La Cour d'appel de Casablanca a auditionné pour une dernière fois l'ancien président du Wydad, Said Naciri, accusé dans l'affaire dite d'Escobar du Sahara. A l'issue d'une séance tendue, l'accusé a rejeté les dépositions de quelques témoins dont il a exigé la convocation pour un débat contradictoire. Détails. Alors que l'audience a été renvoyée au 12 juin prochain afin d'interroger le dernier mis en cause, Abdelnabi El Baoui, la séance du jour a été marquée par une vive altercation entre le ministère public et l'équipe de défense de Naciri. Le président du tribunal, Ali Tarchi, a alors suspendu l'audience pendant 10 minutes pour apaiser les tensions. La défense de Saïd Naciri n'a guère apprécié la répétition, par le représentant du ministère public, de certaines questions adressées à l'accusé. Celles-ci concernaient la date d'acquisition de la villa, son accès à celle-ci ainsi que le début des travaux de rénovation entrepris sur place. L'un des avocats de Naciri, Me Achraf Jadoui, a relativisé cet incident, estimant qu'il s'inscrivait dans le cadre normal d'un procès, où chaque partie défend sa vision. Il a souligné que cette confrontation d'arguments est inhérente au processus judiciaire et que, malgré les divergences, toutes les parties œuvrent au sein d'un même système. Concernant l'affaire de la villa située dans le quartier Californie, Me Jadoui a dénoncé les « rumeurs » qui l'entourent, précisant que le bien n'était ni raccordé à l'eau ni à l'électricité entre 2014 et 2017, période durant laquelle les plaignants affirment que l'ex-dirigeant du Wydad y résidait. Dans un tournant notable du procès, l'accusé a révélé ce vendredi devant la Cour avoir reçu un important don financier de la part d'un citoyen saoudien. Naciri a déclaré avoir perçu une somme de 1,8 milliard de centimes comme « cadeau » de la part de ce dernier. S'il s'est dit prêt à divulguer son identité si la Cour ou le ministère public l'exigeaient, il a toutefois préféré s'abstenir de le faire pour le moment. « Par respect pour les relations entre le Maroc et ses amis, et afin d'éviter toute confusion, je choisis de ne pas citer son nom à ce stade », a-t-il déclaré. Said Naciri a précisé que la somme reçue était initialement destinée à l'acquisition d'une villa. Toutefois, il a affirmé l'avoir utilisée pour résoudre une crise financière au sein du Wydad de Casablanca. Il a également indiqué qu'à ce jour, aucun remboursement ne lui avait été versé.