La Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (CSPN) a dénoncé son exclusion des discussions autour de la révision de la tarification nationale des médicaments que la tutelle a entamée récemment. Détails. Après des années de retard, la tarification nationale de référence sera bientôt révisée comme l'a fait savoir, lundi, le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, à la Chambre des Représentants. Le ministre a assuré que cela se fera en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés. Pourtant, les pharmaciens se disent exclus. La Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc se dit étonnée des déclarations du ministre. "Nous n'avons jamais été conviés à une quelconque concertation par le ministre, alors que nous sommes une partie professionnelle directement concernée par les projets évoqués. Cela est d'autant plus manifeste que le ministre refuse de recevoir l'ensemble des représentations professionnelles des pharmaciens depuis sa prise de fonction à la tête du ministère de la Santé", nous explique Mohamed Lahbabi, président de la Confédération. Notre interlocuteur met en garde contre toute décision unilatérale qui serait de nature à porter atteinte au système du médicament sans qu'il y ait de dialogue. La confédération, poursuit M. Lehbabi, s'oppose à toute révision unilatérale du décret n° 2.13.852 et de la loi 17.04 relative au Code du médicament et de la pharmacie, sans la consultation de l'ensemble des parties prenantes. Concernant le fond, les pharmaciens refusent une révision qui obéit strictement aux logiques comptables. "Parler de la révision des prix des médicaments sous prétexte de préserver l'équilibre financier des caisses d'assurance traduit une politique comptable étroite, ignorant la dimension stratégique du secteur officinal dans le système de santé, alors qu'un tiers des pharmacies au niveau national sont menacées de faillite", ajoute M. Lehbabi. Cela fait des années que la révision de la tarification nationale de référence est inscrite à l'ordre du jour sans qu'il y ait d'avancées majeures. La grille actuelle n'a pas été révisée depuis 2006. Ce chantier est d'autant plus nécessaire aujourd'hui après la généralisation de l'AMO. Plusieurs questions restent à régler tels que les prix des traitements des maladies couteuses, les marges des pharmaciens et la tarification des prestations médicales dans les cliniques privéees.