et une tournée spectaculaire», dit Schenker. Cest à Leipzig, dans lest de leur pays natal, que Scorpions comptent démarrer cette série de shows. Et si les papys décrochent, cest pour une question dâge, assurent-ils. «Nous ne voulons pas que cela devienne indigne. Un jour, le corps ne fournit plus ce que lon veut. On devrait sen aller avant que cela ne se produise». Rudolf Schenker a-t-il, à travers ces propos, une douce pensée pour des aînés comme The Rolling Stones qui défient les lois de la nature ? En tout cas lannonce est officielle et les fans du groupe ont encore trois longues années avant denterrer définitivement des bêtes de scène, hard rockers dapparence, faiseurs de tubes en ballades («Still loving you», entre autres) et bons clients pour clichés photographiques. Avec ça, une production frénétique. 17 enregistrements studio et 5 albums live depuis «Lonesome Crow» sorti en 1972. Et des scènes, encore des scènes. Quils restent dignes jusquau bout de cette dernière tournée.