La gauche en France a confirmé, dimanche soir, sa progression en raflant ou gardant de grandes métropoles comme Toulouse, Strasbourg, Lille, Lyon, Nantes et Saint-Etienne. Le Parti socialiste (PS) a ainsi réussi à inverser la tendance, enlevant à la droite plusieurs bastions emblématiques. La ville de Metz aura son premier maire de gauche depuis 1848, en raison surtout des divisions au sein de la droite. "Nous payons le prix des divisions" dans plusieurs villes, a déclaré le ministre du Travail Xavier Bertrand. A Paris, la victoire du maire sortant PS Bertrand Delanoe était acquise dès les résultats du premier tour. La droite au pouvoir a en revanche conservé la deuxième métropole très convoitée de France, Marseille (sud-est). A Pau (sud-ouest), le président du MoDem (centre) François Bayrou perd son pari pour "moins de 1%" face à la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou. Selon l'institut de sondage CSA, le rapport de forces gauche-droite s'est établi à 49,5% au PS et ses alliés contre 47,5% à l'Union pour un mouvement populaire (UMP) et ses alliés. Il était de 47-45% au premier tour, toujours en faveur de la gauche. Malgré l'appel des deux camps à une plus forte mobilisation des électeurs, le scrutin a été marqué par une abstention sensiblement identique -et record depuis 1959- (34,5% selon les instituts de sondage) à celle enregistrée au premier tour. Dans une déclaration, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a indiqué que le président Nicolas Sarkozy devrait "corriger la politique qu'il a conduite". Le Premier ministre, François Fillon (droite), a jugé "malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales", avant d'estimer que la gauche avait "partiellement rétabli" sa défaite de 2001. Le président Nicolas Sarkozy, selon son entourage, n'a envisagé que des "ajustements" de son gouvernement avec quelques nouveaux secrétariats d'Etat . Le chef de l'Etat français estime qu'un remaniement de grande ampleur n'est pas indiqué avant la présidence française de l'Union européenne, début juillet, les ministres devant "avoir la pleine maîtrise de leur dossier".