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Les enjeux complexes de la Turquie
Publié dans L'observateur du Maroc le 07 - 02 - 2019


Par Ahmed Charaï
Ankara a accueilli à l'aéroport d'Istanbul le 16 janvier un ressortissant égyptien en provenance de Mogadiscio et l'a remis aux autorités égyptiennes. Il a la particularité d'être condamné à mort par contumace dans l'affaire de l'assassinat du procureur général Hicham Barakat et d'être étiqueté frère musulman. Cela a suffit pour susciter des questions sur un éventuel changement de cap dans les relations entre Erdogan et la confrérie des frères musulmans.
Comme toujours dans cette région, la réalité est beaucoup plus complexe. Les relations entre l'AKP et les frères musulmans ne datent pas de la victoire de Morsi, ni du coup d'état de 2013 et de la répression qui s'ensuivit. Ankara, comme Téheran, a adoubé depuis très longtemps les frères musulmans pour contrer le Wahhabisme qui est un ennemi commun et cela ne concernait pas que l'Egypte mais tous les pays de la région.
Cette vision stratégique a trouvé un certain éclat après l'avènement de Sissi, la Turquie ayant recueilli nombre d'exilés frères musulmans, leur offrant les moyens d'une activité visible, y compris les chaines satellitaires fortement identifiées. Alors est-on face à un changement radical ?
C'est une vue réductrice que de croire que l'extradition d'un condamné suffit pour accréditer la thèse du virage. La Turquie a des enjeux multiples dans la région, pas toujours cohérents.
La Turquie, sans parler de la résurrection de l'empire ottoman, se veut un acteur essentiel dans la région. Elle intervient, à divers degrés, dans tous les conflits. En Syrie, elle veut éviter l'autonomie Kurde, au Yemen elle prétend à un rôle de facilitateur politique entre Teheran et Ryad. L'axe Russie-Iran-Turquie est une véritable alliance d'intérêts. Mais conjoncturelle.
Dans ce magma, la relation avec la mouvance islamiste considère que la fin du califat ottoman est la cause du recul du monde musulman. Quel que soit le pays d'origine, les frères musulmans dépassent le nationalisme et se projettent dans un grand ensemble. La puissance militaire de la Turquie, son histoire, le discours d'Erdogan agissent comme un aimant.
Dans plusieurs pays arabe y compris au Maroc , les penseurs issus des frères musulmans considèrent la Turquie avec un a priori favorable. C'est une arme qu'Erdogan ne lâchera pas, malgré les pressions occidentales, parce qu'elle est stratégique pour son modèle politique. La Turquie a définitivement tourné le dos à l'adhésion à l'Union européenne. Elle considère que son avenir, c'est d'être la puissance régionale du Moyen-Orient. Pour cela elle doit composer avec les superpuissances, mais aussi avec l'Iran et son croissant Chiite, et les monarchies du golfe et l'Islam Wahhabite. Dans cette configuration le soubassement culturel, idéologique est décisif.
Le mouvement des frères musulmans est transnational et son idéologie est conforme, ou du moins ne contredit pas, les ambitions turques. Dès lors, il est très difficile d'imaginer qu'Ankara abandonne un mouvement influent dans la région depuis 70 ans et qui lui est acquis.
Le ressortissant extradé n'est donc que la victime collatérale des pressions américaines et de la volonté de ne pas rompre avec l'Egypte, qui reste un acteur principal. Ceci étant établi, cette relation est dangereuse pour la stabilité des pays de la région.
Les frères musulmans ne sont acquis à la démocratie que quand ils peuvent l'instrumentaliser pour arriver au pouvoir. Les valeurs universelles, la tolérance, l'égalité, ne font pas partie de leur référentiel. Ils sont une véritable menace pour les pays en quête d'accès à la modernité : leur volonté d'hégémonie peut, à terme, être en contradiction avec les ambitions Turques. A terme, pas aujourd'hui.


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