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Après la débâcle contre la Serbie (1-2), le football portugais en ruine
Publié dans L'opinion le 15 - 11 - 2021

Le Portugal a dû esquiver la défaite face à la Serbie pour se rendre au Qatar. Et elle s'est tellement rapprochée de lui à Da Luz qu'elle a fini par être engloutie par les ténèbres. Cristiano Ronaldo n'y croyait pas. Désespéré au milieu de terrain, il était furieux après le but de Mitrovic à la 90e minute qui a laissé les Lusitains sans qualification directe pour la Coupe du monde.

Un drame

Coup de tête mortel de Mitrovic à la 90ème minute... pour éliminer le Portugal. La Seleçao das Quinas a perdu 1-2 à domicile contre la Serbie et jouera le repêchage pour atteindre sa sixième Coupe du monde consécutive. Une punition méritée pour ceux de Fernando Santos. Ils se sont verrouillés pour sauver l'égalité et ont vu Mitrovic, avec une tête parfaite, se frayer un chemin vers la finale. Ils le joueront à une carte, à deux centres à un seul match en mars. C'est le péage cher à payer pour être au Qatar en raison du conservatisme excessif de Dublin et de Lisbonne. Avec deux nuls, cela valait la peine de jouer la Coupe du monde... mais les chercher, oublier de gagner était trop risqué. Le Portugal a dansé sur le fil et est tombé dans l'abîme. Qu'a fait Rui Patricio ? Ce fut sa grosse erreur qui pourrait éliminer le Portugal. Le cadre était parfait pour les Portugais. Après deux minutes, Renato Sanches a trouvé le 1-0. Un missile qui a laissé la Serbie à deux buts du leadership et le Portugal, le vent en poupe à Lisbonne, à un pas de la Coupe du monde. Cependant, les Portugais ont reculé en s'attendant à ce que le 800e but de Cristiano vienne contre une Serbie désespérée.

Une erreur

Marca, le gardien de la Roma, n'était pas bien dans le match. Tadic a tiré, le ballon a touché Danilo et le ballon s'est échappé. L'incertitude s'est emparée du Portugal et Santos n'a pas réécrit le scénario. Défendre sans Pepe augmente le risque et attaquer sans Bruno Fernandes et Joao Félix est plus difficile. Vlahovic, incisif, a heurté le bâton. En seconde période, le terrain s'est penché vers Rui Patrício. Les changements n'ont presque rien changé pour le Portugal et tout pour la Serbie. Stojkovic a mis Mitrovic à la mi-temps et le meilleur buteur historique serbe (44 buts), qui a raté des buts à Fulham (20 en 17 rondes de championnat), a marqué 1-2. Tadic a donné sa victoire '9' au dernier souffle. Un plus haut pour la Serbie et un plus bas pour le Portugal. Cristiano et ses coéquipiers ont subi un revers en Coupe du monde. Le but fantôme du petit Maracanã les hantera jusqu'au barrage. Ils n'apparaissent pas toujours pas sur l'affiche qatarie. Il va falloir attendre pour voir le « repêchage ».

L'entraineur national perdu

Fernando Santos s'est égaré le sélecteur est la personne vers laquelle tous les regards sont dirigés. Jusqu'à présent, il était sur un piédestal dans son pays, gagné durement car sous ses ordres le Portugal a remporté les deux seuls titres de son histoire : l'Eurocup 2016 et la Ligue des Nations 2019. Mais cette condition vacille. Il n'est plus intouchable et ses décisions commencent à être discutées. Fernando Santos, qui assume cette situation, est accusé de ne pas avoir créé un style défini. On ne sait pas à quoi joue le Portugal. Suivez à mi-chemin entre un football réactif et un football plus créatif. Cela a abouti à de mauvais matchs que seul le talent des joueurs a fait avancer. L'Eurocup a été remporté avec un football et une équipe très pragmatiques... mais au Portugal, les supporters savent qu'il y a une équipe pour bien plus de qualité. Justement le sujet du talent est un autre point qui est critiqué : le fait d'avoir une génération de footballeurs avec un énorme talent et de ne pas en avoir tiré le meilleur parti. Ils sont convaincus qu'ils ont l'une des équipes de la plus haute qualité au monde et ces derniers temps, il n'a pas été possible de traduire cela en bon jeu et en victoires retentissantes.

Cristiano en baisse

Cristiano Ronaldo n'a pas pu tirer les rênes de l'équipe de la manière la plus régulière. Il est vrai qu'il a été l'artisan de l'importante victoire contre l'Irlande, avec deux buts, ou qu'il a inscrit un triplé contre le Luxembourg. Cependant, il a été décevant à d'autres moments, principalement dans les deux matches les plus importants, les finales contre l'Irlande et la Serbie. Dans les deux, Cristiano n'a pas vu la cage du but. De plus, contre l'équipe des Balkans, il n'a même pas pu tirer contre le portier. Il ne semble pas non plus avoir de partenaire d'attaque fixe avec lequel il se synchronise bien, bien que Diogo Jota semble s'être installé et a fait de bons chiffres. Cristiano, qui est déjà sorti encourager son pays, est toujours un excellent joueur, mais le Portugal continue de tourner autour de lui. Il monopolise tout le flux offensif et, quand il ne passe pas une bonne journée, son équipe ne trouve pas de solutions.

Bruno Fernandes n'est pas celui de Manchester
Si les mauvais moments du Portugal peuvent être personnifiés en quelqu'un, c'est peut-être en Bruno Fernandes. Un énorme joueur, l'un des meilleurs en 2021 au niveau des clubs mais avec son équipe nationale il traverse une grande dépression qui a commencé en Championnat d'Europe. Bruno est arrivé au rendez-vous comme l'une des figures du tournoi et a fini par être l'une des déceptions, en raison du manque d'importance qui l'a amené à finir par être remplaçant. Contre la Serbie, le jour clé, il est revenu du banc. Il est parti avec 26 minutes de la fin mais sa contribution n'a pas été celle attendue. Le Portugal a besoin de son joueur le plus créatif. Quelque chose lui arrive, c'est évident. En 2021, il a disputé 11 matches officiels avec son équipe et seulement dans deux d'entre eux il a terminé les 90 minutes : un récemment contre l'Azerbaïdjan dans lequel Cristiano n'était pas présent et cela peut expliquer pourquoi il a joué tout le match, et l'autre en mars dernier en Serbie. Tout ce que Fernandes a accompli au cours de ses 21 mois avec Manchester United, dont 44 buts en 96 apparitions, a entraîné des moments pénibles et décevants avec le maillot du Portugal et c'est quelque chose qui n'est pas entièrement compris.

Une « vieille » défense sans relève

L'une des principales caractéristiques de l'équipe qui a remporté l'Euro 2016 était sa défense. Le Portugal a progressé dans le tournoi par derrière, avec un Pepe impérial. Au fil du temps, cette structure de fer s'est affaiblie et vieillie. Avec Ruben Dias, il y a un avenir au centre de l'arrière, mais il semble n'y avoir rien au-delà du joueur de City. Pepe continue d'être le démarreur incontesté par gallons et sur ses propres mérites. Il était le «MVP» de la finale 2016 et a de nouveau montré une excellente performance lors du dernier Euro. L'arrière central de Porto était déjà le plus vieux joueur de champ de l'Euro et s'il atteignait la Coupe du monde, il le ferait avec près de 40 ans. Il est temps de penser à la relève pour cette vieille défense.


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