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Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) : Réflexions sur les voies de sortie de crise [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 13 - 04 - 2023

Dans ce climat d'incertitude et de crise multiforme, le meilleur remède est le rétablissement de la confiance. C'est l'appel lancé par les membres de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI).
Et si la crise que nous traversons était en réalité une chance pour le Maroc ? C'est ce nouveau paradigme et cette nouvelle approche des événements que l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) a discuté, lors d'une rencontre organisée à Casablanca le 12 avril. Sous le thème "le Maroc face à la crise internationale en cours : quelles mesures de soutenabilité économique et sociale et quelles stratégies de sortie de crise ?", la rencontre a vu la participation de deux des ministres istiqlaliens du gouvernement, Nizar Baraka et Ryad Mezzour.

La conjugaison de tensions géopolitiques et de flambée des cours des matières premières à l'international, de sécheresse et d'inflation galopante au niveau local, ont certes mis notre économie dans une situation délicate. Cependant, le Maroc a non seulement pu éviter le pire, mais a profité de ce climat pour engager de grandes réformes et lancer des chantiers d'avenir. D'où le message martelé par les participants à cette conférence : "Il faut rétablir la confiance".

"Cette crise multiforme que nous vivons n'est pas une crise passagère. C'est une crise qui est durable et qui est structurelle. Elle va transformer l'économie, mais également la politique et la société, et on aura un nouvel ordre économique mondial qui est en train de se dessiner", a expliqué le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal Nizar Baraka. Et c'est pour cela qu'il faut, selon lui, affronter cette crise de front et non pas simplement la subir, pour la transformer en opportunité.

"Si on veut réussir ce pari, on a besoin de confiance. On ne peut pas gagner cette bataille dans le cadre d'une société de défiance. Et ce n'est pas facile. Vu la gravité de la crise, on a une perception d'impuissance. Aujourd'hui, il faut dire que nous avons la capacité de faire face à cette crise. Mieux que ça, nous allons la dépasser et en sortir gagnants. On doit surtout gagner l'espoir et la confiance de nos concitoyens, par rapport à notre action. Et c'est ce que nous allons faire", a promis le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka.

Gagner contre l'inflation

S'il est aussi primordial de tenir le cap, c'est parce que notre pays nage dans un océan d'incertitudes. "Plusieurs éléments font qu'on est dans un monde de plus en plus incertain, et qui nous amène à nous interroger sur les politiques à mener pour pouvoir être en phase avec ce besoin d'adaptation, et comment réagir au mieux à ces évolutions", a expliqué Nizar Baraka. Une situation qui n'a pas découragé l'Exécutif, bien au contraire.

Comme le rappelle le SG du Parti de la Balance, "le gouvernement s'est lancé dans cinq batailles majeures et de manières simultanées. Nous menons aujourd'hui la bataille de la résilience, la bataille de la souveraineté, la bataille de l'équité, la bataille de la relance économique, et nous menons la bataille des transitions stratégiques pour notre pays". Autant de domaines qui visent à transformer en profondeur le pays, à le rendre plus résilient et plus compétitif, et qui le projettent vers un avenir fort et plus serein.

Pour contrer l'inflation, le gouvernement a pris plusieurs mesures comme le maintien des prix des denrées subventionnées, celui de l'électricité, ou encore la subvention du transport. Tout cela n'a pas enrayé la hausse des prix, mais l'a maintenue dans des niveaux inférieurs par rapport aux pays de la région, et même l'Europe et les Etats-Unis. Cela fait dire au ministre de l'Equipement et de l'Eau que «nous avons gagné la première manche de contenir l'inflation, et nous devons désormais affronter la deuxième manche qui est de baisser l'inflation pour qu'elle revienne à son niveau antérieur».

Pour y parvenir, il faut mener des réformes structurantes. Une de ces réformes prioritaires est celle des marchés de gros. "On avait prévu de mener cette réforme en 2010 sous le gouvernement Abbas El Fassi. Il y a malheureusement d'autres gouvernements qui sont arrivés après et qui n'ont rien fait. Aujourd'hui, on va le faire", a promis Nizar Baraka.

Pourquoi est-ce important ? "Parce qu'aujourd'hui, le prix est fixé au niveau du marché de gros. Et ce prix est défini par rapport à l'offre et la demande. Or, il se trouve que 40% de la production agricole ne passe pas par le marché de gros, et passe plutôt par des circuits parallèles, de telle sorte que le prix est fixé sur de fausses bases, sur une quantité d'offres qui est inférieure à la quantité produite sur le marché. Et cela donne un dysfonctionnement qui se traduit par des augmentations de prix", développe le ministre.

Concurrencer la Chine
La volonté de faire de cette crise une opportunité est partagée par son collègue au gouvernement, Ryad Mezzour. Sur les nouvelles barrières écologiques que l'Union Européenne souhaite imposer à ses importations, le ministre de l'Industrie pense que c'est une chance, puisque "nous sommes capables aujourd'hui de produire de l'énergie verte moins chère que l'énergie fossile", s'enthousiasme-t-il.
Le Maroc doit aussi se tailler une place dans la nouvelle cartographie des puissances internationales. "Dans la compétition entre les Etats-Unis et la Chine, on doit trouver notre chemin vers nos marchés, et préserver notre capacité à servir ces marchés", explique le ministre Istiqlalien.
C'était cette vision qui avait présidé à la conception du Plan d'accélération industrielle. "On a développé cette stratégie selon les marchés que la Chine pouvait nous laisser. Dans le textile par exemple, la Chine faisait de grandes séries à bas prix. On s'est alors positionné sur la petite série, le réassort. On s'est positionné là où la Chine ne pouvait pas répondre, parce qu'il fallait 35 jours pour arriver au marché européen. Pour nous, il ne faut que 4 jours pour alimenter tous les magasins en Europe. Pareil pour les véhicules. Il coûte trop cher de ramener un petit véhicule de Chine. Donc, on s'est positionné sur le véhicule d'entrée de gamme", expose-t-il. Désormais, c'est par rapport à l'Inde, futur géant industriel, que le Maroc doit se positionner.
Investir et grandir
A la clôture de cette rencontre, le président d'honneur de l'AEI, Adil Douiri, a rebondi sur le thème de la confiance. "Le secteur privé doit avoir confiance en lui-même. L'industriel marocain, qu'il produise pour le marché marocain ou à l'export, a besoin qu'on le prenne par la main et qu'on lui donne confiance en lui. Nous devons tous encourager les investisseurs industriels en leur disant que sur le marché marocain, les multinationales sont faciles à battre, les acteurs marocains sont meilleurs que les multinationales", a-t-il insisté.
L'ancien ministre du Tourisme a conclu en revenant sur une des faiblesses principales des entreprises marocaines, leur faible capitalisation. "La banque peut financer la moitié d'un projet, mais pas 100% d'un projet. Qui veut investir beaucoup et grandir beaucoup a besoin de fonds propres. Tant que la croissance des entrepreneurs marocains est limitée par l'argent qu'ils ont dans leurs proches, le pays ira à une certaine vitesse. Le jour où on sera capables de sauter le verrou des fonds propres, du capital ouvert pour faire des projets, le rythme de développement sera plus significatif", propose-t-il.
Soufiane CHAHID
Trois questions à Nizar Baraka: "Le Maroc a montré une grande résilience face à la crise"
Le ministre de l'Equipement et de l'Eau et Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal a répondu à nos questions concernant les opportunités offertes par cette crise.

-Comment le Maroc a-t-il réussi à traverser cette crise mondiale ?

A travers les actions qui ont été menées par le gouvernement, le Maroc a montré une grande résilience. Et cela s'est notamment traduit par l'amélioration du cadre macroéconomique et sa stabilité et qui a fait que le FMI vient d'accorder une ligne de précaution à notre pays pour faire face aux chocs futurs extérieurs.

Cela s'est aussi traduit par le maintien de sa note souveraine par les agences de notation, et qui est la meilleure note en Afrique. Cela s'est traduit aussi par l'amélioration et l'augmentation des investissements directs étrangers, ce qui montre la confiance dans notre pays.

Et puis, cela se traduit aussi par notre capacité à agir pour essayer de réduire l'impact de l'inflation importée, mais également de l'inflation intérieure liée au choc climatique et à la sécheresse. Malgré son ampleur, cela nous a permis de contenir l'inflation à un niveau inférieur à celui de la région MENA, à l'Union Européenne et à l'Afrique.

-Quelles sont les opportunités qu'offre cette crise ?

Le Souverain a rappelé qu'il y a une opportunité de renforcer notre souveraineté nationale, que cela soit en matière de santé avec les vaccins, au niveau industriel ou alimentaire, qui est une question clé sur laquelle nous travaillons actuellement pour l'adapter aux réalités climatiques.

Nous avons aussi une opportunité majeure dans le fait que notre pays est une véritable plateforme d'investissement et d'importation, et aujourd'hui beaucoup de grands investisseurs s'intéressent au Maroc, et notamment un domaine du futur qui est celui de l'hydrogène vert. Le Maroc est dans le top 5 mondial en la matière.

Nous sommes aussi dans une période où le nearshoring est en train de s'imposer. La crise du Covid qui a fait qu'aujourd'hui, un certain nombre d'industries commencent à se délocaliser pour s'installer au Maroc afin d'être proche du marché européen.

-La crise a-t-elle aussi permis de faire avancer des chantiers internes ?

Cette crise va permettre de faire les ruptures nécessaires par rapport à la régionalisation avancée, et faire en sorte à ce que les politiques sectorielles soient plus territorialisées et émanent des régions plutôt que du centre. Cela va aussi nous permettre d'avancer dans les réformes de santé et d'éducation, et d'autres réformes comme la généralisation de la couverture sociale.

Propos recueillis par S. C.

L'info...Graphie
Délocalisation: De l'offshoring au friendshoring
La crise Covid, et ce qu'elle a provoqué de tensions sur les approvisionnements, a créé un électrochoc dans les pays occidentaux. Depuis, la tendance se dirige vers une sorte de démondialisation, consistant à rapatrier les industries stratégiques sur le territoire, de raccourcir les chaînes logistique et de localiser dans les pays voisins, ce qu'on appelle le nearshoring. Ce mouvement représente une opportunité importante pour le Maroc, vu sa proximité avec le marché européen.
Désormais, un autre concept de délocalisation a vu le jour, propulsé par l'Inflation Reduction Act (IRA) américain, c'est celui du friendshoring. "On n'achète plus chez le pays fournisseur le moins cher ou le plus proche, mais chez celui qui est considéré comme ami et dans lequel on a confiance", a expliqué le ministre Ryad Mezzour.
Dans le cadre de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, ce mouvement de friendshoring a été initié il y a de cela 15 ans par le gouvernement américain. 500 milliards de dollars d'exportations par an ont ainsi été rapatriés aux Etats-Unis, mais également dans les pays voisins comme le Mexique. Ce mouvement s'est accéléré ces trois dernières années, jusqu'à atteindre son point culminant avec l'IRA qui met en place des barrières tarifaires strictes sur les exportations vers le marché américain. C'est dans cet environnement fait de concurrence et d'inimitié que le Maroc doit se placer et capter des parts de marché.


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