Standard & Poor's revoit à la hausse la note souveraine du Maroc    Un séisme de magnitude 5,6 secoue le nord-ouest de la Chine    80e Assemblée générale de l'ONU : le Maroc affirme sa présence avec des positions claires pour la paix et le développement    Le Maroc consolide sa présence onusienne : une diplomatie royale proactive renforce la souveraineté sur le Sahara et ouvre de nouveaux horizons stratégiques pour l'Afrique    M. Akhannouch s'entretient à New York avec la Secrétaire générale de l'Organisation de la coopération numérique    Prix national des meilleurs artisans : Agadir révèle les étoiles du métier et officialise leur statut    Nomination de la nouvelle ambassadrice de Chine à Rabat : un renforcement du partenariat stratégique sino-marocain vers de nouveaux horizons    Le Raja Club Athletic inaugure un terrain de basket rénové aux normes NBA au profit de la jeunesse casablancaise    Après l'agression barbare à Taza... La Princesse Lalla Meryem prend en charge Imane    Tanger : la police et les douanes déjouent une tentative de contrebande de 12 000 comprimés de Rivotril    Salé : la police arrête trois individus et saisit 1 700 comprimés psychotropes et du cannabis    Les Lions de l'Atlas en action : le programme du samedi    Sofiane Boufal sans titularisation : inquiétude grandissante à l'Union    Transport maritime: Reprise de la ligne Tanger Med-Motril    Aviation civile: Le Maroc et le Niger renforcent leur coopération    CAN 2025 : Algérie, Tunisie, Sénégal... qui dominera les tribunes ?    SADC : Malgré ses liens avec le Polisario, le Maroc maintient son dialogue avec la Tanzanie    Tourisme vert : Baraka appelle à une gouvernance inclusive et une transparence sur les marchés publics    Cybersécurité : La Centrale IT lance une solution pour protéger les TPME    Six Moroccan para athletes set to shine at 2025 World Championships in New Delhi    CCAF / L'OCS pour valider la qualification ce soir : Horaire et chaîne ?    Botola Pro D1 / J3 : Duel des promus cet après-midi    Botola Pro D2 / J1 : Duels entre promus et relégués au menu    La jeunesse du Mouvement "sahraouis pour la paix" participe au Forum international des jeunes parlementaires    Si Sparte remplaçait Rome    Une organisation mauritanienne tire la sonnette d'alarme face aux « exécutions extrajudiciaires » dans les camps de Tindouf    Algeria's Tebboune omits Sahara in recent interview    S&P upgrades Morocco's credit rating to BBB- highlighting economic resilience and growth    SADC: Despite its ties with the Polisario, Morocco maintains dialogue with Tanzania    ( Chronique judiciaire) El Jadida – Affaire de l'enlèvement d'une septuagénaire pour 200 000 dirhams : huit ans de prison ferme pour les ravisseurs    Le Conseiller spécial du Président Trump réaffirme le soutien des Etats-Unis à la souveraineté du Maroc sur son Sahara et au Plan d'autonomie    Le Pakistan et le Maroc conviennent à New York d'approfondir leurs liens économiques et diplomatiques    France: Sébastien Lecornu annonce que son gouvernement sera nommé avant le 1er octobre    Les ministres africains affirment à New York leur engagement en faveur du processus des Etats atlantiques    L'Humeur : Son nom est Cardinale, Claudia Cardinale    Festival: Marrakech Short Film, saison 5    CEA-ONU : Noor-Ouarzazate, un symbole d'espoir pour l'énergie en Afrique    A l'ONU, Netanyahu rejette les accusations de génocide à Gaza    Joudia Touri, neurochirurgienne marocaine en lice pour une mission spatiale avec SERA    Arrestation d'un Israélo-Américain résidant au Maroc pour espionnage présumé au profit de l'Iran    Jazz à Rabat : Un festival qui célèbre le jazz en tant que «musique de paix»    Cinéma : Paul Thomas Anderson gagne "Une bataille après l'autre"    Fès : nouvelle saison culturelle pour le Café littéraire    L'incroyable fuite en Espagne du général Abdelkader Haddad confirmée par les autorités espagnoles    40 ans de polygamie radiophonique!    Tik Tok. Les amis de Trump prennent le contrôle    Maroc : La jeunesse, cœur battant de saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français    Casablanca accueille Mo Amer, l'humoriste de Netflix qui conquiert la scène mondiale    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Iran profite des fautes de Netanyahou
Publié dans L'observateur du Maroc le 11 - 06 - 2010

Le récent accord de dénucléarisation du Proche-Orient signé à l'Onu épargne Téhéran et met en cause Israël.
Sale temps pour le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou ! Trois jours avant que son intervention contre la flottille palestinienne au large de Gaza lui vaille une vague de réprobation générale dans le monde, la signature à l'ONU d'un accord sur la dénucléarisation du Proche-Orient s'est faite à son détriment. La résolution arrachée le 28 mai à New York au dernier jour de la Conférence du traité de non prolifération (TNP) est certes minimale. Mais pour la première fois depuis dix ans, la communauté internationale a retrouvé un consensus sur la prolifération nucléaire. Consensus qui prévoit d'organiser en 2012 une conférence internationale pour établir une zone dénucléarisée dans l'ensemble du Proche-Orient.
Le prix de ce consensus est aussi inédit qu'inattendu : il va à l'encontre des intérêts israéliens et met l'Etat hébreu sous pression en matière nucléaire puisque celui-ci est seul à détenir l'arme atomique dans la région. La résolution adoptée par les 189 pays signataires du TNP souligne en effet «l'importance» qu'Israël rejoigne le TNP - ce qu'il a toujours refusé -, renonce à son arsenal atomique alors qu'il n'en a jamais reconnu ni démenti l'existence, et place ses installations nucléaires sous surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Obama a moins besoin d'Israël
Tout aussi grave pour Israël qui a violemment critiqué cet accord qui «ignore les vraies menaces auxquelles la région et le monde entier sont confrontés» : le texte ne mentionne ni l'Inde ni le Pakistan, deux Etats qui détiennent eux aussi la bombe sans adhérer au traité. Il n'évoque pas davantage la Corée du Nord ou l'Iran !
Plus inquiétant pour Tel Aviv : cette résolution n'aurait pu être adoptée sans un revirement de son allié américain. Cette volte-face constitue une surprise pour Israël puisque, selon la presse israélienne, l'Etat hébreu avait reçu l'assurance que la résolution «ne se concentrerait pas sur lui et que si c'était le cas, les Américains voteraient contre».
Ce n'est pas ce qui s'est passé. Des tractations serrées, notamment avec l'Egypte, porte-parole dans cette affaire des groupes arabe et non alignés, ont amené les Américains à revoir leur position. Barack Obama tenait en effet beaucoup au succès de cette conférence pour crédibiliser son projet à long terme de désarmement nucléaire mondial annoncé il y a un an à Prague. Et ce succès passait par la ratification d'un document consensuel rappelant l'importance de la lutte contre la prolifération et la nécessité de développer le nucléaire civil en évitant les risques de prolifération.
Le chef de l'exécutif américain a donc privilégié à la fois l'objectif phare de son mandat et donné des gages aux Etats arabes dits «modérés». C'est en partie ce qui l'a amené à céder aux exigences de l'Egypte. En partie seulement. Car depuis leur déploiement massif dans la région, les Etats-Unis ont aussi moins besoin des Israéliens. Ces derniers sont en quelque sorte passés du rôle de gardien des intérêts américains au Proche-Orient à la situation d'un auxiliaire utile mais qui peut aussi être gênant. Surtout quand ses initiatives contrarient des intérêts américains beaucoup plus substantiels et stratégiques dans la région.
Pressions des puissances émergentes
Une autre évolution a favorisé ce retournement américain : l'influence grandissante des grandes puissances régionales comme le Brésil, l'Afrique du Sud et l'Egypte qui ont su entraîner derrière eux les pays du Sud. C'est ce qui explique l'absence de mise en cause de l'Iran. Elle paraît des plus paradoxales au moment où les Occidentaux, à commencer par la France, souhaitaient que le régime iranien soit désigné comme violant le TNP et où les grandes puissances préparent de nouvelles sanctions contre Téhéran à l'ONU ! Sanctions auxquelles la Chine et la Russie se sont ralliées en dépit de l'accord signé par l'Iran avec la Turquie et le Brésil qui était censé les retarder.  
Quoi qu'il en soit, l'accord final de New York reflète parfaitement les divergences et les compromis passés entre, d'un côté, le bloc des puissances régionales émergentes/non alignés et, de l'autre, les puissances nucléaires. Ainsi, le mécanisme de vérifications renforcées des activités nucléaires civiles est beaucoup moins contraignant que le voulaient les Américains et les Européens. Les pays du Sud s'y sont en effet opposés arguant que ces vérifications attentent à leur souveraineté et que les Etats nucléaires n'en font pas assez en matière de désarmement. De leur côté, les non alignés ont accepté que l'accord ne mentionne pas de date butoir pour l'élimination des arsenaux des puissances nucléaires.
Hostilité internationale
En dépit de cet accord a minima qui ne prévoit aucun calendrier précis, Barack Obama a obtenu que son objectif  d'un monde débarrassé des armes nucléaires soit réaffirmé. Quant aux Israéliens, n'étant pas membres du TNP, ils n'ont aucune obligation de participer à la conférence de 2012. Ils savent en outre que la résolution onusienne n'aura aucun effet sur leur politique nucléaire. Mais la symbolique d'avoir été pour la première fois singularisés dans une résolution, portant qui plus est sur leur arsenal nucléaire, sans que leur allié américain ne s'y oppose jusqu'au bout constitue un revers diplomatique. Certes, Israël est loin d'avoir perdu le soutien stratégique américain. La preuve en est que Barack Obama a reçu Benyamin Netanyahou le 1er juin à la Maison Blanche pour dissiper la tension qui régnait ces derniers mois entre Washington et Tel Aviv sur la colonisation israélienne en Cisjordanie.
L'assaut contre la flottille palestinienne au large de Gaza aura fait voler en éclats cette «réconciliation», provoquant à la fois l'annulation de l'entretien avec Obama et la fureur de la Turquie, autre grand allié stratégique de l'Etat hébreu dans la région. Plus qu'une faute, cet assaut brutal témoigne du repli d'Israël sur lui-même au moment où les Etats-Unis venaient de lui adresser un message fort en cessant pour la première fois de «couvrir» son ambiguïté nucléaire. Un repli quasi suicidaire qui isole de plus en plus l'Etat hébreu et alimente une hostilité internationale qui ne fait que monter depuis la guerre de Gaza de décembre 2008.
 


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.