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Interview avec Hicham Bentabet : Coulisses de l'accueil d' « espions » marocains à Oran
Publié dans L'opinion le 28 - 06 - 2022

Hicham Bentabet est l'un des neuf journalistes refoulés d'Algérie où ils se sont rendus pour couvrir la 19ème édition des Jeux Méditerranéens. Il nous raconte l'envers du décor.
- Alors que vous vous prépariez à entrer sur le territoire algérien pour couvrir la compétition sportive qui réunit les pays des trois rives de la Méditerranée, votre accès a été refusé. Est-ce que vous vous attendiez à une telle réaction compte tenu de l'hostilité de l'Algérie envers le Maroc ?
- En contradiction avec toutes les règles de bienséance, d"éthique et de bon voisinage, les autorités algériennes ont décidé de nous interdire l'accès pour couvrir les Jeux Méditerranéens organisés à Oran. Nous avons été stupéfaits de voir que la délégation marocaine de sportifs et d'arbitres que nous accompagnions a été autorisée à entrer, alors que nous autres journalistes ont été retenus. A vrai dire, ce n'est pas étonnant venant de la part du régime algérien qui persiste dans son hostilité envers le Royaume.
D'ailleurs, l'Algérie ne laisse passer aucune occasion, qu'elle soit artistique ou sportive, pour réitérer son hostilité envers le Maroc. Tout ce que nous espérions, c'était de pouvoir exercer notre métier et couvrir l'événement dans le respect des règles du journalisme.
- Racontez-nous les coulisses de votre accueil à l'aéroport d'Oran, mercredi 22 juin ? Dans quelles conditions avez-vous passé votre «nuit blanche» à l'aéroport d'Oran Ahmed Ben Bella ?
- Une fois sur place, nous avons remarqué que quelque chose se tramait. Des agents de la police algérienne, portant des tenues civiles à travers lesquelles on devinait des armes à feu et des équipements de communication, épiaient nos faits et gestes, et semblaient coordonner en catimini pour quelque chose qu'on ignorait sur le moment. Les membres de la délégation, sportifs et dirigeants, ont par la suite pu récupérer, chacun à son tour, les accréditations que les autorités algériennes leur ont préparées à l'avance.
Quand notre tour est venu, nous les journalistes, la police algérienne nous a expliqué que nos noms ne figuraient pas sur la liste des journalistes accrédités pour la couverture de cet événement sportif. Or, la procédure d'accréditation avait été préalablement à notre arrivée en Algérie effectuée auprès du Comité national olympique marocain (CNOM) qui s'était acquitté de toutes les formalités nécessaires. Lorsqu'un journaliste est accrédité par le CNOM, toutes ses informations sont directement communiquées aux autorités algériennes concernées avant même son départ du Maroc. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois que nous les neuf journalistes couvrions de grands événements sportifs à l'international. En plus, nous disposons de cartes de presse nationales et internationales.
- Vous avez malgré tout été empêché de fouler le sol algérien pour faire votre travail. Comment s'est passée la période entre votre refus et votre refoulement ?
Nous avons passé la nuit du 23 au 24 à l'aéroport sans nos passeports, que les autorités algériennes avaient confisquées, en nous demandant d'attendre l'arrivée d'un responsable pour régler la situation. Nous avons donc été gardés pendant 30 heures dans une pièce de l'aéroport, où il était impossible de s'allonger, sous prétexte d'absence d'accréditations pour participer aux Jeux Méditerranéens. C'est une épreuve dure sur le plan mental où des idées noires nous travaillaient. C'est une épreuve dure sur le plan mental où les idées noires nous travaillaient.
Entretemps, le consulat du Maroc à Oran essayait de débloquer la situation, sans succès. Heureusement que nous avons pu nous procurer avec l'aide de quelques algériens bien intentionnés de quoi manger et boire entre-temps. Je tiens à saluer les autorités du consulat marocain à Oran et du CNOM qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour assurer notre confort et notre bien-être, ainsi que Monsieur l'ambassadeur du Maroc à Tunis, Hassan Tarik, qui nous a réservé un accueil digne de ce nom.
Notre calvaire a pris fin lorsque dans la nuit du jeudi 25 juin, nous avons pu été rapatriés vers la Tunisie où nous avons passé deux jours, avant de prendre un autre avion vers le Maroc, le samedi 25 juin.
- Après avoir évoqué le motif invalide de l'absence d'accréditation, le régime algérien et ses nervis, ont fait courir à travers les médias qui sont à leurs ordres une rumeur selon laquelle vous seriez des espions. Comment avez-vous perçu cette accusation ?
- En tant que journalistes, nous savions que le régime algérien était prêt à tout pour justifier ses exactions et que le mensonge et la manipulation était sa marque de fabrique. Dans un piètre exercice de désinformations ou des outils de trucage et manipulation des images ont été mobilisés sans vergogne, la presse algérienne aux ordres nous a dépeint comme étant «des espions» pour le compte du Maroc, tout en arguant que d'autres professionnels des médias accrédités n'auraient pas été empêchés d'entrer sur le territoire.
- Contrairement à vous, les athlètes ont eu droit à un chaleureux accueil sous le slogan "Khawa Khawa" (nous sommes des frères). Un message fort aux responsables algériens ?
- Ce n'est pas la première fois que le sport défie les tensions politiques entre les deux pays. Rien qu'en septembre 2021, l'équipe de football algérienne a été chaleureusement accueillie par les dirigeants du football marocain pour disputer un match avec le Burkina Faso dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Je pense aussi à la Coupe d'Afrique des nations en 2019 qui a été remportée par l'Algérie. En ce moment là, les villes marocaines ont connu des scènes de liesse populaire.
D'ailleurs, les journalistes algériens sont toujours accueillis chaleureusement au Maroc. C'est dire que le Royaume est toujours un pays d'accueil et de tolérance. Alors que nous étions dans la salle d'attente, des voyageurs algériens ont fait preuve de sympathie et nous ont souhaité la bienvenue chez eux. Ils se sont également désolés du sort des relations diplomatiques entre les deux pays. Mais le mal est fait.
Recueillis par Safaa KSAANI
Liberté de la presse
Les associations se mobilisent

Bien que les journalistes retenus à l'aéroport d'Oran aient été privés de toute connexion au monde extérieur, leur blocage a fait écho. Reporters sans frontières (RSF) a fustigé le traitement des autorités algériennes. « Des journalistes marocains ont été refoulés de l'aéroport d'Oran sous prétexte d'absence d'accréditations, alors qu'ils venaient couvrir les Jeux Méditerranéens. RSF condamne cette entrave inacceptable au travail de journaliste », a écrit l'ONG sur ses réseaux sociaux.
Au Maroc, l'Association marocaine de la presse sportive (AMPS), l'Alliance marocaine des journalistes sportifs (AMJS) et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) ont exprimé leur grand étonnement et leur profond mécontentement face aux agissements incompréhensibles et inacceptables des autorités algériennes avec la mission médiatique marocaine officiellement agréée, pour couvrir les étapes des 19èmes Jeux Méditerranéens.
« L'AMPS est choquée d'apprendre que la délégation médiatique accompagnant le contingent sportif marocain a été interdite d'entrer sur le sol algérien, via l'aéroport d'Oran, où elle est arrivée mercredi soir », annonce l'Association dans un document, repris par l'Association internationale de la presse sportive (AIPS) sur son site officiel. Et d'indiquer qu'elle se réserve le droit de prendre toutes initiatives qu'elle jugera opportunes et nécessaires pour défendre les droits de la mission médiatique nationale.
Le SNPM a considéré le blocage des journalistes marocains, accompagnant la délégation marocaine à Oran pour couvrir la 19ème édition des Jeux Méditerranéens, comme porteur de messages négatifs et dangereux. Le Syndicat a souligné que tous ces journalistes professionnels disposent de la carte de presse nationale, qui les identifie clairement et sont membres d'instances médiatiques sportives nationales et internationales.
S. K.


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