Lutte contre la corruption : 436 affaires soumises aux sections des crimes financiers du CSPJ en 2024    Fatwa sur la Zakat : SM le Roi approuve la proposition du Conseil des Oulémas    PLF 2026 : Un tournant fiscal décisif    Info en images. RAM lance une nouvelle ligne directe Casablanca-Saint Pétersbourg    HCP : L'inflation à 0,4% en septembre    Sur Instructions de SM le Roi, les Lionceaux de l'Atlas seront accueillis en héros    CAF Awards 2025 : Le Maroc présent en force    Héros du Mondial U20, les Lionceaux de l'Atlas défilent sous les acclamations à Rabat    Casablanca : Deux morts et deux blessés dans l'effondrement d'une maison menaçant ruine    L'Académie des Arts célèbre sa première promotion à Rabat et Tanger    CV c'est vous ! Ep – 84. Taha Aziz, un passionné du cinéma qui trace son chemin à l'international    « Le Liban au cœur » signé Lamia Safieddine : Une ode à la fraternité Maroc–Liban    Mercato : Hakim Ziyech rejoint le Wydad Casablanca    Anass Salah-Eddine autorisé par la FIFA à représenter le Maroc    Futsal : Le Maroc et l'Espagne se neutralisent en match amical    Catherine Bonnaud et Bertrand Poche prennent les rênes de l'AFD au Maroc    Casablanca : la police interpelle douze individus pour violences urbaines et dégradations de biens    Mariage de mineurs au Maroc en 2024 : 92 % sont non scolarisées, et 78 % en zones rurales    Copa Mundial Femenina Sub-17: Marruecos cae ante Italia    Industrie pharmaceutique : le Maroc exporte son premier médicament à base de cannabis vers l'Afrique du Sud    Migration : La directrice générale de l'OIM en visite au Maroc    Nabila Mounib pointe une «déviance» homosexuelle dans les programmes d'alphabétisation des mosquées    Syensqo et UM6P créent un laboratoire d'IA agentique pour l'industrie durable à Benguérir    La Néerlando-marocaine Inez fière de prêter sa voix à l'hymne du Mondial U17 féminin    L'autrice marocaine Hajar Azell primée par la Grande mosquée de Paris    Soutien à l'entrepreneuriat : Rabat-Salé-Kénitra met en avant ses atouts    Casablanca : Budget, foncier et culture au menu de la session communale    Mezzour: Le Maroc incarne le régionalisme "ouvert et compétitif"    Revue de presse de ce mercredi 22 octobre 2025    Tahla : un nouveau centre pour autonomiser les femmes rurales    Etude Meta : Instagram met en danger la santé des adolescents    Football : Pierre Ménès dresse un constat lucide sur le Maroc    Maamma, Zabiri et Gessime : les nouveaux visages du football africain (ESPN)    Cambriolage au Louvre: le préjudice évalué à 88 millions d'euros    Dagvin Anderson/AFRICOM : « Le Maroc est un partenaire pivot dans la lutte contre le terrorisme et l'instabilité »    Traces de la mémoire marocaine à El-Jadida    Décès du comédien Abdelkader Moutaa, pilier du théâtre et de la télévision marocains    Le coût total du nouveau statut des fonctionnaires de l'Education nationale dépasse 17 milliards de dirhams (ministre)    Le Maroc a offert au Mondial U20 une "belle histoire à apprécier" (Ronaldo Nazário)    200 millions de dollars partis en fumée : le Liban isole davantage l'Algérie et réaffirme la marocanité du Sahara    Taïwan : Pékin célèbre 80 ans de retour à la mère patrie    Han ahogado a Ben Barka en la bañera: extractos de un libro-investigación inédito sobre la desaparición del opositor marroquí    ONDA : El Mokhtar Dahraoui nouveau directeur de l'aéroport Rabat-Salé    Le Roi ordonne un accueil grandiose pour les champions du monde U20    +75% de précipitations estivales au Sahara d'ici 2100 (étude)    Décès de l'acteur Abdelkader Moutaâ à l'âge de 85 ans    Libye : L'Espagne saisit 10 navires militaires destinés aux forces de Haftar    L'UE acte la fin des importations de gaz russe pour 2027    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Art et arnaque
L'ambiance artistique
Publié dans L'opinion le 12 - 01 - 2010

Selon certains artistes et intellectuels, l'ambiance culturelle n'a besoin que d'un espace permanent où on puisse présenter les œuvres et discuter sur les recherches élaborées. La galerie, le centre culturel, la bibliothèque et les espaces de la faculté sont effectivement des lieux propices pour constituer une ambiance culturelle. Seulement, sans éthique, aucune recherche collective ne peut se formuler.
Sans ces sentiments nobles et rares aujourd'hui, à savoir l'amour, la sincérité, l'esprit d'équipe et la recherche d'un idéal esthétique et humain, on n'aurait pas vu ces révolutions artistiques créées dans le café Grégoire pour l'impressionnisme, ni dans cette bute de Montmartre pour le cubisme, ni même dans ce tohu-bohu du cabaret Voltaire pour le dadaïsme.
Il est vrai que l'ambiance culturelle demande, pour sa réalisation, un grand espace permanent, composé de salles équipées pour les ateliers, l'exposition, les conférences, la bibliothèque, etc. Il est vrai, aussi, que cette ambiance demande pour les chercheurs groupés une implication dans une tendance culturelle contemporaine. Il faut, également, que ces chercheurs croient à l'assimilation du plastique et du littéraire, ou du moins, à la relation intime et profonde des arts de la littérature, ou du moins, à la relation intime et profonde des arts de la littérature, issue d'une vision avant-gardiste. Mais, avant tout cela, il faut qu'ils croient à la relation nécessaire entre l'éthique et l'esthétique.
Art et commerce
Il est vrai que l'éthique et l'esthétique sont des buts que l'art et la culture sont censés concevoir l'assimilation, dans leur apogée, comme la vérité et le spirituel, mais dans ces dialogues culturels, au début même, si le souci de l'humain n'est pas ancré dans les recherches et le comportement artistique, tout travail sera bouleversé, envahi par les confrontations.
L'engagement artistique et culturel du chercheur est censé être épuré des bas sentiments et de toute idéologie, quelle qu'elle soit. Dans la culture, il n'y a nullement de place pour la mauvaise foi, le plagiat, le mimétisme, le vol des idées et des techniques, ainsi que la spéculation. L'âpreté au gain et le mercantilisme détruisent la création, comme le vol, le mensonge, l'appropriation des styles et l'arrivisme.
Pour cette raison, il est difficile pour le chercheur et le créateur d'entrer dans l'industrie culturelle, car celle-ci conçue surtout pour le commerce de la création, et il est inadmissible que la création, en tant que concept et action, se commercialise, sinon elle se détruit.
Lorsque cette industrie n'admet dans l'art que le commerce, sans prêter l'attention ni à la création, ni à la vertu qui coiffe cette création, tout dialogue esthétique s'annule et toute ambiance de l'art tourne à la production du plagiat. Pire que cela, lorsque le vol, et l'arnaque s'infiltrent dans l'engrenage de cette machine fantastique, l'enfer s'embrase…
La plupart des artistes ont l'habitude d'organiser et d'animer leurs activités selon des contrats moraux, détestant les régler avec des signatures légalisées, en présence des avocats ou des notaires.
Puisque l'art implique, dans son épuration, l'amour et la sincérité, la bonne foi et les actions vertueuses, ces activités artistiques se déroulent (et doivent se dérouler) dans la bonne entente et le dialogue chaleureux.
Le rouage chaotique
Malheureusement, dans tout domaine artistique, on trouve des escrocs et des arnaqueurs qui, non seulement, vous volent vos tableaux ou votre manuscrit, mais salissent l'ambiance et la crédibilité de l'art.
On ne cesse de voir et d'entendre, ici et ailleurs, des techniques appropriées, des tableaux déposés dans une galerie, dans un centre, chez un marchand d'art ou chez un collectionneur, puis volés d'un coup, à travers une arnaque de chacals, puis vendus dans les coulisses.
On ne cesse de voir, aussi, d'autres arnaques de tâches tramées par des organisteurs d'exposition, des marchands d'art et même des artistes (de faux-artistes), raflant toute la production d'un festival ou d'une manifestation artistique, détruisant ainsi, par ce crime culturel,toute ambiance culturelle.
Maints plasticiens et peintres sont morts, alors que leurs affaires artistiques ne sont pas réglées ; ou bien leur exposition est restée suspendue, ou bien leurs œuvres sont restées, durant ce drame, chez un marchand d'art ou déposées dans quelque lieu. Alors, l'arnaque commence, sans scrupule, en dehors du ministère de la culture, protecteur essentiel de ce patrimoine national, en dehors de tout syndicat, en dehors même des familles des artistes décédés.
Devant ces spéculations irraisonnées, ces arnaques et ces vols de lâches, devant ce carnage de charognards qui rêvent de la mort d'un artiste célèbre ou même méconnu, pour se gonfler la panse, des artistes nobles ont cessé d'exposer ou de vendre, créant dans le repli, réfutant tout dialogue artistique dans cette jungle où seuls les hyènes et les rapaces se bousculent dans une mafia de l'art de plus en plus complexe et effrayante. D'autres artistes, frustrés par ce marasme inquiétant ou étouffant dans cette ambiance répugnante, cessent même de créer ou de parler art.
Il est normal de voir dans la vie artistique des créateurs et des plagieurs, des sociétés de vente et des courtiers. Tout un peuple vit de l'art et s'enrichit même lors du développement de son industrie. « Tout ce qui a un prix a peu de valeur », écrit Nietzsche. Seul le plagiat a un prix dans l'art, mais la création est en dehors de tous les prix. Lorsque l'industrie culturelle ne distingue aucune différence entre la création et le mimétisme, lorsqu'elle cible, dans ses efforts la société de consommation, sans prêter aucune attention à l'artiste, elle tourne mal, sans contrôle.
Lorsque des hommes sans scrupules, des mercenaires, des escrocs, des courtiers et des faussaires s'infiltrent dans l'engrenage de cette machine, elle devient machinerie. La crise de l'art se forme, se prolifère en métastase, envahissant toute la vie artistique, et peu à peu, cette machine incontrôlée par l'Etat et par les organismes autonomes, cette industrie artistique se détruit elle-même, détraquée par son rouage chaotique et sa vitese folle… comme une sculpture auto-destructrice de Tinguely.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.