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Sahara, réconciliation franco-marocaine, Algérie, BRICS, les confidences audacieuses d'Alain Juillet
Publié dans L'opinion le 24 - 05 - 2024

Confiant dans l'imminence de la réconciliation franco-marocaine, l'ancien Directeur du renseignement au sein de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), Alain Juillet, estime que la France ne manquera pas de prendre bientôt position en faveur de la marocanité du Sahara, après l'échec patent du rapprochement avec l'Algérie. Lors d'une conférence passionnante, tenue à la Chambre française de Commerce, à Casablanca, durant laquelle il a parlé avec une spontanéité proverbiale et avec son franc-parler habituel, l'éminent homme de renseignement français a évoqué plusieurs sujets sur la place du Royaume dans un monde en pleine mutation géopolitique. Selon lui, une candidature du Royaume aux BRICS n'est pas à exclure. Détails.
Alain Juillet, ancien Directeur du renseignement au sein de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), a été le grand invité de la Chambre Française de Commerce et d'Industrie du Maroc. Lors d'une rencontre organisée, jeudi, à Casablanca, celui qui fut également ancien Haut responsable chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre, a pris la parole, devant un auditoire attentif, sur les grands enjeux géopolitiques de l'époque.

Connu pour son franc-parler et ses analyses qui contrastent avec le politiquement correct et le conformisme médiatique, Alain juillet s'est livré à un véritable master class sur la géopolitique mondiale et la place du Maroc dans le nouvel échiquier international. Le père de l'intelligence économique française, comme on le surnomme, n'a pas manqué d'aborder les relations franco-marocaines et la question du Sahara. Bien qu'il préfère ne pas en parler subjectivement par prudence, il a livré son opinion.

M. Juillet, qui connaît si bien l'histoire du territoire dans la mesure où il eut visité le Sahara durant l'époque de colonisation espagnole, se rend à l'évidence sur ce dossier et estime que les revendications du Maroc sont d'autant plus légitimes que l'histoire est du côté du Royaume.

"Quand on regarde l'histoire du Sahara, on comprend que ce territoire fut une partie du Royaume depuis les Idrissides et qu'il ne fut qu'un protectorat sous l'occupation espagnole. Après leur départ, ils ne se sont pas opposés à la Marche verte", a-t-il rappelé, expliquant que le Sahara ne peut pas être assimilé aux îles Malouines anglais. Allusion à la récente controverse qui a éclaté récemment autour de l'opposition de la Grande Bretagne à reconnaître la Marocanité du Sahara.

Alain Juillet semble avoir eu connaissance des dernières révélations du député, Daniel Kawczynski, sur l'ambassadeur britannique au Maroc, Simon Martin, qui s'est opposé à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara sous prétexte que cette décision serait préjudiciable aux anglais sur le statut des Malouines.

Alain Juillet a pris soin de réfuter les arguments de la diplomatie britannique. "Les britanniques disent qu'ils ne peuvent pas reconnaître la marocanité du Sahara parce que cela serait de nature à leur provoquer des ennuis avec les Argentins auxquels ils devraient rendre les Îles Malouines. Ils oublient pourtant que le problème du Sahara n'a rien à voir avec ça", a-t-il nuancé, ajoutant que les Malouines furent depuis très longtemps une possession anglaise et que les Argentins voulurent l'envahir. C'est une partie de l'Angleterre alors que le Sahara fut un protectorat et rattaché historiquement au Maroc", a-t-il poursuivi.
Sahara : La France face à l'évidence
Pour ce qui est du cas de la France, qui réfléchit sérieusement à faire évoluer sa position sur la question du Sahara, Alain Juillet a dit que tôt ou tard, la diplomatie française devrait se rendre à l'évidence. Alain Juillet trouve naturel qu'il va falloir bien à un moment que la France prenne clairement position. "J'ignore quand cela va arriver mais je suis convaincu qu'on va s'y décider prochainement", a-t-il déclaré.
La reconnaissance française est, du point de vue des observateurs, une condition sine qua non pour la remise en marche de l'axe Paris-Rabat. Aujourd'hui, la réconciliation franco-marocaine est en cours, aux yeux de l'éminent homme de renseignement, qui a confié au cours de la conférence, qu'il y a plusieurs défenseurs du Maroc au sein du gouvernement actuellement. Référence à plusieurs poids lourds de l'équipe de Gabriel Attal, comme la ministre de la culture, Rachida Dati.

"Entre les Marocains et les français, les relations ont depuis longtemps toujours été exceptionnelles. Les présidents français avaient coutume de réserver leurs premiers déplacements au Maghreb au Maroc", a-t-il repris, lui qui s'est dit intimement certain que les français vont finir par revenir à "leurs bons vieux amis" après avoir réalisé à quel point le rapprochement tant espéré avec le régime algérien est un fiasco.

Concernant le tropisme algérien du président Emmanuel Macron, M. Juillet a reconnu que la question algérienne fut toujours une préoccupation majeure et un casse-tête qui tracasse l'esprit des locataires de l'Elysée. "Nous avons toujours eu des relations détestables avec l'Algérie, puisqu'ils nous tiennent responsables de tout. Du coup, tous les présidents ont voulu résoudre ce dossier une fois pour toutes", a-t-il confié.
Les hommes d'affaires français sont tous pour le Maroc
Bien qu'Emmanuel Macron s'est investi corps et âme à se rapprocher de l'Algérie même au prix d'une crise diplomatique sans précédent avec le Maroc, ses efforts se sont avérés vains. "On a pris conscience récemment que visiblement cela ne nous mène nulle part", a tranché M. Juillet. "Ils sont nombreux à Paris à se demander pourquoi on a lâché les Marocains avec lesquels on s'entendait très bien", a-t-il conclu, révélant que dans les cercles des hommes affaires français, tout le monde est pour une réconciliation durable avec le Royaume.

"Les Marocains ont pris la place des français en Afrique de l'ouest"
Alain Juillet est revenu sur la place du Royaume dans son environnement et dans le monde. Il s'est montré admiratif de l'expansion économique du Maroc en Afrique de l'ouest, où les banques marocaines ont, selon lui, pris la place des français.

M. Juillet a étonné l'auditoire lorsqu'il n'a dit avec une certitude déconcertante que persuadé que le Maroc pourrait un jour rejoindre les BRICS vu que sa candidature serait légitime et crédible aux yeux des pays membres. "Les chinois trouveront ça très bien, le Brésil y verra une opportunité formidable, les pays du golf vont certainement soutenir la demande marocaine", estime t-il, rappelant qu'il y a une redistribution des cartes des alliances sur l'échiquier mondial dans laquelle le Maroc a beaucoup de cartes à jouer.


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