Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a annoncé qu'il nommerait son gouvernement avant le début des travaux parlementaires, prévus le 1er octobre, dans un entretien au « Parisien » publié vendredi. « Le gouvernement sera nommé avant le début des travaux parlementaires. Je souhaite continuer à travailler le projet de budget. Les ministres qui veulent rentrer au gouvernement vont devoir l'endosser », a déclaré le locataire de Matignon au journal français. Après avoir multiplié les consultations ces derniers jours, il a évacué toute volonté de « débauchage » de personnalités issues du Parti socialiste, car les futurs ministres devront « partager les grandes orientations du socle commun », a-t-il souligné. Lire aussi: OCP affiche des résultats semestriels solides et accélère sa transition verte Lecornu promet de présenter « un budget qui tiendra compte des premières consultations que j'ai eues avec l'ensemble des organisations syndicales et patronales, et des formations politiques. C'est ce budget qui sera ensuite débattu et amendé par le Parlement à l'automne ». Il a affirmé qu'il présentera un projet robuste aux alentours de 4,7% (de déficit), au lieu de 4,6% comme le prévoyait son prédécesseur François Bayrou, « compte tenu du fait que j'ai décidé de ne pas imposer aux Français de renoncer à deux jours fériés sans être rémunérés. C'est pleinement compatible avec l'objectif de 3% en 2029 », qui reste inchangé. « Il y a des attentes sociales fortes dans notre pays, il est donc hors de question de préparer un budget d'austérité et de régression sociale », a indiqué M. Lecornu qui s'est attelé depuis sa nomination à Matignon à consulter les forces politiques et syndicales, ainsi que le patronat pour tenter de trouver un compromis sur le budget. Le nouveau chef de l'exécutif français promet que les moyens consacrés aux retraites augmenteront de six milliards d'euros l'an prochain, ceux pour la santé de cinq milliards d'euros. Il a affirmé également qu'il proposera aux parlementaires une « diminution de six milliards d'euros sur l'Etat et son train de vie » dans son prochain budget. Interrogé sur la mise en oeuvre de la taxe dite « Zucman » qui veut taxer les ultrariches, le Premier ministre dit penser qu'il ne s'agit pas de la « bonne réponse ». « Je ferai donc une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d'autres diminueront », note-t-il. Dans cette quête de compromis, il devra convaincre à la fois la gauche réformiste, la droite modérée, et les partenaires sociaux de s'engager dans une démarche d'équilibre à même de faire vivre une majorité de projet, assurer un bon dosage entre les revendications sociales et les exigences budgétaires et surtout éviter une nouvelle motion de censure à l'Assemblée nationale.