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L'Artisanat marocain
Renaissance d'un art séculaire Un patrimoine en mouvement
Publié dans L'opinion le 12 - 03 - 2010

Théoriquement, la naissance du Design moderne date de l'époque victorienne (1840-1920) mais c'est principalement vers la fin des années 1900 que le véritable mouvement Design naitra, dans la période de Pré-modernisme, avec notamment le style Art Nouveau (1890-1910). La période du Style Moderne apparaitra en 1894 et se prolongera jusqu'à nos jours. Ce style est caractérisé par une décoration simple, des lignes verticales et l'usage de matériaux tels que l'argile, le métal, le béton, le verre et le stuc.
Les berbères, précurseurs de l'artisanat
L'artisanat a vu le jour au Maroc avec l'arrivée des premières tribus berbères et leur établissement dans le nord du pays vers le Vème siècle avant J.C. Elles créent alors le royaume de Maurétanie et installent leur commerce qui consistait, entre autres, en l'échange de produits artisanaux. «La puissance berbère atteint son apogée avec l'arrivée des grandes dynasties. De 1062 à 1147, la dynastie des Almoravides favorise l'art andalou; les Almohades (1147-1269), quant à eux, mettent l'accent sur le développement culturel et architectural. Enfin, les Mérinides (1269-1465) mettent à l'honneur l'art qui, durant cette époque, atteint un degré de raffinement élevé». (Extrait du site www.artisanat-marocain.fr).
Les dynasties saâdiennes et alaouites leur ont succédé laissant, pour chacune d'elles, son emprunte sur l'artisanat qui a, depuis, subi de nombreux changements liés aux influences étrangères modernes et à l'évolution des modes de vie des marocains, ce qui n'a pas manqué de se ressentir sur les créations. Ainsi, l'artisanat se façonne lui aussi au gré des tendances et oscille entre tradition, authenticité et modernité. Le produit moderne proprement dit, a cependant fini par entrer en force dans le foyer marocain en raison de son coût et son côté pratique, marginalisant timidement puis fortement les articles de l'artisanat marocain. Mais voilà que le spleen du traditionnel fait revenir l'artisanat sur la scène médiatique et dans le foyer marocain.
Une importante source économique
L'artisanat marocain représente un important gisement économique. Nombreux sont les indices économiques qui confirment l'importance du secteur pour l'économie marocaine mais aussi pour une grande partie de la population. En 2004, ce secteur représentait 19% du PIB marocain. Il rapportait près de 800 millions de dirhams grâce à l'exportation.
Aujourd'hui, l'artisanat est le deuxième employeur après l'agriculture. Il emploie près de 20% de la population active et permet à un tiers de la population de vivre.
Si le tourisme continue à jouer le rôle primordial dans la survie de ce secteur, on assiste à un certain regain d'intérêt chez les Marocains qui reprennent goût pour les produits d'artisanat.
Des difficultés...
Mais ceci ne veut pas dire pour autant que la situation l'artisanat marocain est très confortable. Le secteur endure au fait sa propre crise. Il supporte cahin-caha «une faible représentativité institutionnelle» et un manque d'organisation. Aucune jurisprudence claire n'encadre la profession, situation qui s'est, jusqu'aujourd'hui, répercutée sur les conditions sociales des artisans.
Même le système des coopératives qui assurent la formation des artisans n'arrive pas à généraliser ces formations et le système de promotion reste trop limité.
Le secteur souffre également de la concurrence. Les autres secteurs en crise poussent leurs ouvriers à se convertir en artisans, notamment en poterie et dans le bois, sans aucune qualification ni expérience faisant que le métier se perd...
A l'export, de nombreuses parts de marché se perdent du fait que nos articles ne suivent pas les tendances du marché international et souffrent terriblement de concurrence étrangère. Plusieurs pays se sont spécialisés dans des produits qui font la notoriété de l'artisanat marocain et doivent leur succès à la valeur ajoutée qu'ils ont imaginée (la finition, le design et coloris). Leur côté pratique, léger et bon marché a écarté les articles marocains dans de nombreux salons de l'immobilier et du design étrangers. Sans compter la contrefaçon et la main-d'œuvre bon marché dans certains pays, comme la Chine, l'Inde et le Népal. Le tapis marocain s'est vu détrôner par ceux contrefaits par la Turquie et l'Inde, les articles en bois imités par l'Indonésie et le fer forgé par la Pologne. Même le zellige marocain n'a pas échappé à la contrefaçon des asiatiques.
Nouvelle stratégie volontariste
Elaborée au cours de l'année 2005, la nouvelle Stratégie Nationale de l'Artisanat s'est fixé comme objectif principal la création d'emplois additionnels (117.500 nouveaux emplois à l'horizon de 2015). La Vision 2015 est partie du constat de l'existence d'une forte demande pour l'artisanat et l'art de vivre marocain, de la part des consommateurs des grandes villes marocaines, ainsi que des principaux pays partenaires économiques du Maroc.
La nouvelle stratégie s'est arrêté un double objectif: adopter une politique volontariste pour créer suffisamment de nouveaux emplois et illustrer le nouveau rôle de l'administration. Celle-ci passe d'une administration de gestion à une administration de développement. Autrement dit, c'est désormais l'Etat qui choisit les axes de développement et oriente et encadre les acteurs privés. Pour sa part, le secteur privé est tenu mettre en œuvre ces axes de développement et de création d'emplois.
Dans le cadre de la Stratégie Nationale de l'Artisanat, un contrat programme a été signé le 20 Février 2007 sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI entre le Gouvernement, la Fédération des Chambres d'Artisanat et la Fédération des Entreprises d'Artisanat
Pour concrétiser ce contrat programme, 10 axes d'intervention ont été définis. Ils portent sur la production, la commercialisation, la promotion, la formation, l'amélioration des conditions de vie et de travail des artisans, la qualité et la normalisation, l'innovation et la recherche, la préservation des métiers, la transparence et le suivi du secteur et enfin l'organisation du secteur. Tout un programme destiné à conférer au secteur compétitivité, stabilité et rentabilité.
Politique de croissance
En dehors de l'engouement pour l'art et la culture marocaine, le secteur de l'artisanat a historiquement focalisé son activité autour de trois couples de produits/clients:
* L'artisanat de consommation pour la clientèle nationale qui génère un chiffre d'affaires de 3 milliards de dirhams. Il s'agit d'un artisanat à vocation utilitaire (djellabas pour les femmes rurales, les ustensiles en poterie pour la cuisine..).
* L'artisanat de production culturelle vendu aux marocains et aux touristes étrangers (ustensiles décoratifs). Il rapporte un chiffre d'affaires de 10 milliards de dirhams. (83% pour le marché national contre 17% pour le touriste étranger).
* L'artisanat à fort contenu culturel destiné à l'export. Cet artisanat selectif génère un chiffre d'affaires qui ne dépasse pas les 700 millions de dirhams.
Les artisans individuels, appelés plus communément mono-artisans, sont également concernés par la nouvelle stratégie nationale. Qu'ils soient urbains ou ruraux, les commandes de produits artisanaux qui leur sont adressées seront revues à la hausse, ce qui se répercutera positivement sur leurs revenus et améliorera leur qualité de vie.
Cette politique de croissance sera accompagnée de mesures d'appui aux différents acteurs du secteur, portant sur la promotion (Création d'un label national qui fixe l'image de marque de l'artisanat marocain chez le consommateur) et la formation (en développant la formation par apprentissage en partenariat avec les Chambres d'Artisanat et en mettant en place un système de certification des artisans).
Un secteur qui se modernise
Il y a un engouement certain pour la modernisation du produit marocain: le design d'intérieur marocain et étranger s'inspire de plus en plus de l'artisanat marocain comme matière à exploiter ou accessoires à ajouter au décor ultra-moderne. Le costume traditionnel s'est vu lui aussi raccourci ou rallongé, rapiécé, amplifié ou réduit, serti de babioles qui répondent aux fantaisies de l'art des uns et des autres, pas forcément marocains. Des sociétés sont nées sur la toile offrant un large éventail de produits à acheter en ligne, des catalogues, qui font visiter virtuellement des magasins où le traditionnel, quand il n'est pas revu, trouve sa place parmi les articles modernes. Des sites offrent même un service de confection sur mesure d'articles imaginés par le client, un rêve que ces sites spécialisés rendent possible en quelque sorte. Le client a une demande particulière ; il décrit l'objet et la société se charge d'établir un devis, de fabriquer et d'expédier le produit. Les e-boutiques françaises offrent également un système d'achat à distance des produits cosmétiques à base de produits du terroir tels la précieuse huile d'Argan et des produits à base de plantes telles la rose très cultivée au Maroc. Ils sont importés du Maroc et se vendent à distance, par colis, à travers le monde.
Et sans aller plus loin, un large éventail de produits du terroir juche de plus en plus les rayons des grandes surfaces marocaines, témoignant des efforts notables du gouvernement, dans la promotion des coopératives marocaines.


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