Lors de son intervention à la 60e session du Conseil des droits de l'homme à Genève, le Réseau mauritanien pour l'unité et le développement a alerté sur les graves violations des droits humains commises dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, qui constituent des « exécutions extrajudiciaires » de civils sahraouis. Le réseau a indiqué avoir déjà adressé un appel urgent en avril dernier aux mécanismes spéciaux du Conseil pour qu'ils interviennent concernant ce qu'il a qualifié de « crime d'exécution » commis par l'armée algérienne contre des civils sahraouis à l'intérieur des camps. L'organisation de défense des droits humains a révélé qu'au moins 21 cas d'exécutions extrajudiciaires ou de tentatives d'exécution ont été enregistrés depuis 2014, visant principalement des jeunes exerçant des activités génératrices de revenus simples, telles que la prospection d'or ou le petit commerce. Elle a souligné que ces pratiques se déroulent « hors de tout cadre légal ou judiciaire », en l'absence d'enquêtes indépendantes et de garanties quant à la responsabilité des auteurs, qu'ils soient issus de l'armée algérienne ou du Front Polisario. Le réseau a considéré ces graves violations comme « un ultime cri d'alarme pour dénoncer la violence systématique visant les groupes vulnérables dans les camps », appelant le Conseil des droits de l'homme à agir d'urgence pour faire pression sur l'Algérie afin qu'elle coopère avec les mécanismes contractuels et non contractuels des Nations Unies, et à ouvrir des enquêtes transparentes révélant les circonstances de ces violations, déterminant les responsabilités et garantissant la sanction des personnes impliquées. L'organisation mauritanienne a également souligné la nécessité de renforcer la protection des civils dans les camps de Tindouf, affirmant que le silence de la communauté internationale exacerbe les souffrances de la population et perpétue l'impunité.
