Des pancartes portant les noms de cheikhs salafistes ont été retirées des ruelles de la rue Al-Mansour Al-Thahabi à Témara, après le scandale retentissant et les critiques adressées au conseil de la ville lui reprochant de baptiser des rues de noms liés à un courant intellectuel éloigné de la culture marocaine. Dimanche 17 mai, l'équipe du site «Kifache.com» a observé la suppression des pancartes sur lesquelles apparaissaient des noms d'anciens salafistes, et ce, après le tollé provoqué sur les réseaux sociaux et l'indignation des Marocains sur Facebook, qui ont critiqué fermement ces appellations qui renvoient à une pensée ancestrale importée des pays du Golfe et de l'Est et n'appartenant pas au Maroc. Parmi ces noms, figure le nom de Sheikh Ahmed al-Naqib, chef de l'Académie salafiste en Egypte, connu pour sa pénitence pour sa participation politique et démocratique, et Sheikh Hamad Dahlous Imam et prédicateur de la mosquée Imam Anas bin Malik à l'est de Riyad en Arabie saoudite, un prédécesseur connu pour son annulation du « qiyam al-layl » (la prière pendant une grande partie de la nuit), histoire d'attirer ses enfants à la mosquée. Selon des sources bien informées, le conseil collectif de Témara, dirigé par le Parti de la justice et du développement, avait approuvé, entre 2003 et 2009, la désignation de ces ruelles portant ces noms étranges. Un cheikh saoudien n'était pas au courant qu'une ruelle de Témara portait son nom !
Le cheikh saoudien Khaled Saud Al-Halibi s'est dit surpris d'un tel agissement et a affirmé ne pas être au courant que l'une des rues de Témara portait son nom, précisant au passage que c'est « honneur qu'il ne mérite pas ». « Au début, je croyais qu'il s'agissait d'une autre personne que moi », a-t-il confié en niant toute « relation quelconque avec des hommes ou partis politiques au Maroc ». Rappelons qu'entre 2003 et 2009, le conseil collectif de Témara était dirigé par le Parti de la justice et du développement. Période pendant laquelle plusieurs ruelles de la ville ont été baptisées par des noms de cheikhs du Golfe. La circulation des photos de ces ruelles sur les réseaux sociaux ce week-end a exaspéré plusieurs personnes, ce qui a poussé les responsables à retirer les pancartes cette semaine.