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Ilias Selfati, qui ne tente » n'a rien
Publié dans L'opinion le 12 - 02 - 2023

Au rendez-vous africain 54-1 de l'art contemporain de Marrakech, tenu du 9 au 12 février, émerge l'œuvre « My First House (Ma première maison) de l'artiste tangérois.
Une pièce détonante où le passé et le futur ne font du présent qu'une bouchée. Une tente, un premier refuge pour la personne qui s'impose plus tard au Maroc et ailleurs.
Un bout subtilisé à un tout. Pourtant, l'artiste s'y vautre comme pour se dévoiler sans pour autant nous y inviter. Il exulte en mettant par à-coups la main sur la bouche. Il veut se livrer mais se retient, se délecte de notre regard intérieur, celui qu'il ne voit que par supputations. Il est las, nous aussi. Lorsqu'il va ailleurs, nous le suivons, comme hypnotisés, et puis nous l'imaginons jouant l'incompréhension. Il y excelle. Pour lui, le cerveau est un organe vivant. Cela veut dire qu'on ne peut se rappeler d'un bonheur/ malheur toujours de la même manière, avec la même puissance, sachant que la mémoire et l'es- pace ont des liens étroits. Une déambulation dans les décombres de la beauté, dans le brouhaha de ce lendemain sans fin, le bonheur revisité. Il fait incessamment dans une folie qu'il maitrise jusqu'à la raison. Et puis il meurt dans les entraves de la réalité, bute sur une vie qu'il ne connait que par l'imagerie. Là, c'est l'art qui jaillit, avec la belle démence que cela suggère.

L'espace secret
Pour cette quatrième édition du 1-54, Ilias Selfati détone et étonne avec une œuvre qui convoque la chaleur et l'effroi. Une tente qui ne semble pas se retrouver dans cet état », un abri trituré avec force et délicatesse, la canadienne étant loin de Tanger où le bébé est conçu avant de grandir dans les yeux des premiers témoins-visiteurs. Dans cet espace secret puisqu'on ne le pénètre pas, c'est le pan douloureux d'une vie qui s'exprime. Un refuge forcé où l'art se déploie avec fureur.
L'oeuvre est poignante, invite à la renverse, saccage l'assise, gifle et caresse, fait sourire aux larmes. De cet objet ésotériquement intense, l'artiste dit : "Ma première maison" est un développement sur ma première expérience de passer une nuit sans toit, mais j'apprends des choses de la nuit et sur la vie. C'est pourquoi ce projet m'a fait voyager dans le passé et le pré- sent sur le thème de l'immigra- tion, des étrangers, des guerres et plus encore. » Selfati ne parle pas que de lui, s'invite dans la vie et le combat de l'Autre, dans l'incompréhension d'un monde qui enveloppe le cœur de pleurs, de douleur et de supposés sourires. Du dur de ses années passées à comprendre et à déconstruire, il s'installe entre le haut et le bas, l'entre-deux n'étant qu'inspiration pour la suite d'une exploration sans cesse dénuée de déraison.
De cette œuvre tournante et bien imposante, on retient l'implacable envie de susurrer un désordre criant, une force qu'on exténue à l'envi, un lendemain qu'on étouffe la veille. La tente est-elle chargée de sens et de non-sens ? Elle est forte de présence et fine d'intention. Pourtant, tout y est. Il suffit de savoir où se positionner, où regarder, par où se libérer d'un tel gros discours voilé d'une poésie muette. L'œuvre est joyeusement dimensionnée. Elle est également bavarde pour qui veut lui tendre l'oreille.
Elle gratouille les sens et déstabilise l'intellect. Un peu beaucoup. Cela peut rappeler une personne qui débite des lieux communs et à qui on propose de les chanter. Cela passe vraisemblablement mieux. En fait, vivre sans musique, même pour les abrutis, cela serait insupportable. Mais ils ne le savent pas. Ainsi, on s'égare dans la musicalité de Ma première maison », juchée sur un rock submergé de blues. Ilias Selfati n'y est que pour peu puisque le tout le ronge allègrement, le pousse à foncer tête baissée.
L'artiste est capable de s'entourer comme il sait se détourner. Son autre manie est plus spectaculaire : il se suicide continuellement et se remet en action dans la même foulée. Maintenant, avec cette Ma maison... », Ilias creuse et bondit, fait et défait, interroge et n'attend pas de réponse, envoie des messages et rigole de leurs re- tours. Un beau démon en somme.

Anis HAJJAM


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