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La culture des cultivés
Les médias et les biens culturels
Publié dans L'opinion le 25 - 02 - 2010

La question cruciale que se pose Remy Rieffel : « La mondialisation de la culture à laquelle nous assistons conduit-elle cependant à l'uniformisation ? » (voir p71 de « Sociologie des médias ». Ce qui nous pousse à nous demander si nous « consommons » les biens culturels (films, livres, disques, journaux...) d'une manière identique. Rieffel s'interroge alors que la possibilité des médias à contribuer à la médiocrité de ces biens, mais il ne tranche pas la réponse. Pour lui le consommateur a la possibilité de choisir. Il peut donc opter entre différents produits.
A cet égard, Edgar Morin, dans son livre « L'Esprit du temps », paru en 1962, fait la distinction entre « la culture des cultivés » et « la culture des masses ». La première est celle qui valorise et fait l'éloge des grands maîtres de la création littéraire et artistique tels Picasso, Stravinski, Joyce... C'est une culture d'initiés, qui incite à éterniser les chefs-d'œuvres qui ont marqué l'humanité et qui resteront éternelles. Cette culture refute celle diffusée par les médias, qu'elle considère comme « un nouvel opium du peuple.
Au contraire, « la culture des masses «  est plutôt terre à terre car elle insiste sur la quantité au détriment de la qualité, la production en série plutôt que la création originale et pure, elle privilégie le côté matérialiste à la spiritualité à l'esthétique profondes. Cette culture s'appuie sur le spectacle. On remarque le même phénomène dans le domaine de la politique. Donc, « c'est une culture sans racines, sans rites ». Elle cherche ses thèmes dans la vie privée des stars du cinéma et du sport. Cependant Edgar Morin remarque que les jeunes la préfèrent au détriment de la culture des cultivés », qu'ils contestent puisqu'ils la trouvent sans fondements !
De son côté, le philosophe allemand Herbert Marcuse dans son livre « L'homme unidimensionnel » (1964) dénonce toute forme de société de consommation et rejette la culture matérialiste ou celles des masses qu'il oppose à la culture supérieure, qui appartient, selon lui, à l'Occident. Cette culture qui transcende le Réel et plonge le récepteur dans un univers féerique, ce qui lui procure un bonheur infini. Il illustre ses idées en donnant comme exemples le célèbre roman de Flaubert, à savoir, « Madame Bovary » et la non moins célèbre poésie de Charles Baudelaire. Par contre, pour lui, « la culture des masses » appauvrit l'âme, efface la saveur et l'originalité de toute œuvre et lui fait perdre « toute forme  de sublimation ». Cette culture procure une jouissance vulgaire » et un plaisir médiocre. « Les moyens de consommation de masse, une fois de plus, sont incriminés, ils sont les vecteurs dominants de cette culture offerte à la consommation du plus grand nombre selon les normes industrielles de la reproduction en série ».
Dans les années 80 on a remplacé la culture des masses par celle du déclin et de la décadence. Ce qui a conduit à l'amalgame du grain et de l'ivraie, on ne distingue plus une bande dessinée d'un bon match de football d'un ballet, un couturier d'une toile de Picasso.
L'industrie est en train de détruire les œuvres de grande valeur. La télévision reste le moyen le plus puissant qui participe à cette destruction. C'est pourquoi des intellectuels, dont Regis Debray, appellent à la réhabilitation de la culture de l'écrit (du livre) car les médias ne peuvent que diffuser une culture lacunaire.
A ce propos il faudrait revoir le livre de Debray intitulé « Cours de médiologie générale » paru en 1991. De toutes les manières la culture médiatique est partout présente, elle est propagée par le cinéma, la télévision, la radio... C'est une culture mosaïque car nous la recevons continuellement par bribes. C'est pourquoi elle reste superficielle et le consommateur est appelé à l'approfondir par le biais de lecture des réformes et d'ouvrages de base, qui eux, traitent avec sérieux les thèmes diffusés par les nouvelles technologies. Ainsi , le livre en papier, à notre sens, est immortel et a devant lui des décennies et des décennies à vivre. Il restera incontournable.
Ce qui nous a ébahi vraiment c'est cette affirmation à la page 76 de « Sociologie des médias » à savoir que la culture audiovisuelle occupe une place plus importante que « celle du travail dans l'emploi du temps des personnes ayant un emploi » (p76).
A ce propos nous revoyons le lecteur à l'ouvrage d'Olivier Donnat intitulé «Les pratiques culturelles des Français » paru en 1997.
C'est pourquoi Rieffel observe que désormais, les frontières s'amenuisent entre la culture et les loisirs. On peut dire qu'ils se sont mélangés et que le monde de l'art et celui du divertissement se sont confondus.


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