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Marocains bloqués en Syrie et en Irak : Les menaces de Daech compliquent le dossier
Publié dans L'opinion le 19 - 11 - 2022

Le sort des familles des anciens combattants terroristes bloqués en Syrie et en Irak continue de préoccuper leurs proches au Maroc. Au moment où le silence règne sur le dossier, la société civile appelle à accélérer leur rapatriement. Détails.
« Le problème des enfants bloqués en Syrie et en Irak est une honte pour le gouvernement ». C'est par ces mots que s'est indigné Adellatif Ouahbi, alors député de l'opposition à la Chambre des Représentants et qui était, à l'époque, en charge de ce dossier en tant que président de la mission exploratoire ayant enquêté sur ce dossier. Celle-ci, rappelons-le, s'était penchée sur la situation des familles des anciens combattants marocains de Daech et d'autres organisations terroristes en Syrie et en Irak, et avait auditionné les différentes parties concernées.
Un rapport a été ensuite publié, faisant état de la situation difficile des familles concernées qui continuent de moisir dans les camps de réfugiés où ils vivent un véritable enfer. Leila, dont le frère a péri dans les combats après s'être enrôlé dans les rangs des terroristes, est toujours préoccupée par le sort de sa belle-soeur et sa nièce. « Cela fait des mois que nous attendons des nouvelles, mais malencontreusement nous attendons toujours avec impatience », s'est-elle désolée, sur un ton affligé.
Le cri de détresse de Leila est partagé par toutes les familles dont l'attente désespérée a poussé des associations et des ONG à hausser le ton. La Ligue mondiale des droits et des libertés au Maroc a appelé les autorités marocaines à agir rapidement afin de rapatrier dans les plus brefs délais les femmes et les enfants au territoire national. Dans un communiqué publié le 16 novembre, la ligue s'est déclarée inquiète des conditions de vie de ces familles qui se détériorent de jour en jour, surtout en Syrie où se trouve le camp d'Al Houl, géré par les forces kurdes qui furent les adversaires directs de Daech. Un camp lugubre où les familles subissent des sévices et des traitements dégradants. Viols, règlements de comptes, rixes... les scènes de violence sont monnaie courante.
À cela s'ajoutent des attaques récurrentes menées par une poignée de combattants de Daech qui subsistent encore sur un autre camp. Au mois de janvier dernier, des terroristes ont pris d'assaut, au moyen de camions piégés et d'armes lourdes, la prison de Ghweran à Hassaké, au Nord-Est de la Syrie, qui abrite l'une des plus grandes prisons des djihadistes dans le pays. Une attaque qui aurait coûté la vie, selon les estimations de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), à 154 personnes, dont des civils. Face à cette situation périlleuse et qui perdure, le retour de ces Marocains refait irruption dans le débat public.
Le ministère de la Justice suit le dossier Maintenant qu'il est aux commandes et qu'il tient les rênes du ministère de tutelle, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouhabi, ne s'est pas beaucoup prononcé sur ce dossier, qu'il suit, pourtant, de près.
En mars dernier, il a accueilli son homologue irakien avec lequel il a abordé la question des anciens combattants marocains, dont certains sont toujours incarcérés dans des prisons irakiennes. Une réunion qui n'a abouti ni à un accord ni à une action commune. Cependant, Abdellatif Ouahbi a promis de trouver une solution le plus tôt possible, tout en prévoyant de se rendre en Irak.
En effet, toute action commune est tributaire de l'approfondissement de la coopération judiciaire entre Rabat et Bagdad, qui a fait l'objet d'une réunion entre le ministre de Justice irakien et le président délégué du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), Mohammed Abdennabaoui, qui a eu lieu le 23 mars 2022. Selon une source proche du dossier, consultée par « L'Opinion », les pourparlers se poursuivent entre les autorités marocaines et irakiennes à ce sujet. « Le dossier n'est pas gelé comme le pensent certains », ajoute la même source.
Dans le cas de la Syrie, les choses sont plus difficiles puisqu'il n'y a pas de contact diplomatique, du moment que les relations sont suspendues. Mais ceci n'a pas empêché, par le passé, le rapatriement de quelques personnes impliquées dans des activités terroristes. Selon les éléments que nous avions recueillis auprès du Bureau Central d'Investigations Judiciaires (BCIJ), 137 combattants ont été rapatriés parmi les 1662 personnes qui avaient rejoint les organisations terroristes dans la zone syro-irakienne. Ces derniers ont aussitôt été déférés devant la Chambre criminelle de Rabat chargée des affaires terroristes à la Cour d'appel de Rabat.
Pour ce qui est des femmes, parmi les 291 qui sont parties, 99 sont revenues à la mère-patrie, 136 sont encore en détention dans les camps de réfugiés. Elles sont divisées entre 121 femmes de nationalité marocaine et 15 ayant une double nationalité. S'ajoutent à elles 630 mineurs, dont 82 ont été rapatriés et 387 sont en détention dans des camps en Syrie. La gestion du dossier des mineurs est complexe vu que 200 mineurs sont nés en Syrie et 14 en Europe, tandis que pour 20 enfants, on ne connaît pas le lieu de naissance.
Le retour des familles est d'autant plus difficile que c'est un chemin jonché d'épines. D'abord, il est difficile de s'assurer que celles-ci ne sont plus radicalisées. En plus, les autorités marocaines rencontrent des difficultés en ce qui concerne les binationaux. L'identification du pays de retour pose moult complications.
Anass MACHLOUKH

3 questions à Abdelaziz Bekkali
« Jusqu'à présent, il n'y a eu aucune nouveauté dans ce dossier »

Abdelaziz Bekkali, Président de la Coordination nationale des familles des Marocains détenus et bloqués en Syrie et en Irak, a répondu à nos questions sur le rapatriement des personnes bloquées dans la zone syro-irakienne.
- Avez-vous appris du nouveau concernant le sort des familles que vous représentez ?
- Pour le moment, il n'y a aucune nouveauté concernant le dossier, nous attendons toujours que les autorités compétentes nous donnent des informations.

- Que craignent les familles ?
- Nous discutons régulièrement avec les familles. Elles redoutent l'instabilité qui règne dans les camps de réfugiés de même qu'elles ont horreur d'apprendre les mauvaises nouvelles. Comme vous le savez, les camps et les prisons sont souvent ciblés par les terroristes qui perpètrent de temps à autre des attaques meurtrières afin de reprendre les prisonniers et leurs familles.
- Quelles sont vos revendications ?
- Nous en avons une seule. C'est le retour des femmes et des enfants des anciens combattants qui ont été laissés pour compte et qui croupissent malheureusement dans les camps de réfugiés encourant quotidiennement les menaces sur leur propre vie. Le plus désolant pour nous, c'est le sort des enfants innocents qui payent le prix onéreux d'une situation qui les dépasse. Plus on tarde à les rapatrier, plus on les prive de leur droit élémentaire à l'éducation et plus il devient difficile de les insérer dans la société.
Recueillis par Malak ELALAMI


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