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Netanyahu au pied du mur
Publié dans L'observateur du Maroc le 14 - 06 - 2011

Son intransigeance n'a fait qu'exacerber l'exaspération de ses alliés, les USA en tête. Barack Obama maintient le cap : il faudra bien négocier sur la base des frontières de 1967. Il a réussi à démontrer, y compris à une partie de l'électorat juif américain, que les intérêts de l'Amérique dans le monde arabe étaient liés à la résolution de la question palestinienne et à la solution des deux Etats. Il cherche à soutenir la proposition de paix saoudienne, la faire porter par des Etats respectables et en faire une base de négociations pour un règlement global. Le problème de Netanyahu, c'est que ce point de vue est partagé par des responsables israéliens des plus respectés, parce qu'ils sont militaires. Ainsi Meir Dagan, qui a dirigé le Mossad pendant 9 ans, mais aussi le patron du Shin Beit et de l'armée, tous trois virés par Netanyahu, disent la même chose.
Pour ces responsables, Netanyahu et Ehud Barack préparent une folie destructrice pour Israël. Ils affirment qu'ils ont fait front pour empêcher Bibi d'attaquer l'Iran, parce qu'une telle attaque aurait eu des conséquences mortelles pour l'Etat hébreu. Ils pensent que leur renvoi était une condition pour préparer cette option. Dans la foulée, Dagan plaide pour une négociation sur la base de l'offre saoudienne de paix, et donc l'option des frontières de 1967 (Voir page 28).
L'opinion publique israélienne est en train de se retourner contre Netanyahu et la perspective d'élections anticipées est très réaliste.
Septembre : le deadline
Cette pression interne est liée à ce qui se passe à l'international. L'Europe, et pour la première fois l'Allemagne, est excédée par l'intransigeance israélienne. Elle annonce sa disponibilité à voter en septembre la reconnaissance de l'Etat palestinien à l'ONU. Cela déplacerait le problème sur le plan diplomatique et gênerait fortement les USA qui, en appuyant Israël, enverraient un très mauvais signal au monde arabe. Pour éviter ce mélodrame, la France propose une conférence internationale qui a été accueillie froidement à Washington. Le temps presse et les révolutions arabes accélèrent le processus. Obama sait que la nouvelle politique, à l'adresse du monde arabe renaissant, est liée à la résolution du conflit du Proche-Orient. Dès lors, les pressions sur Israël vont augmenter. Or ce pays dépend de l'aide américaine pour viabiliser son économie. L'accord palestinien, où le Hamas s'engage à suspendre les actes militaires, est le début d'un processus. Si le gouvernement d'union appuie l'autorité palestinienne dans la marche vers un Etat indépendant dans les frontières de 67 et la reconnaissance d'Israël de façon claire et sans ambigüité aucune, Mahmoud Abbas sera renforcé et suscitera plus d'adhésion des Etats lors de l'assemblée générale de l'ONU de Septembre prochain.
Comme on peut le voir, B. Netanyahu est au pied du mur. A l'intérieur, ses soutiens - Ehud Barak qui n'a que moins de 10 députés, le parti Israël Beitouna qui aux yeux de la majorité des jeunes israéliens est responsable de l'image négative de l'Etat hébreu, ou le parti Shass qui fait déjà les yeux doux à Kadima - sont incapables d'offrir une perspective de sortie de crise. L'attaque de l'Iran serait une folie. Maintenant un large spectre de l'opinion israélienne en est convaincu.
A l'international, Barack Obama ne cède pas à la pression des différents lobbies. D'autant que ceux-ci sont divisés, et qu'on voit surgir de plus en plus des organisations appelant à la paix. L'Europe est beaucoup plus déterminée que par le passé, et l'Occident reconnaît enfin que toute politique d'ouverture vers le monde arabe, passe par une solution crevant l'abcès israélo-arabe.
Ce nouveau contexte met Israël dans l'obligation de négocier, sauf si la folie l'emporte et que Bibi tente une agression contre l'Iran. Auquel cas, la région s'embraserait, avec des conséquences incalculables pour la paix dans le monde arabe et en particulier en Israël même. La démocratie israélienne, tant vantée, réussira-t-elle à éviter le drame ?
H. A.
La politique de Netanyahu n'est pas heureuse et c'est le moins qu'on puisse dire. A l'intérieur d'Israël les médias font état des critiques adressées au PM. Le Jerusalem Post titrait «laissez Dagan parler». Justement Meir Dagan est l'ex patron des services secrets israéliens, le Mossad. Il met en garde contre un éventuel dérapage du gouvernement Netanyahu, affaibli politiquement, qui pourrait être tenté de livrer une guerre à l'Iran. Pour l'ex-patron du Mossad ce serait une véritable catastrophe. Même tendance chez Haaretz qui reprend les avertissements de Dagan contre la pauvreté de jugement de Netanyahu. Le malentendu avec l'administration américaine est une réalité et les Israéliens commencent à en mesurer les conséquences. Le Jerusalem Post parle du «clash avec l'oncle Sam». A son arrivée à la Maison blanche, Barack Obama était averti que Netanyahu ne serait pas de son côté. Ce qui s'est révélé exact quelques mois après. Les motivations du Premier ministre israélien n'étant pas en conformité avec celles du président américain, le clash devait se manifester un jour ou l'autre. C'est maintenant chose faite. Pour Yediot Aharonot, Netanyahu est plus préoccupé par les faucons d'arrière ban de son parti que par le président américain. Le Premier ministre israélien fait donc face à deux fronts, l'international où il n'y a pas que les Etats-Unis. L'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique latine notamment commencent à voir sérieusement l'éventualité de la proclamation d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967.
La paix en ballotage
HAKIM ARIF
Pour le président israélien Shimon Pérès, Israël doit proposer son propre plan de paix. C'est le seul moyen d'éviter, dit-il, que d'autres pays, les Etats-Unis notamment, ne prennent une telle initiative. Car la question centrale du président n'est pas d'offrir des plans de paix mais d'amener la paix. Pour le moment, rien d'officiel ne vient du gouvernement de Benyamin Netanyahu ce qui le met en position fragile devant des rivaux plus déterminés que jamais à gagner les prochaines élections législatives. Et déjà les sondages ne lui sont pas favorables. Selon les derniers sondages réalisés en Israël, si les élections devaient avoir lieu le 6 juin, le parti travailliste ne recueillerait que 7 sièges. Kadima en aurait 30 contre 29 pour le Likoud. Avec une nette avancée pour Israel Beitenou. La course est donc ouverte avec déjà un plan de paix formulé et présenté par un ténor de Kadima, Shaul Mofaz. Pour ce dernier, il y a urgence d'autant plus que, déplore-t-il, Israël a perdu deux années pour rien. Son plan est conçu comme le moyen, le seul, de protéger Israël et garantir sa sécurité. Pour le membre de la Knesset, il n'est pas question d'attendre que les Palestiniens prennent une initiative unilatérale de déclarer leur Etat, avec l'assentiment de l'ONU, devant laquelle l'autorité palestinienne compte déposer la demande en septembre prochain. Sachant que plusieurs pays, surtout en Amérique latine, ont déjà reconnu l'Etat palestinien, Shaul Mofaz pense que si cette reconnaissance est adoptée par la communauté internationale, cela aurait plusieurs conséquences sur Israël, notamment économiques, sécuritaires et diplomatiques. La question est d'autant plus cruciale que la reconnaissance de l'Etat palestinien porte sur les lignes de juin 1967, c'est-à-dire d'avant la Guerre des Six jours. Autrement dit, tout Jérusalem-Est, la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Shaul Mofaz n'est pas la seule voix qui critique le gouvernement de Netanyahou sur cette question. L'ancien patron du Mossad, Meir Dagan, a lui aussi exprimé son inquiétude face à l'absence de plan gouvernemental de paix avec les Palestiniens. Pour lui, l'initiative arabe de 2002 est tout à fait adéquate dans la mesure où elle propose un échange intéressant : un Etat palestinien sur les lignes de 67 contre une normalisation des relations avec les pays arabes. Mais, Meir Dagan sait que tout se jouera aux élections. Si les Israéliens veulent la paix, ils voteront pour le plan qui leur assurera la sécurité et la pérennité. Or ce n'est pas gagné d'avance. Aucun parti ne pouvant prétendre à la majorité absolue à la Knesset, des alliances devront se faire et parfois, il faudra chercher dans la marge où sévissent des partis extrémistes. Ihoud Leoumi par exemple rassemble des formations au nationalisme tranchant, d'extrême droite et des néo-sionistes. Son président Yaakov Katz réagit aux déclarations citées plus haut du président Shimon Pérès : «Israël souffre encore aujourd'hui des plans de Shimon Pérès et de leur mise en application, depuis les Accords d'Olso qui ont coûté la vie à 1 500 Juifs, et ont entraîné le crime du retrait du Goush Katif, pour lesquels il n'a toujours pas demandé pardon.»
«La grande majorité des Américains soutient la solution à deux Etats et la fin de l'expansion des colonies.»
Jeremy Ben Ami Président de l'organisation juive américaine JStreet.
Entretien réalisé par hakim arif
L'Observateur du Maroc. Barack Obama a montré une volonté certaine de résoudre le conflit insraélo-palestinien. Il a déclaré qu'il est pour la solution à deux Etats. Pensez-vous qu'il est possible d'atteindre cet objectif sachant que le Premier ministre israélien n'est pas prêt à suivre le président américain sur cette voix ?
Jeremy Ben Ami. Le président Obama a montré le grand intérêt, aussi bien pour les Etats-Unis qu'Israël, pour l'implémentation de la solution de deux Etats. La solution à deux Etats bénéficie d'un large soutien de la part d'une grande partie du public israélien, qui reconnaît que c'est la seule voie possible pour en finir avec le conflit israélo-palestinien. Le Premier ministre israélien a également exprimé, en des termes généraux, son soutien à la solution à deux Etats. Ce qu'il faut maintenant, cet été, c'est une pression de la part du président Obama sur les Palestiniens et les Israéliens afin qu'ils abandonnent les actions unilatérales improductives et de travailler avec la communauté internationale dans l'objectif de réaliser la solution de deux Etats maintenant.
Le discours d'Obama est intervenu quelque temps après l'annonce de la réconciliation palestinienne entre le Fatah et le Hamas. Réconciliation qui a été très critiquée par le gouvernement israélien. La réconciliation est-elle une bonne nouvelle pour la solution à deux Etats sur les frontières de 67 ? Hamas peut-il être partie de la solution ou restera-t-il le problème ?
Hamas a déjà montré qu'il était engagé dans la violence et la terreur pour atteindre ses objectifs politiques. Il n'est pas clair par ailleurs que le Hamas soit prêt à accepter l'existence d'Israël comme partie de la solution à deux Etats. Il ne sera un partenaire pour la paix que lorsqu'il aura changé vis-à-vis de ces questions fondamentales. Toutefois, il est aussi vrai qu'il ne peut y avoir de paix que lorsque les factions politiques palestiniennes se seront réconciliées et auront commencé à agir au sein d'une même entité politique. Dans la mesure où la paix était impossible lorsque les Palestiniens étaient divisés, la réunification était toujours un objectif important. Maintenant, le gouvernement d'union nationale palestinien doit démontrer, à travers ses actions, son engagement pour vivre en paix avec ses voisins et pour résoudre le conflit par la voie des négociations et non la violence.
Aux Etats-Unis le lobby américain est très puissant et l'AIPAC est opposé à la solution à deux Etats. Comment peut-on changer l'opinion juive américaine dans le sens d'une résolution du conflit favorable aux deux parties ?
Les opinions des Juifs américains à propos d'Israël sont très diverses et aucune organisation ne parle au nom de la communauté en tant que tout. La grande majorité des Américains soutient la solution à deux Etats et la fin de l'expansion des colonies. Les Américains veulent voir le président des Etats-Unis jouer un rôle productif dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Par conséquent, le défi maintenant n'est pas tant de changer l'opinion des juifs américains sur ce sujet que de montrer aux politiques américains le très large soutien des Juifs américains à la solution de deux Etats.
Quelle place pour Jérusalem? Il semble qu'il s'agit de la question la plus chaude. Pensez-vous que les Israéliens accepteraient de voir la ville divisée?
La notion d'une partie arabe de Jérusalem comme partie du nouvel Etat palestinien et la partie juive comme capitale d'Israël dans le cadre d'un accord qui stopperait le conflit sera acceptée par les Israéliens. Le plus gros du problème consiste à s'assurer que les sites religieux soient toujours accessibles et protégés pour les trois religions. Une solution pourrait consister à mettre ces sites religieux sous surveillance internationale.
Il y aura quand même plusieurs conditions pour la solution à deux Etats. Des négociations sur les territoires à céder ou à récupérer seront certainement très difficiles. Comment voyez-vous cela ?
Le monde connaît depuis longtemps toutes les grandes lignes de la résolution de ce conflit. Elles ont été écrites et réécrites indéfiniment. L'élément essentiel de chacun de ces plans est de comprendre que les deux Etats seront basés sur les frontières de 1967 avec des trocs équivalents ; un accord qui prendrait en compte les nouvelles réalités démographiques dans les deux parties ; la reconnaissance de la question de la sécurité légitime d'Israël et l'établissement d'un Etat palestinien contigu viable.
Si le gouvernement israélien change, supposons qu'une nouvelle équipe est au pouvoir avec une véritable volonté de résoudre le conflit, combien de temps faudra-t-il pour atteindre la paix ?
Il faudra du temps pour concrétiser chaque accord et la volonté d'Israël de céder le contrôle sera directement liée au maintien de la sécurité. Cela nécessitera probablement une transition de quelques années pour développer et concrétiser chaque accord.
Qui est JStreet et comment cette organisation peut-elle aider à la résolution du conflit?
JStreer représente des Juifs américains qui soutiennent Israël mais reconnaissent que sa survie et sa sécurité ne sont viables que si les Palestiniens ont leur propre Etat et vivent à côté des Israéliens dans la paix et la sécurité. JStreet fait du lobbying auprès du Congrès et de l'Administration afin de garantir que les élus comprennent qu'il existe une base solide de soutien à une résolution pacifique du conflit dans notre communauté.
Cette organisation est-elle suffisamment forte pour faire valoir ses vues ?
Nous sommes jeunes et nouveaux -3 ans. Nous avons 175.000 supporters et nous sommes déjà en train de changer la discussion de ces sujets aussi bien à Washington que parmi la communauté juive.
APRES LE PRINTEMPS ARABE, l'ETE PALESTINIEN ?
Vinçent hervouet
Barack Obama a prévenu : l'Amérique opposera son véto à une proclamation qui serait un fait accompli. L'Amérique ne se laissera pas tordre le bras. Mais elle fera tout pour relancer les discussions sur des bases que chacun connait : deux Etats pour deux peuples, l'échange de territoires assorti d'un abandon de certaines colonies, la démilitarisation de l'Etat palestinien qui laissera à son puissant voisin le contrôle des rives du Jourdain, de l'imagination pour régler la question de Jérusalem, des indemnités et des égards pour solder le droit au retour des réfugiés... Barack Obama a pris ses distances avec le gouvernement israélien et il a ainsi pris le risque de déplaire à l'électorat juif américain qui avait massivement voté pour lui en 2007. C'est un pari audacieux à un an de la présidentielle. Mais le printemps arabe vaut bien que la Maison Blanche fasse un effort pour plaire aux démocrates du Caire ou de Tunis et pèse sur son allié indocile. On mesure à cette occasion la solitude d'Israël et à quel point son image s'est dégradée chez ses alliés occidentaux.
Alain Juppé est rentré de Jérusalem et de Washington assez content de lui. Il a l'habitude. Il prétend avoir fait «bouger les lignes». Ambition un peu vaine. La seule ligne qui compte est celle du cessez le feu de juin 1967. Il faudra un jour dresser l'inventaire des formules toutes faites, ce mausolée de papier dans lequel le Proche Orient s'est retrouvé embaumé : «processus de paix», «feuille de route du quartet», «paramètres de Taba», «critères d'Oslo»… Autant d'expressions figées qui balisent la négociation la plus longue, la plus mensongère et la plus surveillée au monde, qui a nomadisé des capitales d'Europe aux villes américaines en passant par les stations balnéaires de la mer rouge pour finir dans une impasse. En attendant, la France aimerait bien accueillir une (grande) conférence de paix. Une de plus, mais la dernière. Historique ! Offrir le gîte et le couvert, s'agiter dans la coulisse et poser sur la photo : un savoir-faire français. Après avoir soutenu les rebelles de Benghazi, soutenir les Palestiniens scellerait une nouvelle alliance avec le monde arabe. Londres entretient à peu près le même genre d'espoirs pour faire oublier son équipée malheureuse en Irak. Les Américains hésitent à laisser faire. Chacun a conscience qu'un échec serait pire que tout.
C'est la force de Benyamin Netanyahu. Il est revenu triomphant de Washington. Il a reçu une standing ovation au Congrès. Il est rentré chez lui, fier d'avoir résisté à la pression. Il en tire gloire mais pas forcément une plus grande marge de manœuvres. L'opinion israélienne est apeurée par ce réveil arabe qui trouble tous ses repères, en Egypte, en Syrie, en Jordanie. La version palestinienne l'inquiète autant, c'est-à-dire la réconciliation des frères ennemis du Hamas et du Fatah. Le Premier ministre est entendu dans son pays quand il prétend que ce n'est pas l'Etat palestinien mais l'Etat juif dont l'existence est désormais en question. Nicolas Sarkozy et Barack Obama peuvent aller aussi loin qu'ils veulent pour relancer la négociation, car ils savent bien que l'Israélien ne cèdera pas sur les principes.
La troisième intifada qui est annoncée pour septembre apparaitra comme une variante de ce printemps arabe. Partout les foules contestent l'accaparement des richesses et des pouvoirs par des oligarchies. La différence à Ramallah, c'est que la révolte épargnera une direction palestinienne largement corrompue et visera l'occupant israélien… Un jour, deux Etats se partageront Jérusalem. C'est une prophétie facile. Mais d'ici qu'elle se réalise, on verra peut-être la bourgeoisie sunnite de retour au pouvoir à Damas, les Palestiniens à Amman et les frères musulmans au Caire…
Un jeu diplomatique à quatre mains
Mireille duteil
Dans les collines de Ramallah, la principale ville de Cisjordanie qui abrite les ministères de l'Autorité palestinienne, l'économie semble florissante. De nouveaux immeubles sont sortis de terre, la circulation est intense, la vie culturelle animée pour les Palestiniens qui ont la chance de ne pas vivre dans les camps de réfugiés. Mais politiquement, entre les territoires palestiniens et leur voisin et occupant israélien, c'est la glaciation. Les officiels palestiniens sont excédés. Avec Jérusalem, la cité sainte située à une quinzaine de kilomètres au sud de Ramallah (une courte distance qu'un Palestinien peut parfois mettre deux heures à parcourir en supposant qu'il ait le droit de sortir du territoire palestinien), rien ne se passe. Benyamin Netanyahu, le Premier ministre Likoud, englué dans une coalition gouvernementale avec des partis d'extrême droite, accélère la colonisation en Cisjordanie et les destructions de maisons palestiniennes à Jérusalem-est. Il n'entend pas négocier, sauf en paroles.
Les Palestiniens ont donc décidé de prendre l'initiative. Première étape, ils ont resserré leurs rangs : le Fatah et le Hamas se sont réconciliés. Seconde étape : ils veulent faire reconnaître leur Etat comme un membre à part entière de l'ONU lors de la prochaine assemblée générale de l'organisation en septembre. Une façon de jeter un pavé dans la mare. En espérant faire ainsi bouger la communauté internationale, en fait les Etats-Unis et éventuellement l'Europe, pour qu'ils obligent Israël à accepter une négociation finale.
Juridiquement, l'étape ONU comporte deux volets. Le premier : les responsables de l'Autorité palestinienne vont aller devant l'Assemblée générale de l'ONU pour demander la reconnaissance de l'Etat palestinien par les différents pays membres. Ils obtiendront celle-ci à une écrasante majorité, elle est déjà effective pour cent onze pays – Proche-Orient, Afrique, Asie, Amérique latine. Plusieurs pays européens (Espagne, France) devraient leur emboîter le pas. En 1999 déjà, Yasser Arafat avait voulu proclamer l'Etat palestinien devant l'ONU. Les Etats-Unis l'avaient à l'époque dissuadé de le faire, expliquant que la situation politique allait évoluer en Israël, avec la prochaine arrivée d'Ehud Barak à la tête du gouvernement ….
Second volet : le Conseil de sécurité. La reconnaissance de l'Etat palestinien par l'ONU ne signifie pas ipso facto une admission de l'Etat palestinien comme membre à part entière de l'organisation internationale. Pour entrer à l'ONU, un Etat, ici la Palestine, doit obtenir le feu vert du Conseil de sécurité. En clair, les Palestiniens doivent éviter un veto américain. La Chine, de son côté, ne devrait pas mettre de veto, même si elle s'abstient de voter en faveur de l'adhésion du nouvel Etat pour ne pas contrarier Washington.
Tel est l'enjeu diplomatique des prochaines semaines. Il met en scène plusieurs acteurs.
Israël. Pour l'Etat hébreu, la perspective de la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU est un cauchemar. «Nous devons nous préparer à un tsunami en septembre. Personne ne pourra empêcher une décision de l'assemblée générale de l'ONU de reconnaître l'Etat palestinien», affirmait le 6 juin, Benyamin Netanyahu lors d'un débat à huis clos de la Commission parlementaire des Affaires étrangères du ministère de la Défense israélien. Il poursuivait : «Nous ne serons soutenus que par quelques amis. Mais cette démarche est vouée à l'échec (…) L'ONU peut tout aussi bien adopter une résolution indiquant que la terre est plate». Ces dernières semaines, Tel-Aviv a envoyé plusieurs émissaires dans des pays d'Amérique latine pour les convaincre de ne pas soutenir les Palestiniens.
L'Etat hébreu est tétanisé depuis l'éclatement des «printemps arabe». La chute de son allié, Hosni Moubarak, leader du premier Etat à avoir signé un accord de paix avec lui, l'angoisse. La Jordanie, son second allié dans la région, est fragile. La contestation qui s'amplifie contre Bachar el-Assad, son ennemi-ami, est une autre source d'inquiétude. Pas une balle de fusil n'a été tirée entre Israël et la Syrie depuis 1973, sauf le week-end passé, lorsque les forces armées israéliennes ont vu des Palestiniens et des Syriens du Golan occupé tenter de franchir la frontière israélienne. Tsahal a tiré faisant une trentaine de morts et de nombreux blessés parmi les jeunes. Angoissé par son isolement, Israël se raidit. Ces derniers jours, l'armée a arrêté un nouveau député du Hamas en Cisjordanie. C'est le douzième en huit mois, le cinquième depuis la réconciliation du mouvement islamiste avec le Fatah.
Les Etats-Unis. Ils ne sont guère plus à l'aise avec le projet palestinien. «Ce serait une erreu» a déclaré Barack Obama pour qui cette perspective est autant un problème de politique intérieure qu'extérieure. La quadruple ovation du Congrès américain faite à Benyamin Netanyahou, fin mai, à Washington, a montré l'hostilité des Républicains vis-à-vis d'un président qui venait d'affirmer dans un discours que la Palestine devrait s'établir dans ses frontières de 1967 (reconnues par l'ONU). La Maison-Blanche veut sortir de l'impasse sur ce dossier israélo-palestinien. Mais elle ne peut guère se mettre à dos le lobby juif et conservateur (ce n'est pas le même) un an avant les élections de 2012. Barack Obama déclare donc que les paramètres de l'Etat palestinien (frontières, Jérusalem-Est, retour des réfugiés) doivent se régler par la négociation entre les deux parties. Les Israéliens vont donc probablement obtenir que les Etats-Unis mettent leur veto au Conseil de sécurité.
La France et l'Europe. C'est pour éviter cette situation de blocage que Paris, qui veut revenir sur la scène proche-orientale, propose d'organiser une conférence internationale en juillet. L'objectif : obtenir un accord sur une relance de négociations directes entre Israël et la Palestine, obtenir de Mahmoud Abbas qu'il repousse la demande d'adhésion à l'ONU et donc éviter le veto américain qui va geler la situation. Paris a peu de chance de réussir. Dans ce cas, «nous prendrons nos responsabilités» a affirmé, ces derniers mois, Nicolas Sarkozy. En clair, la France reconnaîtra l'Etat palestinien. La promesse sera-t-elle tenue ?


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