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Des jumelles sont nées
Publié dans L'observateur du Maroc le 23 - 12 - 2011

Aurillac, 17 décembre 2011. En cette frisquette matinée de fin d'automne auvergnat, la coquette petite bourgade nichée au pied des Monts du Cantal, habillée d'un léger manteau de neige scintillant sous le lumineux soleil aurillacois, bruisse de joyeuses mélodies et d'éclats de rire chaleureux.
Marché de Noël, le Cantal, le Maroc et… le Pérou
A l'inauguration du marché de Noël, planté au cœur du square, vin chaud, châtaignes, truffade et foie gras raniment les doigts et les bout de nez transis par le froid. Des bribes de conversations en berbère du Moyen-Atlas et en darija casablancaise se mêlent gaiement aux plaisanteries en patois cantalou et aux présentations officielles en français châtié. C'est que, du haut de ses 640 mètres d'altitude, la capitale historique du parapluie abrite ce samedi une singulière rencontre, un jumelage réfléchi et attendu depuis quatre ans. Celui de deux communes cantaliennes, Aurillac et Arpajon-sur-Cère, avec la commune berbère d'Aït Ishaq. La délégation marocaine conviée spécialement pour l'évènement, et menée par Lahcen Aït Ichou, président de la commune d'Aït Ishaq, palabre avec les élus locaux. Aux côtés d'Alain Calmette, maire d'Aurillac, Jacques Mézard, sénateur du Cantal et président du groupe parlementaire Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), se tiennent d'autres acteurs politiques et sociaux connus de la cité géraldienne. D'ores et déjà à pied d'œuvre, Lahcen Aït Ichou et M'jid El Guerrab, président de l'association Atlas Réseaux Avenir, organisatrice de l'évènement, échangent leurs coordonnées avec l'animatrice du stand Solidarité Pérou, grande amoureuse de tapis berbères. Après une visite guidée dans les allées du marché couvert de la ville, où les invités marocains ont pu découvrir quelques secrets de fabrication du fromage, de la charcuterie et d'autres produits du terroir régional, les convives s'en vont partager avec leurs hôtes un copieux déjeuner aux saveurs de la gastronomie locale. Il est bientôt 15 heures. Rendez-vous est donné à l'Institut universitaire de technologie (UIT).
Printemps arabe, France profonde et co-développement
Perché sur les hauteurs de la ville, non loin du château de Saint-Etienne, l'IUT d'Aurillac offre une vue imprenable sur la cité, son légendaire quartier Saint-Géraud et son église homonyme. Le thermomètre frise le zéro. Les participants à la conférence se pressent d'entrer. Parmi les conférenciers, Abdellah Bidoud, Consul général du Royaume du Maroc à Toulouse. Dans la tiédeur doucereuse de l'amphithéâtre, les débats autour du co-développement à l'aune du printemps arabe sont vifs et animés. Chargés, avec Lahcen Aït Ichou et Abdellah Bidoud de donner un aperçu du devenir du «printemps marocain» au lendemain de la réforme constitutionnelle et du scrutin du 25 novembre dernier, nous sommes interpellés par une assistance attentive et hétéroclite, entre les élus locaux, les acteurs associatifs de la région, des journalistes français, et des étudiants… chinois. Si les avis des uns et des autres divergent autour de la lecture politique de «démocraties arabes en éclosion», tous sont unanimes sur le rôle crucial de la diaspora marocaine dans le développement de leur région d'origine de concert avec les forces vives restées au pays. On aimerait poursuivre cette discussion passionnée et passionnante, mais la nuit tombe sur Rue des Carmes. Il est l'heure pour le Consul d'aller à la rencontre des ressortissants marocains de la région d'Aurillac, au centre culturel Pierre Mendès France. Jeunes et retraités, ils sont venus faire part au diplomate marocain et aux élus français de leurs doléances, dont celles concernant l'abattage rituel, le rapprochement des services consulaires ou encore la question identitaire chez les dernières générations de maroco-aurillacois.
Marocains et Cantalous à la fois
La cité géraldienne a du sang maure dans les veines... C'est le savant Gerbert d'Aurillac qui, avant de devenir le Pape Sylvestre II en 999, aurait introduit les chiffres arabes en Europe, ramenés de son séjour en Andalousie musulmane. Le département du Cantal compte quelques 3500 Marocains, enfants compris. La première vague d'immigration dans la région remonte au début des années 70. La communauté marocaine du Cantal, par son travail et son endurance, a réussi à forcer le respect, dans une société d'accueil essentiellement paysanne et rurale, reconnaissant à sa juste valeur le pain gagné à la sueur du front. Berbères du Moyen-Atlas pour la plupart, essentiellement de la région de Khénifra, rôdés à la dureté de la vie montagnarde, ils sont venus en effet travailler comme bûcherons, garde-forestiers, ou cultivateurs dans les forêts, la main-d'œuvre la plus sollicitée à l'époque dans le département. Au fil des ans, ils se sont ouverts à d'autres métiers, comme l'agriculture puis les services pour la troisième génération, voire la politique. Aujourd'hui, si, faute d'emplois dans une région vivant essentiellement de tourisme alpin et d'élevage, la plupart des jeunes d'origine marocaine ont, comme leurs pairs «français de souche», quitté Aurillac pour tenter leur chance à Paris et dans d'autres grandes métropoles, ils n'ont pas coupé le cordon pour autant avec leur Auvergne natale et y rentrent pour certains tous les week-ends. Cantalous sereins, les Marocains d'Aurillac et région gardent parallèlement un lien affectif fort avec le Maroc, les fêtes sont célébrées dans la pure tradition du pays et la plupart des familles y passent leurs vacances.
Naissance gémellaire sur les rives de la Jordanne
Illuminé par des sapins géants brillant de mille feux, l'hôtel de ville, dont la grille d'entrée en fer forgé a été offerte par Feu Mohammed V, est quant à lui l'un des nombreux témoins des relations entre le chef-lieu du département du Cantal et le Royaume chérifien. Dans ses murs, une belle union est en train de se nouer, avec la signature, pour trois ans, du protocole de jumelage entre Aït Ishaq et les communes d'Aurillac et d'Arpajon-sur-Cère. Un projet qui sera notamment axé sur le transfert de compétences dans la santé, l'éducation et la culture (voir entretiens annexes). Les hauts commis d'Etat de la région aurillacoise, ses élus locaux, les représentants de son tissu associatif et les journalistes des gazettes locales sont tous venus assister à la cérémonie. Un moment fort en émotion et en fierté pour tous ceux qui, aux côtés d'Atlas Réseaux Avenir, en France comme au Maroc, se sont battus pendant 4 ans pour convaincre les communes cantaliennes de la pertinence de ce partenariat humain et humaniste. La soirée s'achève en musique et en beauté dans une salle de fêtes réservée pour l'occasion. Dakka marrakchia, musique chaâbi, rôti berbère, caftans mordorés, thé à la menthe et cornes de gazelle. Un air d'Oum Errabii souffle sur la Jordanne…


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